Libération - 14.03.2020

(Darren Dugan) #1

Libération Samedi 14 et Dimanche 15 Mars 2020 http://www.liberation.fr f facebook.com/liberation t @libe u 13


La riposte à l’attaque contre
une base américaine en Irak
est venue précisément vingt-
quatre heures après les tirs de
roquette qui avaient tué deux
Américains et une militaire
britannique, mercredi, sur la
base de Taji, au nord de Bag-
dad. Des frappes aériennes
sur plusieurs sites du sud de
l’Irak ont visé dans la nuit de
jeudi à vendredi des dépôts
d’armes de Kataeb Hezbol-
lah, milice pro-iranienne,
considérée par Washington
comme responsable de l’atta-
que de la veille. Cinq mem-
bres des forces irakiennes et
un civil ont été tués, a indi-
qué l’armée irakienne.


Décrites comme «défensives,
proportionnelles et précises»
par la porte-parole du Penta-
gone, ces frappes sont «une
réponse directe à la menace
constituée par la milice pro-
iranienne qui continue d’at-
taquer les bases de la coali-
tion», selon la déclaration.
Les militaires américains se
disent certains que Kataeb
Hezbollah est derrière l’atta-
que à la roquette de mercredi
à Bagdad. Cette milice isla-
miste avait salué jeudi matin
l’opération, sans pour autant
la revendiquer. L’une des
composantes les plus radica-
les des forces du Hachd al-
Chaabi («Mobilisation popu-

laire»), regroupement de
plusieurs milices irakiennes
proches de l’Iran, le Hezbol-
lah appelait vendredi à la
vengeance contre la riposte
américaine.
Les autorités irakiennes ont
globalement condamné les
frappes menées par les
Etats-Unis. Les ambassa-
deurs américain et britanni-
que à Bagdad ont été convo-
qués par le ministère des
Affaires étrangères. Le prési-
dent de la République, Ba-
rham Saleh, a mis en garde
contre ces violations à répé-
tition de la souveraineté ira-
kienne qui risquent de ravi-
ver l’Etat islamique. Les
autorités de la ville sainte de
Kerbala ont protesté contre
la frappe qui a touché l’aéro-
port en construction de la
ville, tuant un civil. Il s’agit
d’un cuisinier en service au
moment du bombardement
a annoncé un responsable de
l’aéroport précisant que le
site «est encore en chantier et
aucun militaire n’y est pré-
sent». L’Iran de son côté a
mis en garde vendredi le pré-
sident américain Donald
Trump contre toute «action
dangereuse».
HALA KODMANI

Irak : tension après


des frappes américaines


L’aéroport de Kerbala, après la frappe. PHOTO AP


TOUS LES MARDIS

accueille

INTERNATIONAL WEEKLY TUESDAY, MARCH 10, 2020 Copyright © 2020 The New York Times
In collaboration with

In 2004, Steve Dunstone and Tim By ALEX MARSHALL -
othy Awoyemi stood by the River Niger.
Britain, were taking part in a journey The two men, both police officers in
through Nigeria, organized through the Police Expedition Society, and
had reached the town of Agenebode. A crowd came to meet them; there
was even a dance performance.In the back of the crowd, Mr. i 52 who was born in Britain ticed twothe debate over the right of return continues.The Benin Bronzes are not actually the country of Benin; they come dmofBenin,

Curators at the British Museum com


  • pared them at that time with the best of Italian and Greek sculpture.
    Today, the artifacts still leave peo


  • ple dumbstruck. Neil MacGregor, the itish Museum’s former director, t works of art”




Coronavirus
Is a Blow
To G l o b a l
Interaction
BRUSSELS — Globalization, that By STEVEN ERLANGER
catchall for our interconnectedness, was already under assault from populists,
trade warriors and climate activists, having become an easy target for much
that ails us.Now comes the coronavirus. Its
spread, experts say, may be a decisive moment in the fervid debates over how
much the world integrates or separates. Even before the virus arrived in Eu-
rope, climate change, security concerns and complaints about unfair trade had
intensified anxieties about global air travel and globalized industrial supply
chains, as well as reinforcing doubts about the reliability of China as a part-
ner.The virus already has dealt another
blow to slowing economies, and embold


  • ened populists to revive calls, tinged with racism and xenophobia, for tough-
    er controls over migrants, tourists and even multinational corporations.
    Among all the challenges to globaliza


