Le Monde - 20.03.2020

(Jeff_L) #1
0123
VENDREDI 20 MARS 2020 coronavirus| 13

Voilà dix­sept ans que l’on n’avait
pas vu ça. Mercredi 18 mars, le
prix du baril de brut américain
s’est effondré de 24 %. Son homo­
logue de la mer du Nord, le brent,
a chuté de 13 %, passant sous la
barre des 25 dollars (23 euros). En
dépit du rebond de ce jeudi
19 mars au matin, à la suite des
décisions de la BCE, les cours du
brut ont perdu plus de 50 % de
leur valeur depuis janvier. Un
marché victime d’une double
peine : d’un côté, celle de la baisse
brutale de la consommation, due
à la paralysie de l’économie mon­
diale provoquée par l’épidémie de
Covid­19, et, de l’autre, l’ouverture
à plein du robinet à pétrole par
l’Arabie saoudite, en pleine guerre
commerciale avec la Russie et les
Etats­Unis. Une stratégie suici­
daire, qui plonge le monde du pé­
trole dans le chaos et ne fera que
des perdants.
Bien sûr, les trois grands pro­
ducteurs mondiaux – Russie, Ara­
bie saoudite et Etats­Unis – seront
sévèrement touchés. Mais leurs
réserves financières leur permet­
tront d’amortir le choc. Il en va
tout autrement des autres pays
exportateurs de pétrole, dont la
plupart sont émergents, en Afri­
que et en Amérique latine. Pour
ceux­là, la descente aux enfers a
commencé. Selon l’Agence inter­
nationale de l’énergie, la baisse de

revenus, pour eux, devrait dépas­
ser les 50 %. Et même 85 % pour
un petit pays très dépendant du
pétrole comme l’Equateur. Au
Mexique, au Brésil ou en Colom­
bie, les monnaies locales se sont
effondrées, dans le sillage des
cours du brut.

Une tempête parfaite
Et que dire d’Etats comme l’Irak
ou l’Iran? Pour le premier, son dé­
ficit budgétaire atteint 4 milliards
de dollars par mois. D’ici peu, il
ne pourra plus payer ses fonc­
tionnaires. Du côté du pays des
mollahs, la conjonction des sanc­
tions américaines, de l’effondre­
ment des cours et de la pandémie
de Covid­19 représente une catas­
trophe. Elle touche ce qui reste
d’économie et désorganise le sys­
tème de santé.
Un prélude à ce qui pourrait se
déployer dans les semaines à ve­
nir en Afrique. Pour l’Algérie, l’An­
gola, le Nigeria et bien d’autres,
c’est une tempête parfaite qui se
forme. Les marchés occidentaux
sont en panne, le pétrole ne rap­
porte plus rien, alors qu’il est sou­
vent la première source de reve­
nus. Et, par­dessus cela, le nou­
veau coronavirus arrive, risquant
de mettre à bas une organisation
sociale et politique déjà fragile.
Une déflagration aux conséquen­
ces planétaires.

PERTES & PROFITS|ÉNERGIE
p a r p h i l i p p e e s c a n d e

Gros temps


pour les émergents


Disney + confirme


son lancement le 24 mars


Le service de vidéos à la demande coûtera
6,99 euros par mois. Il ne devrait être
disponible sur aucune box Internet

