Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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Ainsi s’écoulèrent les jours suivants. Suzanne partait précipitam-
ment presque toujours plus tard que prévu et Alain se retrouvait seul
dans un hôpital déserté par le personnel qui n’était pas encore en
vacances.

Un jour, à la fin d’un après-midi chargé, sur une impulsion, il
franchit la barrière professionnelle qu’ils avaient respecté jusque-là :

— Suzie. Je m’excuse de vous demander ça, mais, est-ce que
vous accepteriez de venir chez moi samedi pour faire avancer ce
fichu rapport? Cela permettrait de le boucler et de le faire imprimer
par Sarah pour le présenter à Bertrand?

Suzanne Galbret culpabilisait doublement : Ne pas délaisser son
fils et ne pas lâcher Joubert au milieu du gué. Elle hésita mais c’est
son directeur qui l’emporta.

— Je vais demander à la nounou si elle peut le garder et je vous
le dirai.

— C’est vraiment très gentil, Suzie. Je vous remercie beaucoup.

Le week-end suivant leur permis de terminer enfin le long
réquisitoire destiné au CCNE et de savourer quelques moments de
complicité bienvenus dans leurs solitudes respectives.
Suzie rentra très tard ce soir-là.

***

Bertrand était maussade. Il n’avait pas encore la demande de
brevet pour les travaux de Fertal et les vacances d’été allaient mettre
tout son département en léthargie. Joubert venait de l’appeler. Il
voulait le voir d’urgence.

— Tous les jours, monsieur?

— Si possible! Le temps presse! Tout ferme en août!

— C’est que j’ai Cédric à m’occuper! Il faut que je parte à 17 h 30
au plus tard!

— Promis! On mettra une alarme à 17 heures sur mon mobile!
D’accord?

— D’accord!

— Alors à demain Suzie. Merci!

Tous les deux avaient une grande capacité de travail. Elle
appréciait la vivacité intellectuelle de son patron. Il avait le don
de rendre clairs les processus les plus complexes. Il expliquait
avec simplicité et vous amenait à son niveau tout naturellement,
sans aucune affectation. Lui, était toujours étonné de l’immense
mémoire de Suzanne qui était capable de retenir par cœur toute une
bibliographie.

Dans le rapport, il fallait mettre en exergue les risques de la
manipulation entreprise par le colonel car on ne savait pas exactement
quelles réactions étaient engendrées à un tel degré de miniaturisation.
Du fait de leurs petites tailles les nanoparticules pouvaient acquérir
des propriétés imprévues une fois introduites dans les cellules et
devenir toxiques pour l’organisme. Or, en passant par les voies
respiratoires, digestives, cutanées ou autres, elles circulaient dans le
sang et donc aussi dans le cerveau. En outre, l’agent actif introduit
dans l’eau pouvait échapper à leur contrôle.
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