28 // PME & REGIONS Lundi 24 février 2020 Les Echos
innovateurs
s’est en effet insurgée contre une
aide de 200.000 euros, s’ajoutant à
un soutien de 1,5 million venant du
Programme des investissements
d’avenir pour l’usine de LTR Indus-
tries de Spay, près du Mans.
Cette unité, d ont le siège se trouve
à Quimperlé (Finistère) et dont la
maison mère est l’américain SWM,
a en effet engagé un investissement
de 19,2 millions d’euros en recher-
che et développement pour diversi-
fier ses activités. L’usine sarthoise
de 276 salariés, pour un chiffre
d’affaires de 88 millions d’euros
(données 2017), a pour premier
métier la production de tabac
reconstitué à base de sous-produits
du tabac (poussières, côtes...)
qu’elle transforme en feuilles de
tabac selon des procédés de papete-
rie. Ces feuilles sont ensuite ven-
dues a ux cigarettiers dans le monde
entier, près de 90 % de la produc-
tion étant exportée.
No uveaux débouchés
Ce programme de R&D est né
« dans un contexte de déclin du
marché du tabac dans le monde »,
explique la délibération régionale.
Il v ise à trouver d e nouveaux débou-
chés avec l’enjeu du maintien de
l’outil industriel, l’usine sarthoise
ayant déjà perdu 100 postes en cinq
ans. « Ce plan de diversification
s’appuie sur le savoir-faire de l’usine
en fibres naturelles pour proposer
des produits écoresponsables » , justi-
fie la direction de l’industriel.
Emmanuel Guimard
— Correspondant à Nantes
Fa ut-il aider ou non un fabricant de
tabac? Le sujet vient de faire l’objet
d’une passe d’armes à la région Pays
de la Loire. L’opposition de gauche
PAYS DE LA LOIRE
Les aides régionales
votées pour LTR
Industries sont dénon-
cées par la gauche.
Elles soutiennent un
plan de R&D de 19 mil-
lions d’euros pour
développer le savoir-
faire dans la papeterie à
base de fibres végétales.
One est né, en 2001. « Nous aidons
les entreprises, et plus particulière-
ment les PME, dans la maîtrise de
leurs données. Elles nous contactent
le plus souvent pour des besoins de
reporting, résume Jean-Baptiste
Mérel, directeur des offres de la
firme parisienne forte de 60 sala-
riés. Nous leur conseillons d’utiliser
le logiciel Excel en liaison directe avec
un entrepôt de données. »
A partir de là, les programmeurs
de Report One définissent et intro-
duisent dans le logiciel Microsoft
Excel les systèmes de requêtes et
d’analyse qui correspondent à la
nature de l’activité de l’entreprise
cliente et aux besoins q u’elle
exprime. « Nous leur apportons de
plus en plus des outils de pilotage »,
poursuit le dirigeant en évoquant
des fonctions jusque-là réservées
aux grandes entreprises.
Priorité aux PME
Les fondateurs de Report One ont
opté très vite pour la distribution
indirecte. Ainsi, 80 % des 7,7 mil-
lions d’euros de chiffre d’affaires
enregistrés par l’entreprise en 2019
reposent sur quelque 200 distribu-
teurs spécialistes du marché des
PME. Elle a aussi convaincu des édi-
teurs et des sociétés de services
d’intégrer ses produits dans leurs
propres solutions. Elle revendique
quand même « quelques tentatives
heureuses » de commercialisation
directe auprès de grandes entrepri-
ses. « Cette stratégie est arrivée à
Date de création : 2016
Président : Gaël Marronnier
Montant : 1 million d’euros
Effectif : 8 personnes
Secteur : loisirs
Laurent Marcaillou
— Correspondant à Toulouse
Hébergé à l’IOT Valley, près de
Toulouse, CTAC-Tech vient de
lever 1 million d’euros auprès du
fonds Iota, spécialisé dans
l’Internet des objets, afin de
développer ses solutions de sur-
veillance de l’eau des piscines. A
cette occasion, G aël Marronnier,
ancien président de la société
d’informatique Simstream, en
devient le PDG. Fondée en 2016
par Sven Fonteny, Paul Costa-
seca et Florent Vidal, la société a
conçu la solution d’analyse de
l’eau de piscine Flipr Start. Un
capteur plongé dans l’eau et con-
necté au réseau Sigfox analyse le
pH, le désinfectant e t la tempéra-
ture. Une application pour
smartphone indique les dosages
à effectuer pour garder l’eau
saine. L’utilisateur n’a plus d’ana-
lyse à faire et peut économiser
Flipr
jusqu’à 30 % du budget d’entre-
tien de sa piscine en eau, désin-
fectant et électricité. L’entreprise
vend cette solution en ligne au
prix de 199 euros et propose,
depuis l’an dernier, des services
supplémentaires sur abonne-
ment comme l’alerte météo, la
prévision d e l’évolution des para-
mètres de l’eau... Elle a équipé
7.000 piscines, essentiellement
en France, mais aussi 300 aux
Emirats arabes unis, et veut
atteindre les 13.000 cette année.