B


onne nouvelle pour tous
les confinés européens en
mal d’imagination pour
occuper leurs enfants. Disney +, le
service de vidéo à la demande de
Disney, sera, comme promis, lancé
le 24 mars. « Nous avons reçu des
messages sur les réseaux sociaux,
qui nous demandaient d’avancer la
date de lancement. Malheureuse­
ment, ce n’était pas possible »,
confirme Kevin Mayer, président
de Disney, chargé de l’internatio­
nal et de la stratégie consomma­
teurs. En revanche, contrairement
à Canal+, qui vient de passer ses
chaînes en clair, alors que la pan­
démie due au coronavirus fait
rage, ou Orange, qui a ouvert l’ac­
cès d’OCS, son service de vidéo par
abonnement, à tous ses clients,
pas question de rendre gratuits les
précieux contenus Disney. « Notre
offre est fixée à un prix très bas,
compte tenu de la qualité de nos
marques », poursuit le dirigeant.
Pour 6,99 euros par mois, ou
69,99 euros par an, le téléspecta­
teur pourra accéder à tous les des­
sins animés mythiques (Aladdin,
Les Aristochats, etc.), aux anima­
tions Pixar (Toy Story, Cars...), les
Marvel (Avengers, Iron Man...) ou
aux Star Wars. Mais coincé par la
chronologie des médias, Disney
ne pourra pas inclure dans son of­
fre ses derniers succès, comme La
Reine des neiges 2, qu’il vient de
rendre disponible aux Etats­Unis.

Aucun accord
Où s’abonner? Dans un premier
temps, Disney + sera disponible
sur le site de Disney, en téléchar­
geant l’application Disney +, ou
dans certains abonnements à Ca­
nal+. En revanche, elle ne devrait
être disponible sur aucune box In­
ternet. A ce jour, son distributeur
exclusif, Canal+, n’a réussi à
conclure aucun accord avec
Orange, SFR, Bouygues Telecom

ou Free. Selon plusieurs opéra­
teurs, les négociations, qui se
poursuivent, achoppent sur le prix
demandé par la filiale de Vivendi,
qui dépasserait les 100 millions
d’euros sur cinq ans par opérateur.
Pis, ces derniers, qui craignent les
surcharges de réseau, ont fait sa­
voir au gouvernement qu’il serait
de bon ton que le géant américain
décale son lancement.
Si Canal+ se montre aussi gour­
mand, c’est qu’il n’a pas hésité à
mettre la main à la poche pour em­
porter la distribution exclusive de
Disney +. Selon une bonne source,
le montant total de l’accord conclu
avec Disney pourrait atteindre un
milliard d’euros sur cinq ans. Cette
somme couvrirait, outre Disney +,
des droits de diffusion sur les pro­
chaines productions Disney, et la
reprise de Disney Channel. Lancé
en novembre 2019, notamment
aux Etats­Unis, Disney + a déjà
conquis 29 millions de clients, et
en espère entre 60 et 90 millions
d’ici cinq ans. Reste à savoir quelle
sera l’attitude de la célèbre marque
d’animation face au projet de loi
audiovisuel, qui prévoit d’obliger
les plates­formes américaines à
verser 25 % de leur chiffre d’affai­
res à la production audiovisuelle.
« On espère avoir un accord qui
nous convienne à tous », a lancé Ke­
vin Mayer, tout en précisant que
Disney, lui aussi, investirait dans la
production française.
Pourrait­il décider de fermer le
service, si finalement, la loi ne lui
convenait pas? « J’espère qu’on n’en
arrivera pas là », dit­il. Mais Disney
a déjà réussi à obtenir des sou­
tiens, comme celui de la corappor­
teuse du texte, la députée Aurore
Bergé, qui souhaite différencier,
dans la loi française, les plates­for­
mes comme Disney, qui diffuse
des films en salle, et les autres
(Netflix).
sandrine cassini

Les opérateurs télécoms prêts à assumer la


hausse du trafic pour éviter une congestion


Pour l’instant, il n’est pas question de limiter les sites très consommateurs de bande passante


C’


