Le Monde - 12.03.2020

(Tina Meador) #1

4 |international JEUDI 12 MARS 2020


0123


Au Venezuela, Guaido


veut « réactiver la rue »


dans un pays exsangue


Des milliers de manifestants ont été dispersés
mardi à Caracas par la police antiémeute

bogota ­ correspondante régionale

A


u Venezuela, les mani­
festations vont toujours
par paire. Mardi 10 mars,
plusieurs milliers d’opposants ont
défilé, à l’appel du chef de l’oppo­
sition, Juan Guaido, qui entend
« réactiver la rue » pour contrain­
dre Nicolas Maduro au départ. A
Caracas, les manifestants ont vite
été dispersés par la police antié­
meute et les gaz lacrymogènes. Ils
n’ont pu atteindre l’Assemblée na­
tionale dans le centre­ville comme
ils le voulaient. En chemise rouge
et en musique, les partisans de
Nicolas Maduro y manifestaient
leur soutien au gouvernement et
leur fidélité à la mémoire d’Hugo
Chavez (1999­2013). Le rassemble­
ment avait été convoqué par le
pouvoir « en défense de la souverai­
neté nationale, menacée par les
agressions américaines ».
Dans les deux cortèges, l’inquié­
tude était manifeste. « La chute des
prix du pétrole est une tragédie
pour le Venezuela », avait rappelé la
veille M. Guaido. Le pays, qui pro­
duisait 3,2 millions de barils par
jour il y a vingt ans, n’en produit
plus que 883 000 aujourd’hui, se­
lon les chiffres de l’OPEP. En six
ans, le PIB a chuté de 65 %. Les
sanctions économiques décrétées
par Washington aggravent la si­
tuation. M. Maduro a rappelé
mardi qu’aucun cas de coronavi­
rus n’avait encore été détecté au
Venezuela. Mais le délabrement
du service de santé, la précarité du
réseau électrique, les pénuries de
matériel médical et la malnutri­
tion d’une partie de la population
font craindre, à terme, un drame.
Mardi, des véhicules de police
blindés avaient été disposés dans
le quartier de Chacaito pour em­
pêcher la progression du cortège
de l’opposition. « Ils essaient de
nous intimider avec des armes de
guerre, a crié M. Guaido dans un
mégaphone. Mais nous attein­
drons notre objectif. » L’Assemblée
nationale a une valeur symboli­
que pour l’opposition, qui y est
majoritaire depuis 2015, mais qui
s’est récemment scindée. Le 5 jan­
vier, une faction dissidente, soute­
nue par le gouvernement, empor­
tait la présidence de la chambre
unicamérale. Depuis, M. Guaido
et les députés de son groupe sont
régulièrement empêchés d’accé­
der à l’hémicycle par la police ou
des groupes d’activistes progou­
vernementaux.
« Franchement, je ne pensais pas
que nous serions aussi nombreux,
se réjouit Zulay G., une retraitée de
retour de la manifestation qui pré­
fère taire son nom, jointe depuis
Bogota. Fin 2019, il n’y avait carré­
ment personne quand Guaido ap­
pelait à manifester. Sa tournée in­
ternationale l’a remis en selle. » Le
11 février, M. Guaido quittait en ef­
fet clandestinement le pays pour
une tournée des capitales amies. Il
était reçu en chef d’Etat à Bogota,
au Forum de Davos, à Londres,
Bruxelles, Paris et Washington.
« C’était phénoménal pour nous de
le voir aux côtés de Donald Trump,
cela nous a rendu espoir », conti­
nue Zulay. Mais, elle en convient, la
manifestation de mardi était mo­
deste au regard des grands ras­
semblements passés.
Les opposants rappellent que
plus de 4,5 millions de Vénézué­
liens ont quitté le pays depuis le

