Les Echos - 24.02.2020

(lily) #1

Les Echos Lundi 24 février 2020 ENTREPRISES// 21


Enrique Moreira
@enrique-moreira
—A Gand


Comment récupérer de l’alumi-
nium e t du cuivre sans creuser d ans
la terre? Suez estime avoir trouvé
une solution. Le groupe français
spécialisé dans la gestion de l’eau et
des déchets a inauguré, j eudi après-
midi, sa toute nouvelle usine sur le
site Valomet, dans la zone p ortuaire
de Gand (Belgique).
Celle-ci doit permettre a u
groupe « d’extraire et de valoriser
les particules ultrafines de métaux
non ferreux contenus dans les
mâchefers ».
Ces derniers, sortes de
cendres jusqu’alors considérées
comme des déchets ultimes issus
de la valorisation énergétique des
déchets ménagers et industriels,
sont généralement simplement
transformés en granulat servant
pour la construction de routes e t de
pistes d’atterrissage.


Aluminium pur à 85 %
Suez pense pouvoir en obtenir
davantage. Le groupe, qui présente
son site industriel de Valomet
comme un « pionnier européen », a
développé lui-même la technologie
permettant d ’extraire d e ces
mâchefers de l’aluminium et du
cuivre et, dans une moindre
mesure, des métaux précieux (or et
argent).


ENVIRONNEMENT


Le groupe français
spécialisé dans la
gestion des déchets
a inauguré, à Gand,
en Belgique, sa toute
nouvelle usine sur
le site Valomet.


Celle-ci lui permet de
récupérer, à partir des
résidus des déchets
ménagers, de l’alumi-
nium, du cuivre et des
métaux précieux d’une
« très grande pureté ».


Jusqu’ici considérés comme des déchets ultimes, les mâchefers sont traités pour qu’on puisse
en extraire l’aluminium, le cuivre et des métaux rares. Phot o Suez

www

.unikstudio

.fr-A

daptation

:ADN

ormandie

LA RÉGION NORMANDIEAUSERVICE DE SONÉCONOMIE :

_ Un fonds d’investissement doté d’un capital 100%RégionNormandie:Normandie
Participations, 50 investissements en3ans
_ Un dispositif unique en Franced’accompagnementàlacréation d’entreprises:«Ici, je monte
ma boîte»
_ 1 eraccélérateuràl’export de France:Xport,+16%d’exportations en3ans
_ Une agencededéveloppement, guichet unique en matièred’accompagnement financier des
entreprises:l’ADNormandie
_ Un outil de sauvegarde des entreprises en difficulté:ARME (Anticipation,Restructuration,
Mutations Économiques), 12 000 emplois sauvegardés en3ans

Contact:06.71.61.88.99

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LA RÉGION S’ENGAGE,

LES NORMANDSGAGNENT!

Après 2017 et 2018, l’année 2019 montreune fois de plusdes
performances économiques régionales parmi les meilleures de
France, fruit du dynamisme des entreprises régionales et de
l’engagement quotidien de la Régionàleurs côtés.

CRÉATION D’ENTREPRISES
2019 /2018
Normandie :
France:+16,6%
Source :INSEE

+19,7%

CHÔMAGE
2019 /2018
Normandie :
France:-3,2 %
Source :Pôle Emploi

-4,2 %

DÉFAILLANCES D’ENTREPRISES
2019 /2018
Normandie :
France:-9,2 %
1 èreRégionfrançaisecontinentale
Source :Altares

-19,7%

ACTIVITÉS INDUSTRIELLES
2019 /2018
Normandie :
1 èreRégion française
Source :Banque de France

+4,9 %

INVESTISSEMENT INDUSTRIE
2019 /2018
Normandie :
France:+4%
Source :Banque de France-INSEE (nov. 2019)

+8,9 %

à suivre


Tricastin : des militants de Greenpeace


interpellés après une intrusion


ÉNERGIE Trente-quatre militants de Greenpeace ont été interpellés,
vendredi, sur le site de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme),
après s’y être en partie introduits pour réclamer sa fermeture en raison
de sa « vétusté ». Peu avant 7 heures, plusieurs dizaines de personnes
ont investi différents points « non stratégiques » du site nucléaire, a
précisé la préfecture de la Drôme. Grimés pour la plupart en ouvriers
d’une société fictive de démontage industriel, les militants ont mimé à
l’entrée visiteurs le démantèlement de la centrale à l’aide de petits
engins de chantiers, de fûts marqués du symbole nucléaire, de mar-
teaux géants et de brouettes. En outre, plusieurs panneaux accrochés
sur les grilles d’une entrée du site indiquaient « permis de démante-
ler », alors que des banderoles qualifiaient la centrale de « Fissurée,
périmée, à démonter ».


