Libération - 22.02.2020

(Brent) #1

Libération Samedi 22 et Dimanche 23 Février 2020 u 9


violent, le député Vert
Cem Özdemir le décrivant
comme «le bras politique de
la haine». Et ce, alors que des
membres de la CDU, le parti
d’Angela Merkel, s’interro-
gent sur une éventuelle coo-
pération avec l’AfD, comme
le montre la crise gouverne-
mentale en Thuringe.
«Hanau confirme ma posi-
tion selon laquelle [...] il ne
doit pas y avoir de coopéra-
tion avec un parti qui tolère
les extrémistes de droite et,
oui je le dis aussi délibéré-
ment, les nazis dans ses pro-
pres rangs», a tranché jeudi
la cheffe démissionnaire de
la CDU, Annegret Kramp-
Karrenbauer. Sauf que dans
son parti, tout le monde ne
pense pas comme elle.
Johanna Luyssen

mes», dit-il. On nous parle
aussi de Ferhat U., 22 ans.
Il avait «la vie devant lui»,
écrit le journal. Il venait de
terminer son apprentissage,
il aimait la
techno et le
hip-hop et il
aimait aussi, parfois, passer
la soirée à l’Arena Bar avec
ses amis. Il y est mort,
abattu par le terroriste ra-
ciste Tobias R.
Avec le deuil, vient aussi le
temps des questions. Le fait
que «l’Allemagne ait un véri-
table problème nazi» a été
ignoré pendant bien trop
longtemps dénonce l’hebdo-
madaire Der Spiegel. «Pen-
dant des années, le problème
de l’extrémisme de droite a
été minimisé et réduit à des
cas individuels. Les autorités

n’ont pas su s’adapter à l’évo-
lution de la situation, l’orga-
nisation en réseaux interna-
tionaux et numériques,
analyse Robert Lüdecke,
de la Fonda-
tion Ama-
d e u - A n t o -
nio contre le racisme et
l’antisémitisme. La haine de
l’extrême droite normalise les
attitudes violentes et inhu-
maines, l’AfD les porte dans
les Parlements et leur donne
une légitimité dans le cadre
du discours démocratique.
C’est dans ce climat social
que les terroristes d’extrême
droite se sentent encouragés
à frapper».
Le parti d’extrême droite est
accusé, comme ce fut le cas
au moment de l’attentat
de Halle, de créer un climat

Vu de Berlin


TOUS LES MARDIS


accueille


INTERNATIONAL WEEKLY TUESDAY, JANUARY 28, 2020Copyright © 2020 The New York Times
In collaboration with

This article is by Michael Forsythe

,
Kyra Gurney, Scilla Alecciand Ben Hallman.^
at during the Cannes Film Festival. A LISBON — It was the party to be seen
Swiss jewelry company had rented out the opulent Hotel du Cap-Eden-Roc,
drawing celebrities like Leonardo Di-Caprio, Naomi Campbell and Antonio
Banderas. The theme: “Love on the Rocks.”
event was Isabel dos Santos, Africa’s Posing for photos at the May 2017
richest woman and the daughter of José Eduardo dos Santos, then Angola’s pres-
ident. Her husband controls the jeweler, De Grisogono, through a dizzying array
of shell companies in Luxembourg, Mal-ta and the Netherlands.
ly because of the Angolan government. But the lavish party was possible on-
The country is rich in oil and diamonds but hobbled by corruption, with grinding
poverty, widespread illiteracy and a high infant mortality rate. A state agency had
sunk more than $120 million into the jew-elry company. Today, it faces a total loss.
over $2 billion, claims she is a self-made Ms. dos Santos, estimated to be worth
woman who never benefited from state funds. But a different picture has
emerged under media scrutiny: She took a cut of Angola’s wealth, often through
decrees signed by her father. She ac-quired stakes in the country’s diamond
exports, its dominant mobile phone company, two of its banks and its biggest
cement maker, and partnered with the state oil giant to buy into Portugal’s larg-lumcompany.700 000 doc- By KASHMIR HILLThat’sthe United States.More than 600 law enforcement
ihavestarted using Clear
ding to the-

Clearview was founded by Richard In addition to Mr. Ton-That,
Schwartz — who was an aide to Ru


  • dolph W. Giuliani when he was mayor N w York — and backed financially capitalist be-


Global Firms
Assisted
In Exploiting
Angola

An App Threatens
The Idea of Privacy

ADAM FERRISS

A tool allows law officials to mine photos,
AMR ALFIKY FOR THE NEW YORK TIMESraising the specter of a ‘dystopian future.’

uses an algorithm Clearview AI
and match it with to scan a face
from the internet, images scraped
including social media sites.
technology could Some say the
easily be abused.

Chaque mardi, un supplément de quatre pages par
le «New York Times» : les meilleurs articles du quotidien
new-yorkais à retrouver toutes les semaines dans
«Libération» pour suivre, en anglais dans le texte,
l’Amérique de Donald Trump.

