Les Echos Lundi 24 février 2020 HIGH-TECH & MEDIAS// 25
Raphaël Balenieri
@RBalenieri
Et de deux. Après Apple en début
de semaine, le taïwanais Foxconn,
numéro un mondial de la sous-
traitance électronique et principal
partenaire d e la marque à la
ÉLECTRONIQUE
Le numéro un mondial
de la sous-traitance
électronique et princi-
pal fournisseur
d’Apple s’attend à une
baisse de son chiffre
d’affaires annuel à
cause de l’épidémie.
Le groupe a toutefois
assuré que ses usines
hors de Chine tour-
naient à plein régime.
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AVEC LA
GARANTIE 3ANS,
L’OBS OLESCENCE
PREND UN COUP
DE VIEUX.
pomme, a publié lui aussi un aver-
tissement sur ses résultats. Le
groupe s’ attend à une baisse de son
chiffre d’affaires pour l’année 2019
en raison du coronavirus. L’é pidé-
mie « aura, en effet, u n impact néga-
tif sur nos ventes pour l’année com-
plète » a expliqué Foxconn dans un
communiqué publié jeudi.
Foxconn n’a pas donné de chif-
fres, mais selon le courtier KGI, les
ventes du groupe taïwanais pour-
raient chuter de 46 % au premier
trimestre. Avant l’épidémie, les
analystes s’attendaient à ce qu’il
réalise un chiffre d’affaires de
11,9 milliards de dollars sur l’année,
soit environ 11 milliards d’euros.
Foxconn doit publier ses résultats
annuels en mars.
Salariés et transports
sous quarantaine
L’ave rtissement de Foxconn mon-
tre à quel point le coronavirus tou-
che le secteur de la tech dans son
ensemble. Lundi, Apple avait déjà
prévenu qu’il n’atteindrait pas ses
prochains o bjectifs trimestriels, en
raison d’un retour à la normale
plus lent que prévu dans les usines
de ses partenaires, pénalisant la
production. Côté distribution, la
marque à la pomme avait déjà été
contrainte de fermer temporaire-
ment ses 42 boutiques en Chine.
Foxconn est logiquement tou-
ché à son tour, étant le principal
sous-traitant d’Apple. Le groupe
assemble la quasi-totalité des
iPhone dans ses gigantesques usi-
nes en Chine. Foxconn a été péna-
lisé par la mise sous quarantaine
de villes entières, touchant directe-
ment ses salariés et le transport de
marchandises. S elon Credit S uisse,
les livraisons d’iPhone pourraient
baisser de 50 % au premier trimes-
tre par rapport à la fin 2019, soit 15 à
20 points de plus que la tendance
saisonnière.
Après la longue interruption
pendant les congés du Nouvel An
chinois, Foxconn e st certes en t rain
Foxconn touché à son tour
par le coronavirus
de rouvrir ses sites de production,
mais de façon « relativement pru-
dente » a expliqué le sous-traitant.
Un retour « prudent »
à la normale
Se lon une source proche du dos-
sier contactée par Reuters, Fox-
conn vise à retrouver 50 % de sa
capacité n ormale d’ici la fin février.
Mais KGI s’attend plutôt à ce que
les usines du sous-traitant remon-
tent à 30 ou 40 % de leurs capacités
habituelles d’ici la fin du mois.
Foxconn a toutefois expliqué
que ses usines au Vietnam, en Inde
et au Mexique fonctionnaient à
plein régime.
Le siège social de Foxconn, à Tucheng (Taïwan). Le numéro 1 mondial de la sous-traitance électronique a publié un avertissement
sur ses résultats. Photo Sam Yeh/AFP
46 %
La baisse des ventes que
pourrait enregistrer le groupe
taïwanais au premier trimestre.
d’investissement des banques,
surtout en Allemagne, et le fort
ralentissement au Royaume-
Uni. Le résultat opérationnel
d’activité a progressé de 15 %, à
354 millions d’euros. Des résul-
tats salués par les investisseurs,
le titre grimpant de 7,7 % en
Bourse, vendredi midi.
« Certains petits et moyens
acteurs du service informatique
ont vu leur valorisation reculer,
après des déceptions sur leur
croissance liées à la pénurie de
talents , constate Matthieu Lavil-
lunière, analyste du secteur
pour Invest Securities. Ils
deviennent intéressants à rache-
ter. » La semaine dernière, Atos
a, lui aussi, marqué sa préfé-
rence pour le rachat de petites
structures dans la cybersécurité
ou très sectorielles.
Jusqu’ici, Sopra Steria se limi-
tait à des acquisitions très spé-
cialisées. L’an dernier, l’entre-
prise s’est offert l ’éditeur français
de logiciels bancaires SAB, dont
les activités sont destinées à ren-
forcer son pôle Sopra Banking
Software, le grand espoir du
groupe, même s’il peine encore
à convaincre (en décroissance
de 0,8 % au dernier trimestre).
Sopra Steria a pris le contrôle
d’une joint-venture regroupant
sept banques allemandes du
groupe Sparda. « Ce groupe-
ment consacré au logiciel pour
ses membres a vocation à devenir
un véhicule offensif pour gagner
de nouveaux clients », espère
Vincent Paris. La réalisation de
ce vœu dépendra beaucoup de
la santé financière de ses
clients. « Les acquisitions en fin
de cycle de croissance sont plus
risquées , pointe Matthieu Lavil-
lunière, car si le ralentissement
se confirme, les problèmes se
cumulent. »n
Florian Dèbes
@FL_Debes
Cinq ans après le mariage entre
Sopra et Steria, le numéro trois
français des services informati-
ques a retrouvé de l’appétit.
« Nous voulons être un acteur
beaucoup plus actif de la consoli-
dation », a annoncé vendredi
Vincent Paris, son directeur
général, lors de la présentation
des résultats annuels. Joignant
le geste à la parole, il a dévoilé un
projet d’acquisition de 94,3 % du
capital de Sodifrance, son con-
current hexagonal coté, au prix
de 17,10 euros par action, soit, au
total, environ 58 millions d ’euros
en cash. Le groupe d’envergure
européenne mêlant services,
conseils et édition de logiciels
bancaires, se renforcerait ainsi
dans le secteur de l’assurance et
de la protection sociale.
1,1 milliard disponible
pour les investissements
So pra Steria dispose de 1,1 mil-
liard pour ses projets d’inves-
tissement. L’entreprise, qui a
concentré ses récents efforts
sur s es activités de conseil (15 %
du chiffre d’affaires) et surtout
d’édition de logiciels (25 %),
devrait plutôt regarder désor-
mais du côté des services infor-
matiques traditionnels, selon
les analystes financiers. Objec-
tif : trouver du volume d’acti-
vité afin d’améliorer le taux de
marge opérationnelle d’acti-
vité de 8 % aujourd’hui, à 10 % à
moyen terme.
L’an dernier, l’entreprise a
atteint son objectif de chiffre
d’affaires à 4,43 milliards
d’euros, en croissance de 8,3 %
(dont 6,5 % à périmètre
inchangé), en dépit d’une
conjoncture compliquée avec
la réduction des dépenses
INFORMATIQUE
Le numéro trois
français des services
informatiques entre
en négociations
exclusives en vue
d’acquérir son
concurrent Sodi-
france, pour environ
58 millions d’euros.
Sopra Steria veut
encore grossir
L’an dernier, Sopra
Steria s’est offert
l’éditeur de logiciels
bancaires SAB.
Cette acquisition
doit renforcer
son pôle Sopra
Banking.