Commande à distance
En avril, CTAC-Tech sortira une
solution de contrôle à distance
des équipements, Flipr Hub, via
un boîtier relié au wi-fi. L’utilisa-
teur pourra programmer et
commander la pompe à filtra-
tion, le chauffage de l’eau et
l’éclairage directement sur son
smartphone. Les b oîtiers seront
vendus 99 euros, auxquels
s’ajoute un abonnement annuel
de 25 euros pour des applica-
tions de détection de présence,
de smart control, de connexion
à Flipr Start... L’entreprise a levé
ces fonds pour consolider son
business model par abonne-
ments et doubler ses ventes de
matériels, afin de tripler son
chiffre d’affaires à 1,5 million en
- Elle commercialisera
aussi des produits d’entretien à
partir d’avril et recrutera trois
personnes. « Nous voulons déve-
lopper l’exportation en Espagne
et dans les pays matures pour les
services de piscine, comme les
Etats-Unis, les Emirats arabes
unis et l’Australie » , explique
Sven Fonteny.n
LA LEVÉE DE FONDS CTAC-TECH
Flipr, la solution connectée
qui contrôle l’eau des piscines
Ces applications visent notam-
ment les secteurs de la cosmétique,
des boissons ou des emballages. La
société propose déjà, notamment,
des emballages alimentaires à base
de fibres de cacao, des lingettes et
des masques cosmétiques à base de
sous-produits végétaux. « L’objectif
est d’accélérer cette diversification
grâce à un plan d’investissements
important » , confirme le groupe.
Cependant, un autre projet con-
cerne la cigarette avec la fabrication
de tabac reconstitué et d’autres végé-
taux sur un dispositif « heat-not-
burn », visant une combustion de
cigarette « limitant les fumées can-
cérigènes ». La gauche dénonce une
contradiction avec la lutte publique
contre les addictions, pointant éga-
lement la bonne santé financière du
groupe. De son côté, la région pré-
cise que son aide va a ux projets alter-
natifs et pas à la ligne de tabac.n
Le Mans : une subvention au producteur
de tabac LTR fait polémique
maturité dans les années 2015-2016,
et nous avons décidé de nous reposi-
tionner sur les PME avec des offres
davantage orientées vers l’aide à la
décision que vers les bilans » , expli-
que Jean-Baptiste Mérel. Cela s’e st
accompagné d’une refonte des pro-
duits pour les rendre plus puissants
et plus souples. « Ils sont ainsi plus
simples à utiliser p our nos c lients, que
nous formons en quatre à six semai-
nes pour être tout à fait autonomes » ,
ajoute le dirigeant. Cette étape est
d’autant plus nécessaire que le logi-
ciel, accessible en mode Web, est
généralement utilisé par 20 % des
collaborateurs de l’entreprise,
débordant ainsi largement le cadre
de la direction administrative et
financière qui l’a choisi.n
pe rte de 29 millions l’an passé.
Encouragés par le Comité inter-
ministériel de restructuration
industriel, les trois opérateurs ban-
caires qui avaient participé à un pre-
mier tour de financement de
30 millions d’euros en juillet dernier
(Cepac, Crédit Agricole Alpes Pro-
vence, G DP Vendôme) ont débloqué
un nouvel emprunt de 6 millions
chacun. Thémis Banque rejoint le
trio pour un montant équivalent. La
Région Sud et Aix-Marseille Métro-
pole ont avancé 1,5 million. Enfin,
l’Etat a consenti à geler les dettes fis-
cales et sociales du groupe à hau-
teur de 6 millions. Le total de la dette
d’Hopps s’élève désormais à 61 mil-
lions d’euros. Débarrassé de cette
pression conjoncturelle, le groupe
estime p ouvoir à présent dérouler le
programme industriel qu’il a conçu
autour de plusieurs leviers.
Plusieurs leviers
de croissance
Le premier reste le prospectus.
« C’est une valeur sûre de la promo-
tion marketing des enseignes de la
grande distribution, un support rési-
lient e fficace et peu intrusif pour véhi-
culer un message promotionnel » , est
persuadé Frédéric Pons, coprési-
dent et actionnaire du groupe avec
Eric Paumier. Ses distributeurs dont
beaucoup sont désormais équipés
d’assistants personnels pour garan-
tir la traçabilité de leurs prospectus,
en ont encore distribué 9 milliards
l’an passé. Les tarifs ont augmenté
en conséquence de 10 % pour les
25.000 clients du groupe.
