10 |coronavirus VENDREDI 20 MARS 2020
0123
En Israël, le virus
pris de très haut
par les ultraorthodoxes
Le rabbin le plus influent du pays refuse
de suspendre les cours d’étude biblique
jérusalem correspondant
C’
est à croire que l’épidé
mie s’est arrêtée dans
les hauteurs de Jérusa
lem. Une sorte de microclimat.
Un miracle trompeur... A parcou
rir les rues bondées du quartier
religieux de Geoulah, on se croi
rait projeté dans le monde
d’avant le coronavirus SARS
CoV2. Quel contraste avec le reste
du pays! Partout ailleurs, la police
israélienne fait respecter des me
sures de confinement, renforcées
le 17 mars, et qui devraient s’appli
quer bientôt plus durement, à la
française.
Mais à Geoulah, des milliers de
juifs ultraorthodoxes vaquent en
core sur les trottoirs. Jeunes et
vieux font des emplettes, en
longs manteaux et chapeaux
noirs sous la bruine. Les vendeurs
de luminaires et les drapiers sont
ouverts. Les écolières, dispensées
de classes, s’égaillent partout avec
leurs mères, en grappes serrées.
Deux policiers regardent cela les
yeux ronds : ils ne font rien. Circu
lez! Dieu nous protège.
Mercredi 18 mars au soir, le pre
mier ministre, Benyamin Néta
nyahou, a pourtant fini par sévir
contre les haredim, ceux qui
« craignent » Dieu. Cette popula
tion fragile et pauvre compte
pour environ 12 % de la nation et
ne cesse de croître. Elle est repré
sentée par des partis dont M. Né
tanyahou a un besoin vital pour
demeurer au pouvoir. Durant plu
sieurs jours, il a mené avec eux de
prudentes négociations, avant
d’exiger mercredi, dans un entre
tien sur la chaîne 12, qu’ils cessent
de célébrer des mariages autre
ment qu’en petit comité.
« Il m’a conseillé de prier »
L’avantveille, le pays avait été cho
qué de découvrir à la télévision les
images d’une union rassemblant
plus de 150 ultraorthodoxes, à Bet
Shemesh. Surtout, M. Nétanyahou
a exigé qu’ils ferment leurs écoles
religieuses, en application d’un dé
cret publié dans l’aprèsmidi par le
ministère de la santé. Le ministre,
Yaakov Litzman, est un haredim : il
se veut exemplaire depuis le début
de la crise, tout comme le grand
rabbinat d’Israël. Les écoles de sa
communauté particulière au sein
du monde ultraorthodoxe, hassi
dique, ont fermé dès le 14 mars,
comme les écoles laïques. Mais
M. Litzman n’a pas autorité sur
tous les haredim.
Tenant tête au ministre, le rab
bin le plus influent d’Israël,
Chaim Kanievsky, qui vit à 92 ans
très isolé de ses contemporains,
refuse depuis samedi d’ordonner
la fermeture de centaines d’insti
tutions éducatives juives ashké
nazes, qui lui obéissent. « L’armée
israélienne atelle déposé les ar
mes? Les soldats ontils cessé de
patrouiller aux frontières? Nous
pensons, pour notre part, que ce
qui sauve le monde, ce sont les en
fants qui étudient la Bible, expli
quait mardi au Monde Yitzchak
Pindrus, proche conseiller du rab
bin Kanievsky. Sans eux, le monde
ne survivra pas et ce danger est
plus grand que le coronavirus. »
Pour comprendre cette opinion,
fondée sur le Talmud et la tradi
tion rabbinique, il faut traîner
sous le porche d’une yeshiva
(école religieuse), celle d’Hebron
par exemple, un immense cube
de pierre jaune dans le quartier de
Geoulah. Une centaine de jeunes
adultes y étudient toute la jour
née, comme la majorité des hom
mes ultraorthodoxes − du moins
ceux que la précarité et la tenta
tion moderne n’ont pas poussés à
trouver un emploi. La première
prière a lieu à 7 h 30. L’étude des
textes religieux, très chère à cette
branche dite « lituanienne » des
ultraorthodoxes, cesse autour de
23 heures.
