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33PATRICK TISSIER
L’appartement situé au deuxième étage d’une résidence datant des
années 1990 était grand et lumineux. Depuis les balcons on apercevait
le sommet de la colonne de la place de la Bastille.
Tous les habitués étaient là. Toutefois, Alain repéra quelques têtes
nouvelles.Après le léger buffet habituel, ils attaquèrent le thème au
programme de la soirée : « L’implication des scientifiques dans les
conséquences de leurs découvertes. »
La biologie était un des sujets de prédilection vu ses extraordinaires
progrès et leur impact sur les individus.
On en vint rapidement aux problèmes soulevés par la génétique.
L’éradication des malformations et maladies graves héréditairement
transmissibles par la suppression des embryons porteurs était une
nécessité pour certains.
D’autres étaient partisans d’une autre solution : Demander
aux parents leur option au moment du diagnostic in utéro mais cela
revenait à les placer devant un dilemme intolérable : Comment les
géniteurs pourraient-ils décider ainsi de la vie ou la mort de leur
enfant? L’avortement est déjà un drame en soi...Dominique, l’architecte de famille catholique, n’admettait pas
que l’on solutionne le problème par l’élimination et il n’était pas le
seul à réagir ainsi. Indigné, il prit la parole d’autorité, la voix vibrante
de colère :Il était lui-même surpris par son attitude. « J’espère qu’elle ne s’est
pas vexée » « Bah! On se connaît depuis tellement d’années! »Arrivé au boulevard Poissonnière il sentit une petite faim. À cent
mètres de chez lui, il y avait un restaurant japonais où il avait ses
habitudes. Il poussa la porte de l’établissement. Une dizaine de tables
carrées ornait une salle très propre. Aucune n’était encore occupée.
Installé à une du fond, il entreprit de lire le menu qu’il connaissait par
cœur. Le soir, il préférait manger léger, il choisit un poisson.