Dossier Apoptose

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LE BELGE

La maison de Lucas Kuiper se trouvait à Liège, allée du joli bois,

dans une zone résidentielle pavillonnaire, à proximité de l’autoroute

de l’aéroport. La situation, un peu en hauteur, procurait une belle vue

sur les environs et la Meuse.

Les maisons de formes et volumes disparates avaient toutes les

mêmes murs de briques et des toits en tuiles gris-bleu ce qui procurait

au quartier une certaine homogénéité.

Pendant que Suzanne se garait sur l’emplacement prévu à cet effet

devant le palier. Le journaliste les attendait sur le pas de sa porte. Il

était de taille moyenne, vêtu d’un pull gris de laine épaisse qui cachait

mal un ventre dodu, d’un pantalon de velours à grosses côtes marron.

Il avait des cheveux brun gris ébouriffés probablement jamais coiffés

et des lunettes rondes que perçait un regard direct.

Très correct, sans sourire mais avec une certaine chaleur et un

léger accent, il s’adressa à elle en premier.

— Bonjour Madame, vous avez fait bonne route? Entrez, s’il

vous plaît.

— Bonjour Professeur. Entrez, s’il vous plaît.

Après quelques pas dans un étroit couloir, il les amena directement

dans son bureau.

— Non, celui de mon rêve. Je t’expliquerai. Allons prendre notre

petit déjeuner!

— Tu me parais avoir de drôles de nuits! Tu sais que nous avons

rendez-vous avec Lucas Kuiper à quinze heures?

— Tu viens avec moi?

— Bien sûr!

Alain préférait qu’elle l’accompagne. C’était elle qui avait insisté

pour qu’il rencontre ce journaliste.

— Tu ne veux pas de pain, ou des biscuits?

— Non merci Suzy

— On a quatre heures de route, tu devrais manger un peu.

Il but son café sans répondre. Elle n’insista pas et mangea ses

tartines en silence. Alain lui faisait de la peine mais elle ne laissa rien

paraître.