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Alain continuait de le secouer et de le serrer de toutes ses forces
en vociférant : « je te garanti que tu vas la lâcher! Je te suivrai
jusqu’en enfer s’il le faut mais TU VAS LA LÂCHER !! »
Il arriva enfin à déchirer cette sorte de marionnette noire qui
s’acharnait sur sa compagne et avec une furie dont il ne serait jamais
cru capable, il parvint à lui faire lâcher prise. Il se précipita alors
vers la cheminée, déchira en morceaux l’entité qu’il jeta sur le feu où
elle brûla en crépitant.
À ce moment venant du plus profond de son être, explosa un cri
rauque, puissant, inhumain, un cri énorme, viscéral, qui dura, dura...
jusqu’à épuisement de sa rage.
— RAAAAHHHH !!!
— Qu’est ce qui se passe? Cria Suzanne brusquement réveillée.
Alain était assis au bord du lit, en nage, la tête et la gorge
douloureuses. Dans la pénombre, les murs de la chambre vibraient
encore de son cri.
— Tu m’as fait une de ces peurs! Quelle angoisse! C’était comme
si tu avais vu le diable!
— C’est à peu près ça, mais tout va bien, je te raconterai.
— Alain, encore imprégné de son cauchemar, retrouvait peu à
peu son calme.
***
Ce matin Kuiper avait rendu visite à sa mère qui vivait dans le
centre de Liège, très facile d’accès avec les transports publics. Elle
avait un bel appartement proche de toutes les commodités. Veuve
regardaient des objets dans une vitrine, certains tombaient, d’autres
se brisaient.
Ils avaient l’impression que ces événements bizarres avaient un
rapport avec eux.
Le soir Suzy en parla avec l’hôte du gîte qui ne parut pas surprise :
— Yes , cela se produit de temps en temps, vous devriez aller voir
le vieux William, il comprend ces choses.
Alain n’était guère réceptif au monde ésotérique mais sur
l’insistance de Suzy, accepta d’aller voir l’ancêtre local.
Il les reçut dans sa typique demeure anglaise dont le perron et la
petite façade étaient rigoureusement identiques à celles de maisons
voisines. Plusieurs personnes étaient déjà présentes qui les saluèrent
poliment.
À l’invitation du vieil homme, Alain raconta ce qu’ils avaient
observé. L’homme prit une profonde respiration et dit « il va venir »!
C’est à ce moment qu’un jeune homme, rouquin, est entré et vint
s’asseoir à côté de Suzie.
Un intense malaise envahit toute la pièce. Alain, observait
le regard du vieux William qui fixait intensément le jeune homme mais ne
semblait pas le moins du monde effrayé, contrairement aux autres.
Soudain le « rouquin » attrapa Suzy et entreprit de la tirer vers la
porte. Pour résister, elle s’accrochait fermement à la poignée mais
sa main glissait inexorablement.
C’est alors qu’Alain, animé d’une énergie qu’il ne s’était jamais
connu, sauta à la gorge de l’individu et se mit à serrer avec une force
incroyable.
« Tu vas la lâcher! hurlait Alain. Tu vas la lâcher! »
L’agresseur continuait mais tout en maintenant sa prise se
rapetissait au point de devenir comme une grande poupée de
plastique sombre.