était l’une des consé­
quences attendues de la
mise en quarantaine de
la population : les Français ont
une activité numérique accrue,
qu’il s’agisse de faire du télétra­
vail, de tuer le temps en regardant
des films sur Netflix, ou d’échan­
ger en ligne avec leurs proches.
Avec pour conséquence d’aug­
menter la pression sur les réseaux
de télécommunications.
Il est encore difficile de mesurer
la surcharge que doivent suppor­
ter les réseaux − fixes comme mo­
biles. A elles seules, les deux der­
nières interventions du président
de la République ont été suivies
d’un pic de consommation équi­
valent à ce qui peut arriver un
31 décembre au soir, selon Tho­
mas Reynaud, directeur général
du groupe Iliad, la maison mère
de Free (dont l’actionnaire majo­
ritaire, Xavier Niel, est action­
naire à titre individuel du Monde)
Pour être implanté en Italie, Il­
iad a déjà pu « intégrer l’enseigne­
ment » du fonctionnement d’un
pays en quarantaine. « On a cons­
taté une activité en hausse de 15 %
à 20 % en soirée dans la Pénin­
sule », indique le dirigeant, qui
s’attend à un bond du même or­
dre en France. Pour autant, en
l’état actuel, l’opérateur ne cons­
tate pas de « congestion », rappe­
lant qu’il est confronté tous les

dix­huit mois à un doublement
de la consommation de données.
Même confiance chez Orange, où
l’on parle d’un « surplus de con­
sommation gérable ».
Preuve que les groupes télé­
coms pensent pouvoir assumer
cette surcharge, ils ont multiplié
les annonces pour donner accès à
plus de données à leurs abonnés.
Ainsi Free a multiplié par 20, et
sans surcoût, le volume de don­
nées disponibles à ses abonnés
sur les offres de 0 à 2 euros.
Ceux­ci ont désormais accès à 1 gi­
gaoctet de données par mois au
lieu de 50 mégaoctets. Chez
Orange, Bouygues et SFR, l’accès
gratuit à de nouvelles chaînes de
télé est offert aux abonnés.
Même si une partie des équipes
des opérateurs sont passées en té­
létravail, les services clients conti­
nuent à fonctionner, et Thomas
Reynaud indique que les déplace­
ments chez les clients pour résou­
dre des pannes sont maintenus,
même s’ils s’accompagnent de
mesures sanitaires relevées.
Du côté des autorités, on reste
vigilant. « Il n’y a pas de cas avéré
de congestion et ce n’est pas un scé­
nario qu’on pourrait voir venir
dans les vingt­quatre ou les qua­
rante­huit heures », indique Sé­
bastien Soriano, le président de
l’Arcep, le gendarme des télécoms.
Mais il souligne également que,

même si le réseau français « est
bien dimensionné », il n’en reste
pas moins que ses capacités ne
sont pas infinies : « Si le trafic con­
tinue d’augmenter, à un moment,
cela peut taper avec la limite. »
D’où l’idée de mettre en place des
outils pour pouvoir surveiller au
jour le jour l’évolution du trafic et
mieux identifier quels flux sont
les plus consommateurs.

Une liste de services prioritaires
Même si on n’en est pas là, des me­
sures plus coercitives pourraient
être prises, afin que l’accès aux
services prioritaires (télétravail,
télémédecine, accès à l’informa­
tion, aux sites du gouvernement)
ne soit pas affecté par des applica­
tions moins indispensables, mais
très gourmandes en bande pas­
sante. Seraient alors en première
ligne les sites de vidéos pornogra­
phiques, mais peut­être aussi le
secteur du jeu vidéo en ligne.
Arthur Dreyfuss, président de la
fédération des télécoms a rappelé
que les opérateurs étaient en me­
sure de « prioriser » les services
sur les réseaux, tout en rappelant
qu’ils « ont une responsabilité col­
lective pour permettre à la France
de continuer à vivre ». Pour le mo­
ment, Thomas Raynaud fait sa­
voir qu’il n’y a pas de projets pour
« lancer un appel à des mesures de
civisme numérique », ni pour

