Les Echos - 03.03.2020

(Dana P.) #1

Les Echos Mardi 3 mars 2020 ÉVÉNEMENT// 05


APL :


CHRONIQUE D’UNECASSE PROGRAMMÉE?


COMMUNIQUÉ


La Fédération nationaledes Offices Publics del’Habitat estsignataireduPactedupouvoir de vivre.

ACTE2–Commentfairepayer aux ménages HLM la baissedeleur APL?


MarcelROGEMONT,
Président de la Fédération
nationaledes OfficesPublics
de l’Habitat.

Au moment où


l’Union Européenne


appellelesÉtats


membresàfinancer


la construction de


logements sociaux,


la Francesupprime


lesaidesàlapierre


et demande aux


locataires de financer


leursAPL.


Après la baisse des APL de 5€/mois,le gouvernement décide d’aller encore
plusloin en 2018, 2019 et 2020.

Après un simulacredeconcertation, une baisse brutaledes APL estdécidée
par l’exécutif, charge aux HLM de baisserlesloyers:820 millions d’euros en 2018,
950 millions en 2019 et désormais 1,3 milliardpar an de baisse d’APL. Au final,
ce sontleslocataires qui en pâtissent:les organismesvoient leursrecettes baisser
et coupent dansleursdépenses d’entretien, derénovation, deconstruction...
Bilan del’opération pourl’État :plus de3milliards d’économies budgétaires
aux dépens de nosconcitoyens auxrevenus très modestes.

La Fédération nationaledes Offices Publics del’Habitat demandel’abandon de
cettemesurequi pénalise durablementàlafoisles ménages etlesinvestissements
des organismes HLM. Elledemande égalementl’actualisation annuelledes barèmes
APL gelés en 2018 et quasi-gelés en 2019 et 2020.

APL :chronique d’unecasseprogrammée?Lasuite, demain.

ACTE 2


http://www.foph.fr


•2 29 Offices Publics de l’Habitat adhérents


•2,4 millionsde logements sociaux



  • Près de5millions de locataires


LA FÉDÉRATION DES OPH C’EST :

L’épidémie de coronavirus et la
paralysie de l’économie chinoise qui
en résulte depuis plusieurs semai-
nes c ontinuent d’avoir d es répercus-
sions sur la qualité de l’air du pays. Il
y a quelques jours, une étude diffu-
sée par le site spécialisé Carbon
Brief notait que « la réduction de la
consommation de charbon et de
pétrole »
sur les premières semaines
de l’année avait généré une « réduc-
tion d’au moins 25 % des émissions
par rapport à la période comparable
de l’an passé »
.
Le phénomène a été confirmé ce
week-end. Plusieurs images satel-
lite publiées par la Nasa et l’A gence
spatiale européenne suggèrent une
baisse drastique des niveaux de
dioxyde d’azote (NO 2 ) dans l’atmos-
phère de la Chine. Ce gaz nocif est
émis par les usines, les véhicules à
moteur et les c entrales électriques à
combustibles fossiles comme le
charbon et le pétrole.
L’amélioration de la qualité de l’air
a surpris les scientifiques. « C’est la
première fois que je constate une
baisse aussi spectaculaire sur une
zone aussi large pour un événement
spécifique »,
a déclaré Fei Liu, cher-
cheur sur la qualité de l’air au God-
dard Space Flight Center de la
Nasa. Les mesures d’ozone (O 3 ) réali-
sées p ar un satellite de la Nasa témoi-
gnent de résultats similaires.
Il faut dire qu’entre les congés du
Nouvel An lunaire prolongés et les
mesures drastiques de confinement
de nombreuses usines sont restées à


l’arrêt ou n’ont fonctionné qu’au
ralenti. Conséquence : la consomma-
tion énergétique et les émissions de
gaz à effet de serre ont chuté de
100 millions de tonnes par rapport à
la même période de l’an dernier,
selon l’étude diffusée de Carbon Brief.

Rebond attendu
Les chercheurs de la Nasa partagent
le diagnostic. Une analyse comparée
des quantités moyennes de NO 2 d ans
l’air sur la période 2005-2019 par rap-
port à 2020 suggère des diminutions
de 10 % à 30 % dans l’est et le centre de
la Chine par rapport à ce qui est nor-
malement observé dans la période.
Le rebond traditionnel de pollution
succédant au Nouvel An et les vacan-
ces chinoises n’ont pas eu lieu cette
année, mise en quarantaine et arrêts
de production obligent. Pour autant,
« la véritable question est de savoir si
l’impact sera durable et s’il ne sera pas
annulé, voire inversé » par la suite,
insiste les auteurs de l’étude.
Selon le cabinet BloombergNEF,
les émissions chinoises pourraient
augmenter sur l’année en raison du
plan attendu de relance, à grands
coups de chantiers d’infrastructures
très énergivores. « Quand l’épidémie
aura reflué, il est probable qu’on cons-
tate une pollution de rétorsion, avec
des usines maximisant leur produc-
tion pour compenser leurs pertes
après leur fermeture prolongée », i ndi-
quait il y a quelques jours Li Shuo,
porte-parole de Greenpeace Chine.
« C’est d’autant plus probable que
le gouvernement » n’a pas abaissé
ses objectifs économiques, expli-
quait-il encore. « Ceux qui croient
pouvoir saluer une pause bienvenue
dans l’urgence climatique devraient
retenir leur optimisme. » n

Les niveaux de concentra-
tion de dioxyde d’azote
sont jusqu’à 30 % inférieurs
à la normale dans certaines
régions chinoises.