début de la crise en 2013, que ceux
qui restent sont trop accaparés
par les difficultés de la vie quoti­
dienne pour venir manifester,
que le pouvoir contrôle tous les
médias et que la peur de la répres­
sion fait le reste.
« Guaido a beaucoup déçu parce
qu’il a trop promis », soupire Zulay.
Début 2019, Juan Guaido soulevait
un immense espoir dans les rangs
de l’opposition. A peine élu prési­
dent de l’Assemblée nationale, il se
proclamait président de la Répu­
blique par intérim, en invoquant
les irrégularités de la réélection de
Nicolas Maduro en 2018 et la « va­
cance du pouvoir » qui en décou­
lait. Suivant le même raisonne­
ment, plus d’une cinquantaine de
pays reconnaissaient le jeune dé­
puté comme président légitime.
La feuille de route de M. Guaido
était séduisante par sa simplicité :
fin de l’usurpation, gouverne­
ment de transition, élections li­
bres. « On a cru que c’était dans la
poche et que les jours de Nicolas
Maduro étaient comptés », se sou­
vient Zulay. C’était oublier que le
président Nicolas Maduro con­
serve le soutien de l’armée et de
puissants alliés internationaux,
tels que la Russie et la Chine, ainsi
que le soutien actif d’une partie
de l’opinion publique. Et le désen­
chantement des Vénézuéliens, qui
ont longtemps voté pour le cha­
visme, ne bénéficie pas toujours à
l’opposition, perçue comme politi­
cienne et réactionnaire.

Erreurs politiques
Méprisé par le pouvoir, qui le
traite en marionnette de Washing­
ton, et contesté par l’aile la plus
radicale de l’opposition, qui ré­
clame une intervention militaire
américaine, Juan Guaido a perdu,
au fil des mois – et des erreurs po­
litiques –, son leadership sur la
scène intérieure. Faute d’avancées
concrètes, les querelles d’ego ont
repris leurs droits au sein de l’op­
position qui se divise sur la straté­
gie à suivre pour obtenir une élec­
tion présidentielle anticipée. Mais
les sondages indiquent que
M. Guaido reste le leader d’opposi­
tion le plus crédible.
A Genève, la haut­commissaire
pour les droits humains, la Chi­
lienne Michelle Bachelet, s’est
une fois encore inquiétée de la si­
tuation au Venezuela. « Les ten­
sions politiques et les actes de vio­
lence commis par les forces de sé­
curité et par les sympathisants du
gouvernement contre les parle­
mentaires continuent », a déclaré
la fonctionnaire onusienne, en
s’alarmant également des atta­
ques occasionnelles contre mani­
festants et journalistes, ainsi que
des plaintes reçues pour « traite­
ments cruels, inhumains ou
dégradants » dans les prisons mi­
litaires vénézuéliennes. Comme
pour lui donner raison, quelques
heures après la manifestation,
trois députés d’opposition
étaient arrêtés par la police natio­
nale bolivarienne dans un hôtel
de Caracas. Deux étaient rapide­
ment libérés. Le troisième, Renzo
Prieto, était toujours détenu dans
la soirée. M. Guaido a appelé à
une nouvelle manifestation,
jeudi 12 mars, et promis de « nou­
velles actions ».
marie delcas

Procès MH17 : un drame « à peine concevable »


Trois Russes et un Ukrainien sont jugés par contumace aux Pays­Bas six ans après le crash


bruxelles ­ correspondant

U


n moment de grande
émotion a marqué les
premières heures du
procès intenté à quatre hommes
pour le crash du vol MH17, le
17 juillet 2014, quand la pro­
cureure, Dedy Woei­A­Tsoi, a
égrené durant vingt minutes,
lundi 9 mars, le nom des 298 victi­
mes du Boeing de Malaysia Airli­
nes, abattu par un missile au­des­
sus du territoire est­ukrainien.
Les quatre individus qui sont ju­
gés par contumace aux Pays­Bas
ont, selon l’accusation, contribué
à l’acheminement depuis la Rus­
sie, puis à l’évacuation du système
russe antiaérien Buk, dont un
missile a frappé l’avion. Mais ils
ne sont pas accusés d’être les
auteurs du tir. Un drame « à peine
concevable », a déclaré le prési­
dent du tribunal, Hendrik Steen­
huis. Un drame dans lequel une
responsabilité semble, en tout
cas, établie d’emblée, selon le mi­
nistère public : celle de la Russie,
dont « les services de sécurité ten­
tent activement d’entraver les
efforts pour établir la vérité », dé­
clarait mardi le procureur Thijs
Berger. « Nous avons ici un exem­
ple type d’une campagne de désin­
formation par le gouvernement
russe », ajoutait Mme Woei­A­Tsoi.
Deux inculpés, le Russe Igor
Guirkine et l’Ukrainien Leonid
Khartchenko, n’ont pu être joints
par le tribunal. Un autre homme a

