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33LE DOSSIER FERTAL
La chaleur commençait à envahir les couloirs de l’hôpital. Suzanne
se présenta à la porte marquée au nom de son directeur « Professeur
Joubert ». Alain l’attendait. En entrant la lumière en contre-jour
détachait sa silhouette. Alain se laissa aller à détailler ses contours.
« Elle a maigri depuis quelque temps, ça lui va mieux. Elle a encore
de belles formes » pensa-t-il.— Bonjour Suzie, entrez! Asseyez-vous! Alors je vous écoute!— Vous savez, Monsieur, que Bonpain va nous quitter?— Il m’en a parlé mais j’ignorais que ses pourparlers avaient abouti.— Si! Il a conclu son contrat et il ne devrait pas tarder à vous
adresser son préavis.— C’est de ça que vous étiez si pressée de me parler Suzie?Alain, gentiment ironique, ne pouvait s’empêcher de lui porter
un regard affectueux en l’écoutant. Cela faisait des années qu’ils
se côtoyaient huit heures par jour, quasiment cinq jours sur sept et
malgré tout elle s’obstinait à l’appeler « Monsieur » ce qui était pour
elle une marque de respect et aussi une façon de garder ses distances
mais pour la première fois il se rendait compte qu’il la voyait comme
une femme.Alain chercha son mobile et vit qu’il n’avait pas pensé à l’allumer.
Une fois initialisé, l’engin émit plusieurs notifications indiquant les
appels de son assistante. Il lui envoya un bref texto :
« Demain 11 heures à mon bureau. Bonne nuit Suzie. »