« prioriser certains flux », mais
« rien n’est interdit ».
L’adoption de telles mesures
restrictives interrogerait au re­
gard du principe de neutralité du
Net, qui veut que chaque site ait
un accès égal aux ressources du
réseau. Sébastien Soriano rappelle
que les règlements européens pré­
voient des conditions particuliè­
res en cas de congestion. « Dans
des circonstances exceptionnelles,
il peut y avoir des mesures plus ci­
blées sur certains services. Il ne
s’agit pas d’exceptions à la neutra­
lité du Net, juste des modalités par­
ticulières qui sont prévues. »
Une autre solution serait de de­
mander aux plates­formes de vi­
déo (Netflix, Amazon Prime Vi­
deo...), qu’il serait peu populaire de
« débrancher », d’accepter quel­
ques bonnes pratiques, comme de
ne pas proposer des vidéos en très
haute définition, qui sollicitent
plus de données. Le commissaire
européen au marché intérieur,
Thierry Breton, a déjà contacté
Netflix pour évoquer de telles me­
sures, indiquait mercredi le site
Politico. Les citoyens, eux, peuvent
faire preuve de « responsabilité
numérique ». Privilégier l’utilisa­
tion du Wi­Fi plutôt que du réseau
mobile, et attendre la nuit pour té­
lécharger ses épisodes, permet de
soulager les infrastructures.
vincent fagot

L


e téléphone de Morgan
Isaac a sonné jusqu’à une
heure avancée dans la
nuit du samedi 14 au di­
manche 15 mars. Une avalanche
de coups de fil passés par des col­
lègues désemparés. Quelques ins­
tants plus tôt, le premier minis­
tre, Edouard Philippe, avait donné
l’ordre de fermer, dès minuit ce
soir­là, les bars, restaurants et
commerces non essentiels à la vie
du pays. « Tout le monde était sous
le choc », raconte M. Isaac, prési­
dent de l’Union des entreprises de
proximité (U2P) dans l’Oise − une
organisation patronale qui fédère
les artisans, les commerçants et
les professions libérales. Lui­
même est allé, le dimanche, tirer
le rideau de sa boutique de fleurs
à Thourotte. Il a trié ce qu’il avait,
jetant certains bouquets et en of­
frant d’autres. Il a dû aussi placer
en chômage partiel ses deux sala­
riés et ses trois apprentis : c’est
son comptable qui s’est occupé
des démarches.

Un effort « inimaginable »
M. Isaac n’en revient toujours pas
de la ribambelle de mesures pour
aider les entreprises à affronter la
crise déclenchée par le nouveau
coronavirus : report des prélève­
ments sociaux et fiscaux, en mars
au moins (des annulations
n’étant pas exclues pour les entre­
prises les plus fragiles) ; améliora­
tion du dispositif de l’activité par­
tielle ; garantie de l’Etat de
300 milliards d’euros pour les
prêts bancaires ; indemnité forfai­
taire mensuelle de 1 500 euros
versée − sous conditions − aux in­
dépendants... « Tout ce que l’on a
souhaité, on l’a obtenu, se félicite­
t­il. Moi­même, je n’y croyais pas.
C’est du jamais­vu. Evidemment

que ça rassure nos collègues. »
« Trois cents milliards d’euros pour
l’économie, c’est un effort énorme,
inimaginable », renchérit Rudy
Carnis, restaurateur à Morancez
(Eure­et­Loir).
Quelle que soit la spécialité
qu’ils exercent, les travailleurs in­
dépendants saluent, en règle gé­
nérale, l’intervention de l’Etat,
mais de multiples questions ron­
gent leur esprit. D’abord parce
que certains dispositifs recèlent,
selon eux, des zones d’ombre. « Le
gouvernement affirme que l’on
pourra percevoir une indemnité
mais beaucoup [d’entreprises],
dans notre profession, se disent
qu’elles n’y auront pas le droit,
qu’elles passeront entre les mailles
du filet, rapporte Martine Beren­
guel, propriétaire de deux insti­
tuts de beauté à Grenoble et co­
présidente de la Confédération
nationale artisanale des instituts
de beauté et spa. Ils ont créé une
attente énorme, il ne faudrait pas
qu’elle soit déçue. » M. Carnis s’in­
terroge également sur l’indem­
nité de 1 500 euros : s’il y a deux
indépendants dans une même
société, peuvent­ils en bénéfi­
cier? « On n’a pas tous les élé­
ments », regrette­t­il.
« Dans certains métiers, il y a un
problème d’information », confie
Stéphane Coffin, président de la
Confédération des petites et
moyennes entreprises (CPME)
dans l’Oise. Le secteur du bâti­
ment, par exemple, peut conti­
nuer à tourner, mais il arrive que
« des chantiers soient fermés par
des maîtres d’ouvrage publics »
− des collectivités locales notam­
ment. « Comment on fait? », se de­
mande­t­il, en déplorant le « flou »
ambiant. Sans parler des fournis­
seurs qui cessent leurs livraisons,