Nigeria


La force française Bar-
khane a mis «hors de com-
bat» ces derniers jours une
cinquantaine de jihadistes
dans le centre du Mali, a an-
noncé l’état-major français,
alors qu’un groupe a récem-
ment prêté allégeance à l’or-
ganisation Etat islamique
(EI) dans cette zone. Bar-
khane vient d’annoncer son
passage de 4 500 à 5 100
hommes d’ici à fin février,
dans l’espoir d’inverser le
rapport de force sur le ter-
rain, alors que les groupes ji-
hadistes multiplient depuis
quelques mois les attaques.


Afghanistan


Pour la première fois en dix-
huit ans de guerre, les tali-
bans et les forces américai-
nes et afghanes se sont
engagés à «une réduction
des violences». Cette pause
dans les combats (qui n’est ni
un cessez-le-feu, ni même
une trêve formelle) doit dé-
marrer ce samedi et s’achever
une semaine plus tard. Si elle
s’avère concluante, Etats-
Unis et talibans signeront un
accord qui instituera le re-
trait des troupes américai-
nes. Ensuite, pourront débu-
ter des «négociations intra-
afghanes». Lire sur Libé.fr.

Hanau, capitale de la dou-
leur. On y pleure les neuf
victimes de l’attentat raciste
de mercredi soir. Jeudi, les
politiques se sont succédé
pour leur rendre hommage.
Un peu partout en Allema-
gne, on porte le deuil. Célé-
brations annulées, drapeaux
en berne devant le Reichstag
ou les Parlements régionaux,
la tristesse se répand.
Dans la presse, on rend
hommage aux victimes.
­Mohammed Beyazkendir,
20 ans, a survécu. De l’hôpi-
tal, le jeune homme raconte
au tabloïd Bild les coups de
feu, qu’il prend d’abord pour
des pétards ; le visage du
tueur ; les corps qui s’amon-
cellent à mesure que les vic-
times s’effondrent. «Nous
étions une montagne d’hom-

Attentat raciste : l’Allemagne secouée


En Thaïlande, l’opposition bâillonnée
Il était plébiscité par la jeune génération en Thaïlande,
et avait réuni 8 millions de voix lors des élections du prin-
temps dernier. Le Parti du nouvel avenir a été dissous vendredi par la Cour
constitutionnelle et seize de ses responsables ont été bannis de la vie politi-
que pour dix ans. Les juges ont conclu qu’un prêt effectué au parti par son
fondateur, l’homme d’affaires Thanathorn Juangroongruangkit, constituait
en réalité un don, ce qui est interdit par les lois électorales. C’est le quatrième
parti d’opposition dissous par le même tribunal en treize ans. Photo XXXXXX

LIBÉ.FR

Vendredi, Alger a pris des airs
de réjouissances collectives
l o r s d u 5 3e ve n d r e d i
­consécutif de manifestation
nationale. Après une baisse
de la mobilisation ces
­derniers mois, le premier an-
niversaire du «Hirak» a re-
donné vigueur au mouve-
ment. «D éjà un an. L a
réussite, c’est d’aller d’échec
en échec sans jamais perdre
son optimisme. Le peuple s’est
réveillé, la jeunesse se politise
et ce sont les premiers jalons
d’un Etat de droit et de liber-
tés», veut croire Riadh Touat,
responsable d’une entreprise
pharmaceutique et créateur
d’un média citoyen.


Place Maurice-Audin, dans le
centre d’Alger, Ahcène Kadi,
22 ans, tente de retrouver ses
habitudes. Militant au sein
de l’association Rassemble-
ment Action Jeunesse (RAJ),
il a fêté son anniversaire en
prison, avant d’être libéré,
comme d’autres, en décem-
bre. Le président de RAJ, lui,
est toujours écroué. «Le re-
tour est difficile sur le ­terrain,
dit Ahcène Kadi. On est tout
le temps surveillés, afin de
nous empêcher de reprendre
nos activités.» Mais, malgré
les pressions, le moral est
toujours là.
Arpentant le bitume depuis
un an pour réclamer un

changement en profondeur
du système, les Algérois se
sont habitués aux policiers en
civil, nombreux parmi les
manifestants : «Ils sont par-
tout à te surveiller, à filmer les
gens qui sortent. Ils font pres-
sion sur les plus engagés pour
leur faire peur», rapporte
Khaled, 35 ans, coursier.
Mohamed Kechacha est
chanteur de rue à Alger-cen-
tre. Ses morceaux en faveur
du Hirak sont très populaires
sur les réseaux sociaux.
Comme chaque vendredi,
il marche. «Maintenant
nous entrons dans l’histoire,
après 53 vendredis pacifiques.
Le temps que ça prendra, je
l’ignore, mais je sais qu’on est
sur la bonne voie.»
A plusieurs reprises, le nou-
veau président algérien, Ab-
delmadjid Tebboune, a dit
vouloir «tendre la main» au
mouvement. Reste à savoir
s’il acceptera de répondre aux
revendications de la popula-
tion, l’instauration d’un Etat
de droit, la lutte contre la cor-
ruption, le respect des liber-
tés civiles.
Amaria Benamara
(à Alger)
A lire en intégralité sur Libé.fr.

Algérie : «Je sais qu’on


est sur la bonne voie»


A Alger, vendredi. Photo Ryad Kramdi. AFP

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