décroché son téléphone, mais il a
nié être Sergueï Doubinski, le troi­
sième suspect. Le quatrième, Oleg
Poulatov, également russe, nie
toute implication, ainsi que l’a in­
diqué son avocate néerlandaise.
Deux questions, étroitement
liées, seront au cœur des longs
mois d’audience : outre les quatre
individus identifiés, quels sont
les auteurs du tir et ceux­ci ont­ils
pu se tromper de cible? « Qu’ils se
soient trompés est une possibilité,
mais cela ne fait aucune diffé­
rence », estime le ministère pu­
blic. Les autorités russes, en tout
cas, ont affirmé d’emblée que le
missile avait été tiré par des
Ukrainiens, à partir d’un ter­
ritoire que ne contrôlaient pas les
séparatistes.

Tentatives de manipulation
La thèse d’un tir accidentel par
des agriculteurs ou des rebelles
séparatistes qui auraient trouvé
« par hasard » le missile a circulé
pendant quelques jours. Elle était,
toutefois, par trop farfelue, et la
Russie s’est alors employée à
compliquer les premiers travaux
d’investigation sur les lieux de la
catastrophe. Et quand, en
juin 2019, l’équipe d’enquête in­
ternationale a rendu ses conclu­
sions sur l’acheminement, de­
puis la Russie, du système de mis­
siles Buk, sous la supervision
des quatre inculpés, le président
Vladimir Poutine a évoqué de
« prétendues preuves ».

Par la suite, Moscou a tenté de
manipuler l’enquête. Les policiers
néerlandais envoyés sur les lieux
du drame ont eu très vite le senti­
ment que des espions étaient pré­
sents dans leur entourage. Ils se
sont aussi étonnés, racontent­ils,
d’avoir été approchés par « de
jolies femmes » parlant leur lan­
gue. Et ils ont vite constaté que
des membres du GRU, le rensei­
gnement militaire, faisaient par­
tie de l’équipe d’enquête russe.
Ces agents du renseignement
étaient aussi liés au commando
de pirates informatiques qui,
en 2018, a failli pénétrer le réseau
du Bureau d’enquête néerlandais.
Le système des enquêteurs ma­
laisiens a également été visé.
La Russie, qui, selon les pro­
cureurs néerlandais et des pro­
ches des victimes, tenterait au­
jourd’hui d’influencer, ou de me­
nacer, certains témoins, s’est éga­
lement opposée à la constitution
d’un tribunal international avant
de proposer – en vain – de juger el­
le­même les suspects. Elle a aussi
refusé un échange de prisonniers
de guerre avec l’Ukraine, tant que
Kiev refusait de lui livrer Volo­
dymyr Tsemach, un ancien chef
séparatiste qui aurait commandé
les défenses antiaériennes. Il a fi­
nalement été remis à la Russie,
qui n’accède pas aux demandes
d’extradition.
L’équipe d’enquête internatio­
nale (JIT) n’est pas parvenue à
identifier les hommes qui ont

