Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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Alain avait consulté la carte dans le train. Le monastère était un
peu loin pour y aller à pied. C’était à une heure de marche et le soleil
était déjà haut.
Il se demandait comment faire lorsqu’une camionnette jaune vint
stopper devant la boîte aux lettres de la station. Joubert s’approcha du
préposé qui récupérait le courrier.

— Excusez-moi, vous savez si je peux trouver un taxi par ici?

— Vous allez où?

— À la mairie de Château-Beaubourg

— Demandez à l’hôtel-restaurant, là-bas à gauche. Ils font
ambulance et VSL de temps en temps. Peut-être qu’ils vous y
amèneront.

— Merci, bonne tournée.

Alain se dirigea vers l’établissement pendant que le postier
repartait dans le chuintement de son véhicule électrique.
Comme toujours, un grand écran plat répandait sa lumière blafarde
et scintillante dans la brasserie. Le barman suivait du coin de l’œil
l’intrus étranger.

— Vous désirez?

— Je cherche une voiture pour aller à Château-Beaubourg. On
m’a dit que vous faisiez le taxi.

— Le VSL seulement! Vous avez une feuille de sécu?

— Une prescription?

LE MONASTÈRE


Pour profiter de la fraîcheur nocturne, Alain avait ouvert toutes les
fenêtres de son appartement. En cette deuxième semaine de désert
vacancier, le quartier avait trouvé un silence insolite et provisoire.
Les voix des passants, en rebondissant sur les murs, montaient avec
une clarté cristalline et parvinrent à le tirer du sommeil avant que le
vibreur de son mobile se déclenche.

Une toilette rapide, un café, quelques effets dans un sac avec
un bloc-notes. Il s’assura qu’il laissait son portable, que tout était
fermé et il sortit vers 7 h 30. Il avait largement le temps de prendre
le métro pour aller à la gare Saint Lazare et attraper le TER de
8 heures pour Gisors.

Après une heure trente de voyage en pointillé à cause des
nombreux arrêts, il arriva enfin à destination, à environ 80 km entre
Paris et Rouen.

La petite gare, fenêtres bleues et colombages, donnait sur une
place agrémentée de jeunes arbres et de nombreuses places de parking
vides, mais il n’y avait aucun taxi.

Le seul passant était un chat roux qui traversait paisiblement la
chaussée déserte.
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