Au dortoir, les étudiants ne sont
pas tout à fait coupés du monde :
ils se sont tôt inquiétés de cet
étrange virus qui naissait en
Chine. Les smartphones sont in
terdits, plusieurs parmi eux ne
s’informent qu’auprès du rabbin.
Mais certains compagnons de
chambrée ont des radios, bran
chées sur les antennes ultraor
thodoxes comme sur les informa
tions laïques.
« Nous avons commencé à nous
inquiéter [début mars] quand le
gouvernement a réduit les vols en
provenance de l’étranger, dit
Shlomo, âgé d’une vingtaine
d’années, qui ne souhaite pas
mentionner son nom de famille.
Nous disions à la douzaine d’Amé
ricains et de Britanniques parmi
nous qu’ils étaient plus en sécurité
en Israël. Mais ils ont fini par ren
trer chez eux. » La même semaine,
Harry, son camarade de dortoir,
fils d’un couple d’Américains ins
tallé en Israël, apprend que son
frère a été mis en quarantaine : « Il
avait croisé un type contaminé à la
synagogue. Pour la première fois
j’ai demandé conseil au rabbin sur
le virus. Il m’a conseillé de prier. »
La semaine suivante, tout ras
semblement de plus de dix per
sonnes est interdit en Israël. « A la
synagogue, nous avons vu que les
gens ne se serraient plus la main et
qu’ils se séparaient en petits grou
pes. Le lendemain, l’école est pas
sée en mode catastrophe », dit
Harry. Ce jourlà une yeshiva has
sidique, avec laquelle ils parta
gent le bâtiment, ferme ses por
tes. Les étudiants s’interrogent
sur ce fondement de la tradition
biblique : la nécessité de préserver
la vie, qui impose de rompre
même le shabbat. Leur rabbin les
informe le dimanche 15 mars au
soir que l’étude se poursuivra
malgré tout, mais avec des règles
de distanciation strictes : par
groupes de dix, répartis dans le
bâtiment et sa cour.
Refus de céder
Les étudiants font mine d’ignorer
que l’affaire n’est pas seulement
religieuse, mais aussi politique : le
rabbin Kanievsky est jaloux de
l’autonomie de sa communauté.
« Certains rabbins se méfient de
l’Etat sioniste et séculier : cela les
pousse à ignorer les édits des diri
geants politiques », analyse
Kimmy Caplan, historien du ju
daïsme à l’université BarIlan de
TelAviv. Pendant qu’à la radio,
l’élite médicale d’Israël dénonce
cette résistance, Harry et Shlomo
réorganisent leur dortoir. Ils ne
dorment qu’à deux par chambre
et la fenêtre ouverte, pour que l’air
circule. Harry a contracté un
rhume. Rien de sérieux, espère
til : « Un peu d’alcool aiderait, mais
on n’a que du gel hydroalcoolique. »
Mercredi soir, après l’interview
de M. Nétanyahou, la direction de
sa communauté refusait de céder :
« rien ne change », affirmait le
conseiller Yitzchak Pindrus,
même si certaines écoles pour
raient fermer, et des enfants étu
dier en groupes chez les parents.
louis imbert
Le trou noir syrien sur la carte de la pandémie
Damas assure qu’aucun cas n’a été détecté en Syrie, en dépit de sa proximité avec l’Iran
beyrouth correspondant
Z
éro cas et zéro décès. A en
croire les autorités de
Damas, la Syrie serait pour
l’instant épargnée par l’épidémie
due au coronavirus. Alors que
tous les Etats de la région se débat
tent avec la maladie, en particu
lier l’Iran, où plus de 16 000 conta
minations et près de 1 000 morts
ont été officiellement recensées,
le régime de Bachar AlAssad as
sure que le Covid19 n’a toujours
pas touché son territoire.
Ce tableau très optimiste ne
convainc guère en dehors des
cercles officiels. Pour la plupart
des observateurs indépendants, il
est inconcevable que le pays ne
soit pas affecté, compte tenu de
l’étroitesse de ses liens avec l’Iran.