  • tion, many of them political or ideologi-cal, this virus may be different.
    when episodes pass we forget and car“We’re at the mercy of nature, and -
    r y on,” sa id Iva n Vejvoda , a fel low at t he Institute for Human Sciences in Vienna.
    “But this virus has put forward all these questions about the interconnectedness
    of the world as we’ve built it.” As the vi




  • rus spreads, Mr. Vejvoda said, “it makes China seem a bit more fragile and de-
    pendence on China as ‘the factory of the world’ more iffy.”litical tensions between the rtrade,as




LAUREN FLEISHMAN FOR THE NEW YORK TIMES; BELOW, PHOTOGRAPHS BY TOM JAMIESO

N FOR THE NEW YORK TIMES

Benin Bronzes at the British Museum in London are some of the artifacts looted by British troops in the 19th century.

Looted Art, Far From Africa
Two British police officers
tried to right a past wrong.

Steve Dunstone,
far left, and Timothy
Awoyemi worked for
10 years to return some
of the art to Nigeria.

Chaque mardi, un supplément de quatre pages par
le «New York Times» : les meilleurs articles du quotidien
new-yorkais à retrouver toutes les semaines dans
«Libération» pour suivre, en anglais dans le texte,
l’Amérique de Donald Trump.

WikiLeaks Un juge américain ordonne
la libération de Chelsea Manning

Un juge a ordonné jeudi soir la libération de l’ex-analyste de
l’armée américaine Chelsea Manning. La veille, l’informatrice
de WikiLeaks avait tenté de se suicider dans la prison où elle
était détenue après avoir refusé de témoigner devant un grand
jury, procédure dont elle dénonce l’opacité. Le jury ayant été
dissous, le tribunal a estimé que sa comparution n’était «plus
nécessaire». En revanche, les pénalités financières qui avaient
été fixées pour la forcer à témoigner sur WikiLeaks et son fon-
dateur, Julian Assange, restent valables et elle devra payer
256 000 dollars (environ 230 000 euros) d’amende. PHOTO AFP

THAÏLANDE


Des centaines de manifes-
tants pro-démocratie ont
marché vers le Parlement

vendredi en Thaïlande. C’est
la première manifestation
dans les rues de la capitale
depuis le coup d’Etat de 2014.
Motifs de la colère : le ralen-
tissement de l’économie et la
dissolution en février par la
Cour constitutionnelle du
Parti du nouvel avenir (oppo-
sition), devenue la troisième
force politique du royaume
lors des législatives de 2019,
et le bannissement de seize
de ses membres de toute acti-
vité politique.


ÉGYPTE


De fortes pluies et des inon-
dations ont fait une ving-
taine de morts en Egypte, a
annoncé vendredi le gouver-
nement. «L’Egypte n’a pas
connu de telles conditions cli-
matiques depuis trente-cinq
ou quarante ans», a précisé le
Premier ministre, Moustafa
Madbouli. Ces intempéries,
qui doivent durer jusqu’à sa-
medi, ont été à l’origine d’une
collision entre deux trains de
voyageurs qui a fait 13 blessés
jeudi au Caire, provoquant la
suspension temporaire du
trafic ferroviaire dans tout le
pays.

Que sait-on des photos
des migrants quasi nus à
la frontière gréco-turque?
Des images publiées par la chaîne
turque TRT accusent la police
grecque de frapper et de dépouiller des migrants. Pour Athènes,
il s’agit de propagande. Mais l’analyse précise des photos tend à
corroborer leur véracité, tandis que les témoignages accablant
les policiers grecs se multiplient. PHOTO ANADOLU

«Nous allons ouvrir des
centres de coordination

[avec les Russes dans


la province d’Idlib].»


AP

HULUSI
AKAR
ministre turc
de la Défense,
vendredi

La Turquie et la Russie ont conclu vendredi un accord
pour coordonner des patrouilles conjointes dans la pro-
vince d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, où un fra-
gile cessez-le-feu a mis fin à des semaines de violences.
A l’issue de quatre jours de discussions à Ankara, le mi-
nistre turc de la Défense a annoncé que ces patrouilles
«dirigées conjointement» débuteraient dimanche sur
une autoroute stratégique, la M4. Entré en vigueur
le 6 mars, l’accord de cessez-le-feu a permis de rétablir
un semblant de calme dans cette région, dernier fief des
rebelles et théâtre pendant des mois d’intenses bom-
bardements des forces de Damas et de Moscou qui ont
provoqué une catastrophe humanitaire.
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