La pollution au dioxyde


d’azote en chute libre


Frédéric Schaeffer
_@frschaeffer
—Correspondant à Pékin


C’est un premier signe témoignant
de l’ampleur du choc économique
en Chine, lié à l’épidémie, qui a déjà
fait plus de 3.000 morts dans le
pays. La deuxième puissance éco-
nomique mondiale a vu son activité
s’effondrer en février, dans des pro-
portions inédites, même durant la
crise financière de 2008.
Dans l’industrie manufacturière,
l’indice PMI c alculé par Caixin-Mar-
kit a chuté à 40,3 l e mois dernier, son
niveau le plus bas depuis le début de
l’enquête réalisée en 2004, et très
loin du seuil de 50 qui sépare con-
traction et expansion de l’activité.
Production, commandes, exporta-
tions, emploi... tous les indicateurs
sont à des plus bas historiques.


Un choc de demande
Cette étude indépendante confirme
de premiers indicateurs publiés
samedi par le Bureau national des
statistiques. Selon l’enquête « offi-
cielle », l’indice des directeurs
d’achats est tombé à 35,7 dans le sec-
teur manufacturier et même à 29,
dans les services, un secteur qui
représente désormais environ 60 %
du PIB chinois. « Le choc de l’épidémie
de Covid-19 sur l’économie chinoise est
encore plus grave que le choc Lehman
Brothers, notamment dans le secteur
des services
», observent les écono-
mistes de Société Générale, à la lec-
ture « horrible » des indicateurs.
Les entreprises ont dû faire face à
un énorme choc de demande lié à la
peur de la contagion et alimenté par
les mesures de restriction de circula-
tion. Plus de 700 millions de Chinois
ont été restreints dans leurs déplace-


ments, selon le « New York Times ».
Les secteurs des transports, du tou-
risme, de la restauration et du diver-
tissement ont été durement touchés.
Les mesures prises par les autori-
tés ont également généré un choc
d’offre massif. « Les chaînes d’appro-
visionnement se sont quasiment arrê-
tées avec l’extension des congés et les
restrictions de transport prises par de
nombreuses collectivités locales », a
observé Zhong Zhengsheng, ana-
lyste affilié à Caixin. Avec des problè-
mes en cascade : les entreprises pei-
nent à se fournir en matériaux et font
face à des difficultés pour livrer leurs
propres produits finis, d’où un gon-
flement des stocks et une accumula-
tion des commandes en souffrance.

Les enquêtes PMI sont bien plus
mauvaises qu’anticipé par le consen-
sus des économistes, contraignant
certains à abaisser drastiquement
leurs prévisions de croissance du PIB
pour le premier trimestre. « Ces
enquêtes sont choquantes et profondé-
ment préoccupantes, mais en même
temps, elles ne sont pas totalement
surprenantes pour une économie qui
était à peu près à l’arrêt la première
moitié du mois et à moins de 50 % de
ses capacités au cours de l’autre moi-
tié », nuancent les économistes de
Société Générale. Alors que les entre-
prises reprennent leurs activités en
Chine, la majorité fonctionnent bien
en d eçà de leurs capacités, e t de nom-
breuses restrictions à la circulation
des personnes subsistent.
Les analystes de Citigroup se veu-
lent optimistes : « Le pire est proba-
blement derrière nous. L’épidémie a
peut-être franchi un tournant en
Chine et le gouvernement s’emploie à
rétablir l ’ordre économique e n dehors

du Hubei », notent-ils. Alors que
Pékin veut croire à une reprise en
« V » (avec un fort effet de rattra-
page), tout dépendra de la réponse
politique donnée à la crise, note Citi-
group. Pour S ociété Générale, « plus
les données économiques sont mau-
vaises actuellement, plus les réponses
politiques seront agressives ».
Pékin a commencé à déployer des
mesures destinées à aider les entre-
prises. Mais l’absence de demande
est un autre danger. « Si le secteur
privé se révèle incapable de relancer la
demande intérieure assez rapidement
et que la demande extérieure devient
aussi pénalisée par l’épidémie, nous
pourrions assister à une réédition par-
tielle du plan de relance de 2009 », note
Société Générale. « Les chances d’un
rebond en forme de V sont faibles, car il
est peu probable que le gouvernement
lance un plan de relance massif », esti-
ment au contraire les analystes de la
banque ANZ, qui n’anticipent plus
qu’une croissance au premier tri-
mestre de 2 % sur un an.n

En Chine, l’épidémie plus brutale


que la crise financière de 2008


La deuxième puissance
économique mondiale
a vu son activité
s’effondrer en février dans
des proportions inédites.


Les transports,
le tourisme et
le divertissement ont
été durement touchés.
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