procédé au tir, ni leurs comman­
ditaires. De derniers appels à
témoins n’ont, apparemment,
pas eu d’écho, et aucune nouvelle
mise en examen ne semble envi­
sagée à ce stade.
Le tribunal reprendra ses
audiences le 23 mars et commen­
cera alors l’examen minutieux
du déroulement du drame. « Un
oiseau vole dans votre direction »,
lançait un « spotter » à ses collè­
gues, à 16 h 18, le jour du crash.
Cet observateur, en lien avec le
commando présent sur le ter­
rain, affirmait ne pouvoir distin­
guer quel était exactement cet
appareil, qui volait trop haut, et
dans les nuages.
De quoi conclure à une erreur
et au fait que les tireurs croyaient
viser un avion de chasse ukrai­
nien ou un avion militaire de
transport? Le JIT et des journalis­
tes spécialisés soulignent que le
système Buk est équipé de nom­
breux appareillages qui devai­
ent donner une vision claire du
type d’appareil. Et le fait que le
Boeing volait en ligne droite à
10 000 mètres de hauteur, une
altitude qui n’est jamais celle
d’un avion de combat, aurait dû
alerter les militaires. Ce sont des
spécialistes qui savent qu’en cas
d’erreur le missile peut être
détruit avant d’atteindre sa cible.
Le 14 juillet 2014, personne n’a
apparemment enclenché le
bouton « stop ».
jean­pierre stroobants

« La position russe n’a pas évolué


d’un millimètre en Ukraine »


La ministre suédoise des affaires étrangères, Ann Linde, dénonce


la poursuite d’un « conflit actif » dans le Donbass ukrainien


ENTRETIEN


D


e passage à Paris
mardi 10 mars après
un voyage en Ukraine
et à Moscou, Ann
Linde, la chef de la diplomatie
suédoise, membre du Parti social­
démocrate, estime qu’il n’y a
« aucune raison » de lever les sanc­
tions européennes sur la Russie.

Vous étiez en Ukraine
il y a une semaine. Comment
évaluez­vous la situation?
Sur place, dans le Donbass, il est
tout à fait évident que l’on se
trouve en présence d’un conflit
actif et non d’un conflit gelé. Sur
les 420 kilomètres de ligne de
« contact », il existe seulement
cinq points de passage. Dix mille
personnes franchissent l’un de ces
points, le pont de Stanytsia Lou­
ganska. La vie quotidienne des
gens est toujours très difficile.
Rien qu’en janvier et février, 35 mi­
litaires ont été tués, dans une zone
où il y a eu un désengagement :
c’est bien un théâtre militaire actif.
Pour nous, il est très important
de rappeler que cette agression,
dans l’est de l’Ukraine, et l’an­
nexion de la Crimée continuent
de définir nos relations avec la
Russie. Début février, je suis aussi
allée à Moscou, j’ai eu trois heures
d’entretien avec mon homologue
Sergueï Lavrov : le problème fon­
damental est que la Russie refuse
toujours d’assumer son propre
rôle dans ce conflit. Dans ces
conditions, il est difficile de par­
venir à un réel accord de paix.
J’étais satisfaite de ce que, à la
réunion des ministres des affaires
étrangères des Vingt­Sept à Za­
greb la semaine dernière, nous
ayons été en total accord sur le fait
que, plus de cinq ans après [le dé­
but du conflit], il n’y a aucune rai­
son d’assouplir les sanctions.

Avez­vous perçu des progrès
dans le processus de Minsk
visant à un règlement
du conflit dans le Donbass?
Pour le moment, non. La dyna­
mique qui a permis d’avancer
dans le processus est due exclusi­
vement à l’approche constructive
du président ukrainien, Volody­
myr Zelensky. La position russe
n’a pas évolué d’un millimètre.

Que pensez­vous de l’initiative
du président Macron, qui
voudrait renouer le dialogue
avec Moscou dans l’optique
d’une nouvelle architecture
de sécurité européenne?
Je soutiens complètement l’ob­
jectif de promouvoir la paix, la
stabilité, une Europe forte. Mais
comment y arriver? Qu’est­ce
qu’il faut changer? Qu’est­ce qui
marche bien aujourd’hui? C’est
une autre question. Emmanuel
Macron a parlé d’architecture.
Nous avons l’OSCE [Organisation
pour la sécurité et la coopération
en Europe], que la Suède présidera
à partir du 1er janvier 2021, l’acte fi­
nal d’Helsinki, la charte de Paris...
S’il s’agit de discuter du fonction­
nement, d’accord, mais s’il s’agit
de changer l’ordre de sécurité, là,
je serai très prudente. Pour nous,
pays de taille moyenne, l’intégrité
territoriale, les droits de l’homme,
l’inviolabilité des frontières, tout
cela est extrêmement important.