En plus de milliers de miliciens,
mobilisés aux côtés des forces
gouvernementales, Téhéran en
voie en Syrie de nombreux
groupes de pèlerins chiites.
« Comment imaginer que le coro
navirus n’ait pas pris racine alors
que les Iraniens ne cessent d’aller et
venir en Syrie? », interroge le Sy
rien Samer Jabbour, professeur de
santé publique à l’Université amé
ricaine de Beyrouth. « Les autorités
syriennes sont dans le déni », ren
chérit un diplomate occidental
qui travaille sur le dossier syrien.
Depuis plusieurs jours, des allé
gations difficiles à vérifier faisant
état d’une rapide propagation du
Covid19 circulent dans les mi
lieux d’opposition. L’Observatoire
syrien des droits de l’homme
(OSDH) évoque de nombreux cas
d’infection et plusieurs décès.
« Les médecins ont reçu des consi
gnes strictes de silence de la part
des autorités syriennes », soutient
l’ONG. Selon cette source, huit
membres de milices chiites, six
Iraniens et deux Irakiens, basés
dans la vallée de l’Euphrate, ont
notamment été testés positifs.
Dans une série de Tweet, un
journaliste prorégime, Rafik Lotf,
s’est permis de moquer les déné
gations du gouvernement, assu
rant que les cas de décès des suites
de problèmes respiratoires étaient
en forte hausse. « Les gens pensent
que le virus qui se répand dans le
monde entier va s’arrêter aux fron
tières de la Syrie », raillaitil dans
un message daté du 9 mars.
L’élément le plus tangible accré
ditant la thèse de la contamina
tion de la Syrie provient d’un
communiqué de la province du
Sindh, au Pakistan. Il affirme que
six Syriens, arrivés la semaine
dernière à l’aéroport de Karachi,
après un transit par Doha, ont été
testés positifs.
Vive inquiétude à Idlib
Des analystes voient dans la com
munication du gouvernement
une volonté de dissimulation dé
libérée, destinée à épargner l’allié
iranien. Mais le fait qu’aucun cas
n’ait été détecté à ce jour en Syrie
peut aussi être dû aux déficiences
du système de santé étatique, dé
vasté par neuf années de guerre.
« Les deux facteurs cohabitent, dit
Samer Jabbour. Le régime a intérêt
à minimiser le phénomène. Mais
c’est vrai aussi qu’il n’y a qu’un seul
centre de dépistage, installé à Da
mas. » Signe de la fébrilité du pou
voir, les grandes prières du ven
dredi ont été suspendues, et les
écoles et les universités ont été
fermées jusqu’au 4 avril.
Dans les zones à majorité kurde,
sous contrôle des Forces démocra
tiques syriennes, dans le nordest
du pays, les autorités ont interdit
tout rassemblement et fermé le
poste frontière avec le Kurdistan
irakien. Le veto mis par la Russie, à
la fin 2019, au renouvellement de
la résolution onusienne autori
sant l’acheminement d’aide hu
manitaire par ce point de passage,
empêche l’OMS de livrer des tests
dans le NordEst.
Dans l’enclave d’Idlib, le dernier
fief de l’insurrection, situé dans le
coin nordouest de la Syrie, où vi
vent 3 millions de personnes, la
peur de la contamination est éga
lement vive. La population, qui a
subi des mois de bombardements,
est composée en grande partie de
déplacés, agglutinés dans des ten
tes et des abris de fortune.
Les structures de santé de cette
zone, qui ne disposaient jus
quelà d’aucun moyen de détec
tion du coronavirus, ont récem
ment reçu du matériel de l’OMS,
ce qui devrait leur permettre de
commencer les tests d’ici à la fin
de la semaine. Un diplomate occi
dental familier du conflit syrien
prévient : « Si le coronavirus se dé
veloppe dans une zone aussi
dense qu’Idlib, où les gens vivent
parfois à dix dans une seule tente,
ce sera le carnage. »
b. ba.
Au MoyenOrient, une menace
de contamination venue de l’Iran
L’épidémie est probablement sousestimée en Irak et en Syrie, tandis
que les pétromonarchies du Golfe se sont très vite barricadées
beyrouth correspondants
D
epuis la mifévrier,
l’Iran, l’un des princi
paux foyers mon
diaux de l’épidémie de
Covid19, inquiète son voisinage.