Déchets nucléaires : le gouvernement


veut mieux associer le public


ÉNERGIE Le gouvernement s’est engagé, vendredi, à mieux associer
le public aux décisions liées aux déchets nucléaires, dans le cadre de
la révision du Plan national de gestion des matières et déchets
radioactifs. Le ministère de la Transition écologique et l’Autorité de
sûreté nucléaire ont publié leur réponse aux conclusions d’un débat
public de plusieurs mois, qui avait notamment mis en lumière la
défiance du public sur ce sujet très sensible. Le gouvernement prévoit
notamment l’élargissement « de l’instance de gouvernance aux élus de
la Nation, à la société civile et aux représentants des collectivités territo-
riales »
, ainsi qu’une « communication régulière, accessible au grand
public »
. Concernant les déchets, le gouvernement annonce sa
volonté « d’introduire une nouvelle possibilité de dérogations ciblées
permettant, après fusion et décontamination, une valorisation au cas
par cas de déchets radioactifs métalliques de très faible activité »
.


Surtout, affirme le groupe, le cui-
vre ainsi récupéré est pur à 70 %,
« soit trente fois plus concentré que
lors d’une extraction minière classi-
que ». Dans le cas de l’aluminium, c e
chiffre monte jusqu’à 85 %. « Notre
technologie permet également
d’extraire ces métaux en dépensant
beaucoup moins d’énergie », précise
Jean-Marc Boursier, directeur
général adjoint de Suez, en charge
des opérations.
« Nous avons commencé à tra-
vailler sur ce procédé en 2014. La
recherche et l’innovation ont duré
quatre ans et, la cinquième année,
nous avons réalisé un test grandeur
nature avec une usine pilote, déjà ici
en Belgique, qui nous a permis
d’extraire 1.300 tonnes de métaux
non ferreux », raconte le dirigeant.

Un investissement
de 12 millions d’euros
Au final, le site Valomet de Gand a
nécessité un investissement de
12 millions d’euros, avec un soutien
du gouvernement flamand à hau-
teur de 1 million. L’usine doit per-
mettre de traiter jusqu’à 12.000 ton-
nes par an. « A partir de 100 tonnes
de déchets ménagers et industriels
déjà triés, nous arrivons en fin de
process à extraire 200 kg d’alumi-
nium pur, 50 kg de cuivre pur et 210 g
de métaux précieux », explique
Jean-Marc Boursier.

Ce qui rend également uniques
cette usine et la technologie asso-
ciée, aux yeux de Suez, c’e st la
taille des particules qu’elles per-
mettent de traiter. Des mâchefers
provenant d’une des cinquante
unités de v alorisation énergétique
(UVE, ou plus communément
appelé « incinérateurs ») gérées
par Suez en Europe, le groupe

extrait « un concentré de métaux
non ferreux composé de particules
de 0 à 20 mm ».
Ce sont ces particules qui sont
traitées pour en extraire l’alumi-
nium, le cuivre et autres métaux
rares. Elles contiennent également
un flux résiduel minéral. Celui-ci
est alors renvoyé vers les UEV pour
être traité à nouveau. L’aluminium
et le cuivre sont, eux, renvoyés vers
des fonderies européennes pour
devenir une nouvelle matière pre-
mière utilisable dans des indus-
tries comme l’automobile.
L’entreprise belge de production
et recyclage de métaux non ferreux
Umicore est pour l’heure le seul
client de Valomet. Si l’opération
s’avère un succès, le site pourrait
monter à 20.000 tonnes traitées par
an dès 2022, promet Jean-Marc
Boursier.n

Suez repousse


les limites connues


du recyclage


Ce qui rend uniques
cette usine et la
technologie associée,
aux yeux de Suez,
c’est la taille
des particules qu’elles
permettent de traiter.
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