Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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— Si! ça avait à voir! D’abord parce qu’il piratait mes travaux
et surtout parce qu’il les a utilisés pour des applications contraires à
mes convictions

— Vos scrupules! Vos scrupules! C’est votre orgueil qui a été
piqué à vif! Oui! Maintenant un brevet majeur sur le prolongement
de la vie cellulaire nous échappe! Vous vous rendez compte de la
perte pour notre département? Ah, les scientifiques et leur ego! Vous
êtes tous pareils! Des divas!

— Ça y est? Vous avez vidé votre sac? Vous! Vous allez garder
votre poste. Je vous signale que, moi, je suis au chômage!

— Vous êtes une notoriété dans le milieu de la science, Joubert.
Les universités, les labos privés vont se battre pour vous recruter.

— Je n’en suis pas si sûr! C’est toujours mauvais de déranger.
Vous le savez bien!

— Vous avez posé les questions qu’il ne fallait pas! L’état a réagi,
mais ce sera étouffé!

— Je ne suis pas de votre avis, j’ai peur de le payer cher! Regardez
le cas de Jean-Bernard Lejeune, ancien directeur de recherche au
CNRS en Astrophysique qui a mis en cause la théorie du Big-bang,
il y a plus de vingt ans. Il avait publié une nouvelle conception
de la relativité générale et proposé un modèle d’espaces-temps
gémellaires, ce qui selon lui aurait permis de concevoir des voyages
interplanétaires en s’affranchissant de la gravitation. À l’époque, les
militaires s’étaient intéressés à ses travaux sur l’antigravitation mais
il a refusé de travailler avec eux. Résultat : On l’a traité d’hurluberlu.
Il a été mis à l’index, démis de ses fonctions et n’a été repris par aucun

que vous avez beaucoup à faire et j’aimerais parler avec le professeur
Joubert. Je vous reverrai ici dans une semaine, même jour, même
heure, vous pouvez disposer.

Pierre Fertal acquiesça et se tournant vers son confrère civil, lui
serra fort la main et lui parla avec une humanité inattendue.
— Alain, j’ai beaucoup de respect pour vous et vos grandes
compétences. Nous sommes tous les deux sous l’autorité de ministères
qui décident en fonction de leurs objectifs, parfois au mépris de ceux
qui les servent avec loyauté. Je suis certain que vous allez poursuivre
votre brillante carrière ailleurs et je serai heureux de vous revoir dans
un futur apaisé.

— Je vous remercie Colonel. Souhaitons que vos vœux soient de
bon augure. Au revoir!

Une fois en tête à tête avec son immunologiste, Bertrand paraissait
plus calme mais son malaise persistait. Il se tourna vers un casier
rempli de dossiers, y prit une lettre blanche de format A5 frappée
du tampon de la « République Française » et la tendit à Joubert en
s’asseyant sur son fauteuil.

— Je ne voulais pas vous donner ça en sa présence.

Alain déchira l’enveloppe et parcouru rapidement le courrier.
Il en connaissait la teneur. Il était « remercié » pour raison de
réorganisation de son service. « Ils n’ont pas osé aller jusqu’à la faute
professionnelle se dit-il »

Brusquement, Bertrand donna libre cours à sa contrariété :
— Mais, diable, pourquoi vous êtes-vous entêté à envoyer cette
saisine? Après tout vous pouviez laisser les militaires s’exciter sur ce
que bon leur semblait! ça n’avait rien à voir avec vous!
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