Téhéran, qui a tardé à reconnaître
l’expansion de la maladie, a vu la
plupart de ses voisins fermer
leurs frontières terrestres après
l’annonce des premiers cas, le
19 février, les bilans officiels ira
niens souffrant dès la première
semaine de l’épidémie d’un sé
rieux discrédit. Dès les tout pre
miers jours, deux cas en prove
nance d’Iran ont été recensés au
Liban et aux Emirats arabes unis.
L’épidémie s’est progressivement
généralisée avant que les pays de
la région, à commencer par les
monarchies du Golfe, ne se cou
pent du monde extérieur.
Parmi les pétromonarchies, qui
comptent parfois des minorités
chiites en lien régulier avec le voi
sin perse, on recensait, mercredi
18 mars, 1 156 cas et un mort. Ces
chiffres, moins élevés qu’on
aurait pu le craindre, s’expliquent
par le fait que ces Etats se sont très
tôt barricadés.
La mesure la plus radicale a été
prise par l’Arabie saoudite. Dès le
27 février, le royaume a suspendu
l’Omra, le petit pèlerinage que les
musulmans peuvent effectuer à
tout moment de l’année. Les télé
visions ont diffusé des images
hypnotisantes de l’esplanade de la
Kaaba, complètement déserte,
alors que cet espace, au cœur de la
grande mosquée de la Mecque, est
habituellement noir de fidèles.
Un contrôle renforcé a permis
d’isoler une partie des importa
teurs du virus. En Arabie saou
dite, comme au Koweït, au Ba
hreïn et au Qatar, ce sont souvent
des ressortissants revenant
d’Iran. Aux Emirats arabes unis,
c’est par l’entremise d’une fa
mille de voyageurs chinois que le
virus s’est infiltré. Au Qatar, pays
arabe le plus touché (442 conta
minés), il s’est aussi diffusé
parmi les travailleurs étrangers,
qui représentent 90 % des trois
millions d’habitants.
Au moindre cas suspect, ces
Etats recourent à des quarantai
nes très strictes. Le 8 mars, Riyad a
bouclé la région de Qatif, zone
d’implantation de la commu
nauté chiite saoudienne, dont les
premiers porteurs du virus sont
originaires. Dans les jours qui ont
suivi, toutes les monarchies se
sont coupées du monde extérieur.
Les écoles et les universités ont
fermé, comme la plupart des ad
ministrations, des restaurants et
des parcs publics. Même les cen
tres commerciaux géants de Du
baï ont dû réduire la voilure, avec
la fermeture de leurs espaces de
loisirs, des pistes de ski artificiel
les aux aquariums.
Signe ultime, toutes les mos
quées d’Arabie saoudite, berceau
de l’islam, ont reçu l’ordre de fer
mer leurs portes mardi, à l’excep
tion de celles de La Mecque et de
Médine, qui restent accessibles
aux résidents locaux. Au lieu
d’appeler les fidèles à « venir
prier », les imams leur enjoignent
désormais de « prier à la maison ».
En Irak, la fébrilité, perceptible
dès l’apparition du coronavirus
en Chine, du fait de la présence en
nombre de travailleurs chinois
sur les sites pétroliers, s’est trans
formée en sentiment d’urgence
lorsque l’étendue de l’épidémie
qui touche l’Iran a été révélée.
L’Irak partage avec son voisin et
principal partenaire commercial
plus de 1 500 km de frontière.
La majorité des cas recensés
(12 morts et 164 contaminations
au 18 mars) sont liés au foyer ira
nien. Des chiffres qui seraient
largement sousestimés. « Nous
avons peu de capacités d’effectuer
des tests et, du fait des couvre
feux et des comportements so
ciaux, nombreux sont ceux qui
peuvent être contaminés mais
restent chez eux », estime Sajad
Jiyad, du centre de réflexion
Bayan, à Bagdad.
Mardi 17 mars, la capitale s’est
claquemurée en décrétant un
couvrefeu et la suspension de
tous les vols jusqu’au 24 mars.
