Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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— De toute façon, ils ne vont pas te réintégrer!

— C’est hors de question! je vais demander une forte indemnité
et surtout je veux les obliger à expliquer au tribunal le motif de ma
mise à pied.

Le Cohadec et Maunier, venus se joindre à eux, intervinrent :
— Si tu veux faire circuler une pétition ou créer un comité de
soutien, on est avec toi!

— Merci les amis! Vraiment Merci! Il est fort possible que je le
fasse, je n’ai pas l’intention de partir sans me bagarrer.

— Tiens-nous au courant

Le groupe se sépara laissant Joubert se consacrer à ses
collaborateurs qui cherchaient tous à parler un instant avec lui.

Au bout d’une heure, ils n’étaient plus que quelques-uns à
retarder le moment de la séparation. Finalement Alain et Suzanne
se retrouvèrent seuls dans une pièce jonchée des restes éparpillés du
buffet.
Elle commença à ranger. La sensation de vide qui suit les moments
forts pesait sur le silence.
Pendant que sa compagne empilait les assiettes sales, Alain sortit
dans le couloir pour respirer.

Instinctivement, comme il l’avait fait tant de fois, il ouvrit la
porte de l’amphi Lapersonne. C’était une salle de cours petite, peu
profonde. Les gradins montaient en pente très forte au point que la
chaire professorale et les tableaux étaient beaucoup plus bas que le
dernier rang de sièges. Pendant les exposés, il fallait lever la tête pour
voir le fond mal éclairé. Une allée latérale permettait de descendre

l’évolution de l’homme vers ce qu’ils nomment des progrès contrôlés
ou aussi « l’homme augmenté ».
Si nous sommes réunis ici aujourd’hui c’est parce que, m’étant
opposé à ces orientations, notre unité de recherche a été dissoute.
De nouvelles opportunités vont maintenant s’ouvrir pour vous. Je
vous souhaite à tous de continuer vos carrières. Je ne vous oublierai
jamais et c’est avec beaucoup d’émotion que nos vies vont se
séparer. Je remercie vivement les amis qui ont fait le déplacement
pour partager ces quelques moments avec nous. Une chose est
sûre, nous sommes tous ici unis par la même conviction : C’est en
dédiant notre travail aux buts les plus nobles que nous aiderons
l’humanité à progresser et pas autrement! Je vous remercie tous.
Je vous souhaite de bonnes fêtes.

Alain ne pouvait pas en dire plus, il avait du mal à dissimuler
les sanglots qui commençaient à hacher ses propos. Il avait pensé
remercier publiquement Sarah sa secrétaire et un ou deux membres
de son équipe en particulier mais il s’était ravisé. Il était inutile de
tomber dans « le politiquement mondain », il préférait le faire en
privé.

Les applaudissements de règle marquèrent la fi n de son « speach »
et tous se précipitèrent, (lentement pour rester socialement poli), vers
le buffet comme s’ils n’avaient pas mangé depuis 15 jours.

Les conversations reprenaient bon train. Barcelier s’était rapproché
et se pencha vers Alain pour ne pas hausser la voix :
— Si tu as besoin d’appuis ou de témoignage, je suis à ta
disposition. Que vas-tu faire?

— Dans l’immédiat j’envisage d’aller aux Prud’hommes pour
« licenciement abusif ».
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