Nous ne voulons pas laisser la
Russie croire que l’agression est
permise. Il y a eu la Tchétchénie, la
Géorgie, et maintenant l’Ukraine...
si ça ne lui coûte que cinq ans
de mauvaises relations avec l’Eu­
rope, alors la Russie va penser
qu’elle peut se le permettre. Elle a
beaucoup augmenté ses dépenses
de défense, et nous avons dû faire
de même. Mais je ne veux pas
donner le sentiment d’être dans le
« Russia bashing » : je suis pour
l’engagement sélectif avec Mos­
cou, notamment sur les questions
d’environnement. Nous devons
parvenir à une bonne coopération
là où c’est possible.

Certains pays de l’UE ont ac­
cepté de se répartir 1 500 mi­
neurs isolés arrivés à la fron­
tière grecque ces derniers jours,
depuis la Turquie. Pourquoi la
Suède n’en fait­elle pas partie?
En 2015, la Suède a accueilli
163 000 demandeurs d’asile – de
loin le plus grand nombre par ha­
bitant. Nous sommes encore en
train de les intégrer. Nous avons
construit un grand nombre
d’écoles, de centres médicaux, de
logements, et nous y arrivons,
mais avec le sentiment d’avoir
pris une énorme responsabilité.
Ce ne peut pas être toujours les
mêmes pays qui prennent ce
genre de responsabilités. Nous
continuons de le faire, en appor­
tant un soutien financier aux ré­
fugiés en Turquie. Le comporte­
ment de la Turquie (ces derniers
jours à la frontière grecque) a été
totalement inacceptable ; elle a
joué un jeu cynique avec des gens
en situation de vulnérabilité.

Estimez­vous possible de
maintenir l’accord entre l’UE
et la Turquie sur les réfugiés?
En théorie, il est prévu jus­
qu’en 2025, mais le volet financier

expire en juillet. Nous avons be­
soin d’en discuter au sein de l’UE.
Il y a entre 3,6 et 4 millions de Sy­
riens réfugiés en Turquie, et l’UE
doit réfléchir sur le type d’aide fi­
nancière qu’elle peut leur appor­
ter pour la nourriture, la santé,
l’éducation. Même si je ne suis pas
d’accord avec la politique menée
par la Turquie dans plusieurs do­
maines, notamment celui de la li­
berté de la presse, je dois dire
qu’elle a pris soin de ces réfugiés.

La Suède s’est opposée à
la France sur l’élargissement
de l’UE à l’Albanie et à la Macé­
doine du Nord. Pensez­vous
pouvoir résoudre ce différend?
Un nouveau rapport de la
Commission européenne montre
que des progrès ont été réalisés
sur la voie des réformes en Alba­
nie et en Macédoine du Nord. En
parallèle, les propositions de la
France pour réformer le proces­
sus d’adhésion sont sur la table. Je
ne suis pas d’accord avec toutes
mais ces propositions, moyen­
nant quelques ajustements, sont
très intéressantes. Je crois que l’on
peut arriver à un bon compromis.
C’est vrai que le fait que le pro­
cessus ne soit pas réversible est
un problème. Quand je pense à ce
travail laborieux mené par le
passé, cela pose question lorsque
l’on constate que la Pologne ne
respecte plus l’Etat de droit et que
nous n’avons même pas d’instru­
ments satisfaisants pour gérer
cette situation. Cela montre bien
que nous devons être plus pru­
dents sur la procédure d’élargisse­
ment. Visiblement nous sommes
sur la bonne voie, et j’espère vrai­
ment que l’on aura une décision
pour ces deux pays, l’Albanie et la
Macédoine du Nord.
propos recueillis par
sylvie kauffmann
et isabelle mandraud

« Le problème
fondamental
est que la Russie
refuse toujours
d’assumer
son propre rôle
dans ce conflit »

Méprisé par
le pouvoir et
contesté par l’aile
la plus radicale de
l’opposition, Juan
Guaido a perdu
son leadership

« Guaido
a beaucoup
déçu parce qu’il
a trop promis »
ZULAY
une manifestante
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