Les autres leviers proviennent de
la distribution de courrier, notam-
ment de petits paquets qui se glis-
sent dans la boîte aux lettres, de
colis, et de la valorisation de don-
nées. Le groupe prévoit encore une
perte de 10 millions d’euros cette
année (-35 en 2019) avec 600 mil-
lions de chiffre d’affaires (540 en
2019), et un retour aux bénéfices
dès 2021.n
Pa ul Molga
— Correspondant à Marseille
Il s’en est fallu de peu. La veille de
son probable placement en redres-
sement judiciaire jeudi dernier, le
groupe Hopps né de la reprise en
2017 des activités prospectus défici-
taires de Spir, a bouclé in extremis
un plan de financement de 31,5 mil-
lions d’euros déterminant pour la
poursuite de ses activités.
L’an passé, à cause de la crise des
gilets jaunes, son marché avait
enregistré un recul de près de 10 %
représentant un manque à gagner
de plus de 25 millions d’euros con-
trariant son plan de développe-
ment. L’été dernier, la trésorerie
avait été en si piteux état que la paye
de juin avait été réglée en deux fois,
provoquant la panique parmi les
18.000 salariés d’Adrexo, le navire
amiral de ce groupe de 22.000 per-
sonnes. L’entreprise affichait alors
42 millions d’euros de perte. La
nouvelle équipe les a réduites de
moitié en 2018 et prévoyait un
retour à l’équilibre l’année suivante.
Au lieu de ça, Adrexo a subi une
PACA
Le leader de la distri-
bution de prospectus,
né de la reprise des
activités de Spir,
a trouvé 31,5 millions
d’euros pour faire
face à ses difficultés
conjoncturelles.
Le groupe Hopps échappe
in extremis au redressement judiciaire
Plombée par la conjoncture, l’entreprise reste malgré tout
persuadée par l’intérêt du marché de la distribution de prospectus.
Photo Getty Images/iStockphoto
Report One veut inciter les PME
à utiliser davantage leurs données
Date de création : 2017
Présidente : Charlotte Landry
Effectif : 11 personnes
Secteur : jeu vidéo
Ni cole Buyse
— Correspondante à Lille
Imaginez un jeu de piste en réa-
lité virtuelle au musée de la
Légion étrangère d’Aubagne, où
sont dissimulés des indices. En
scannant avec votre smart-
phone ces balises, vous faites
apparaître sur votre écran des
éléments en réalité augmentée,
qui vous permettent d’avancer
dans l’énigme. Ce jeu immersif,
créé par Hootside, basé à Eura-
Technologies, à Lille, vient d’être
testé sur ce site et sera relancé
dans sa version aboutie au prin-
temps 2020. Aux Invalides, à
Paris, une expérience identique
a été menée au musée de
l’Armée : un jeu de piste embar-
quait les visiteurs à la recherche
du « secret de Napoléon Ier ».
« Via deux sessions, nous avons
fait jouer 14.000 participants,
Hootside
200.000
EUROS
L’aide de la région
à LTR Industries.
dont 90 % n’étaient jamais venus
dans ce musée » , souligne
Maxime Gattano, chez Hoot-
side. Ce type de jeu peut générer
du trafic sur un lieu touristique
ou en renouveler le public. Ces
deux expériences utilisent la
licence d’Assassin’s Creed en
collaboration avec Ubisoft.
Hootside en a réalisé une autre
avec Les Lapins Crétins.
Essais à l’international
Charlotte Landry et Quentin
Warnant, qui ont créé Hootside
en 2017, sous le nom d’Aug-
menteo, ont démarré par des
prestations en entreprise, pro-
posant ce type d’expériences
immersives en réalité augmen-
tée pour des formations ou des
inaugurations. Aujourd’hui, ils
ciblent le grand public. « Nous
voulons créer un véritable cata-
logue d’expériences accessibles
via notre application » , projette
Charlotte Landry.
L’objectif de Hootside est de
créer une vingtaine d’expérien-
ces innovantes d’ici à deux ans :
chasses au trésor, jeux de piste
ou « escape games »... La
start-up vient de boucler un
premier financement de
1,6 million d’euros, dont une
partie en capital avec Finovam
Gestion, Nord France Amor-
çage et Nord Capital Investisse-
ment, l’autre en prêts avec un
pool bancaire. Les fondateurs,
qui restent majoritaires, veu-
lent réaliser des premiers
essais en Amérique du Nord et
en Europe dès 2020.n
LE FINANCEMENT HOOTSIDE
1,6 million pour ses jeux
en réalité augmentée
Dominique Malécot
@DMalecot
To utes les entreprises ont des don-
nées, mais elles ne sont pas toutes
en mesure de les utiliser efficace-
ment. C’est en partant de ce constat
que l’éditeur informatique Report
LA PME À SUIVRE
ÎLE-DE-FRANCE
Cette entreprise
parisienne propose
aux PME des outils de
gestion et de stratégie.
Fondés sur le logiciel
Microsoft Excel.