Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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— Les sœurs se répartissent les tâches quotidiennes à tour de rôle,
vous savez! Chacune fait ou la cuisine ou le ménage ou s’occupe des
cultures.

— Ah...

— Tous les légumes que vous mangez ainsi que les fromages
viennent d’ici.

— Ah...

S’ensuivit une longue explication sur le fonctionnement du
monastère. Alain faisait un effort pour être poli et s’intéresser mais
ce type l’énervait.

Le repas terminé par une tranche de tarte aux pommes, tout le
monde se leva, Tissier se pencha vers le médecin et dit à voix basse :
— Venez prendre un café chez moi, je suis à trois chambres de la
vôtre, la 33. Je vous attends.

La cellule était identique à la sienne, mêmes meubles, même
disposition, excepté une petite machine à expresso et deux étagères
fléchissant sous les livres. Manifestement, « Tissier » avait ses
habitudes ici.

Alain attaqua d’emblée :
— Enfin Monsieur, que me voulez-vous?

— Vous l’aimez ristretto votre café je crois. Je sais que vous
n’appréciez pas le café américain.

— En effet, mais venez au fait s’il vous plaît!

— Comme vous! En sueur! J’avoue que si ce n’était la curiosité
de vous rencontrer, sur l’insistance de Philippe, je serais resté dans
mon appartement! Alors! Pourquoi me faire venir ici? On pouvait
se voir à Paris

— Avouez que le cadre est beau.

— Certes! J’apprécie, mais je pense que vous ne m’avez pas fait
déplacer que pour contempler la nature!

— Pourquoi pas? Vous avez entendu le Loriot à l’instant?

— Non je n’ai pas entendu le Loriot et je ne l’ai pas vu !!!

— Vous ne pouvez pas le voir, c’est un oiseau discret. Il est très
difficile à apercevoir! Bon, je vais continuer ma promenade. À tout
à l’heure au réfectoire!

Le bonhomme s’éloigna dans la pénombre du bois laissant Alain
perplexe et au comble de l’irritation : Qu’est-ce qu’il veut à la fin?!

C’était l’heure du déjeuner. Il retourna vers le monastère.

La salle occupait une grande partie d’une des ailes du bâtiment
et pouvait communiquer avec la terrasse par des portes vitrées qui
dispensaient généreusement la lumière.
Une longue table centrale était partiellement occupée par une
quinzaine de religieuses et un prêtre. Les pèlerins étaient regroupés
en bout de table. Arrivé le dernier, Tissier vint s’asseoir à côté de
Joubert qui se poussa pour lui faire de la place mais sans lui parler.

C’est le fonctionnaire qui engagea la conversation :
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