Des mesures similaires ont été
prises dans d’autres villes, no
tamment les villes saintes chiites
de Nadjaf et de Kerbala. Le respect
de ces mesures est facilité par la
posture adoptée par la plus haute
autorité chiite du pays. L’ayatol
lah Ali AlSistani a émis, mardi,
une fatwa faisant de la lutte con
tre le coronavirus une « obliga
tion collective ».
Villes quasifantômes
Les autorités politiques et reli
gieuses ont conscience que tous
les ingrédients sont réunis pour
une crise sanitaire. Des décennies
de sanctions, de corruption et de
négligence ont laissé le système
de santé en lambeaux. « Si les taux
de contamination augmentent, la
situation deviendra hors de con
trôle », note l’expert Sajad Jiyad. A
cette crise structurelle s’ajoute
depuis octobre 2019 une crise po
litique sans précédent avec un
puissant mouvement de contes
tation antipouvoir.
Les autorités ont toutefois été
promptes à agir. Dès la fin février,
la frontière avec l’Iran a été fer
mée et le territoire a été interdit
aux pays touchés par la pandé
mie. Mais les hommes d’affaires
ont du mal à accepter ces mesu
res. « Les commerçants des deux
côtés de la frontière font du lob
bying et il n’est pas certain que
l’Irak puisse tenir plus que quel
ques semaines sans importa
tions », analyse encore Sajad Jiyad.
Des soupçons portent également
sur le maintien de flux de person
nes aux points de passage infor
mels contrôlés par les milices
chiites proiraniennes.
Après l’Irak, la Syrie est l’autre
candidate naturelle à la contami
nation via l’Iran. Les autorités
de Damas persistent à affirmer
que le coronavirus n’est pas pré
sent dans leur pays, mais ces dé
clarations laissent les observa
teurs sceptiques.
Au Liban, des villes quasifantô
mes, dans un pays sous scellé : le
pays du Cèdre est passé mercredi
18 mars au soir en isolement to
tal. L’angoisse est montée depuis
l’annonce du premier cas de con
tamination le 21 février : une Li
banaise revenue de la ville sainte
iranienne de Qom. Depuis, le
gouvernement a annoncé, le
28 février, la fermeture des éco
les. Les restrictions se sont en
suite étendues aux boîtes de
nuit, bars, restaurants... Puis, le
15 mars, le gouvernement a ap
pelé au confinement général.
Mercredi, le quatrième décès lié
au Covid19 a été annoncé, tandis
que 133 cas de contamination ont
été enregistrés.
Des polémiques n’ont pas tardé
sur l’origine des premières infec
tions. Le chef du Hezbollah, allié
de l’Iran, Hassan Nasrallah, a
lancé un appel au calme le
13 mars. « Ce n’est pas le mo
ment propice pour régler des
comptes politiques », atil dit, en
réponse à ses adversaires. Parmi
eux, le chef des Forces libanaises
(droite chrétienne), Samir Gea
gea, a pointé dès février un doigt
accusateur vers l’Iran, désigné
comme source d’infection.
Une propagation du virus me
nacerait particulièrement les
plus vulnérables. Les Libanais,
mais aussi les réfugiés. Dans
les camps palestiniens, les cam
pements de réfugiés syriens, la
densité humaine est élevée. L’ir
ruption du Covid19 y serait ca
tastrophique. Mercredi, le direc
teur régional de l’Organisation
mondiale de la santé pour la
Méditerranée orientale, Ahmed
AlMandhari, a exhorté les Etats
du MoyenOrient à partager da
vantage d’informations : « Nous
ne pouvons contrôler cette mala
die que si nous avons accès
aux informations. Et nous voyons
de plus en plus de cas transmis
localement. »
benjamin barthe,
laure stephan,
allan kaval
et hélène sallon (à paris)
En Arabie
saoudite,
les imams
demandent aux
fidèles de « prier
à la maison »
« Sans les enfants
qui étudient
la Bible, le monde
ne survivra pas,
et ce danger est
plus grand que
le coronavirus »
YITZHAK PINDRUS,
conseiller du rabbin Kanievsky