compromettant la poursuite des
travaux. L’arsenal déployé pour
prêter main­forte aux entreprises
ne répond pas à toutes les difficul­
tés qui se posent. « Ce qui m’in­
quiète le plus, ce sont les loyers »,
déclare Germain Stubbe, proprié­
taire de deux restaurants à Beau­
vais. Comparées à son chiffre d’af­
faires, les sommes en jeu − un peu
plus de 6 000 euros, au total − ne
sont pas anodines et doivent être
payées aux bailleurs, sans délai a
priori. Bien sûr, d’autres créances,
à l’égard du fisc et de l’Urssaf, sont
mises entre parenthèses, mais il
faudra les honorer, un jour, après
avoir subi des pertes d’exploita­
tion substantielles. « C’est ça qui
fait peur, on va être tout seuls à
rembourser », dit­il.

Situation précaire
« Le seul moyen pour me sortir la
tête de l’eau, ce serait non pas un
report mais une exonération to­
tale de charges vis­à­vis de
l’Urssaf, pour mars, avril et mai »,
enchaîne Alexandre Surre, photo­
graphe indépendant installé dans
le Val­d’Oise, dont une bonne par­
tie de l’activité provient de « re­
portages événementiels ». Sur les
deux à trois dernières semaines,
« j’ai vu la totalité de mes com­
mandes s’annuler », explique­t­il,
en évoquant notamment un gros

contrat avec le groupe Total qui a
été déprogrammé en raison de la
crise sanitaire : « Je n’ai jamais eu
un agenda aussi vide dans ma vie
d’entrepreneur. C’est tout bonne­
ment effrayant. » Il craint de ne
« pas pouvoir tenir plus de trois
mois, et encore, sans [se] verser de
salaire ».
En dépit de son ampleur, l’ac­
tion de l’Etat pourrait ne pas suf­
fire pour de nombreuses sociétés
en situation précaire. « Environ
60 % des entreprises que j’ai visi­
tées dans l’Oise sur la période ré­
cente ont seulement trois semai­
nes de trésorerie devant elles, re­
late M. Isaac. Fin mars, elles
n’auront plus rien. Il ne faut sur­
tout pas que le gouvernement
perde du temps à payer : les aides
doivent arriver tout de suite, pas
dans six mois. » « Une bonne partie
de notre profession est composée
d’une population fragile », cons­
tate Mme Berenguel. Il y a beau­
coup de femmes, « souvent seules
à assurer le salaire à la maison » :
elles « vivent au jour le jour » avec,
très fréquemment, « des problè­
mes de trésorerie ».
A un moment ou à un autre,
l’économie va repartir, mais dans
quel délai et à quel rythme? « Le
touriste ne va pas revenir tout de
suite », appréhende M. Carnis,
« très pessimiste » pour la « sai­
son » à venir. « On peut remercier
le gouvernement, mais ça n’empê­
chera pas certaines entreprises de
se casser la figure, même si on fera
tout pour éviter ça », complète
Mme Berenguel. M. Stubbe,
comme bon nombre de ses collè­
gues, croit néanmoins dans ses
capacités de rebond : « Je reste po­
sitif, on va se battre. »
raphaëlle besse desmoulières
et bertrand bissuel

« Je n’ai jamais eu
un agenda aussi
vide. C’est tout
bonnement
effrayant »
ALEXANDRE SURRE
photographe indépendant

Face à la crise, la détresse et


les questions des indépendants


En dépit des mesures de soutien annoncées par le gouvernement,


artisans et commerçants craignent que leur activité ne survive pas

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