Libération - 21.03.2020

(Marcin) #1

Libération Samedi 21 et Dimanche 22 Mars 2020 http://www.liberation.fr f facebook.com/liberation t @libe u 11


cours complets sont diffusés
en direct à des horaires an-
noncés à l’avance. C’est gra-
tuit et pas besoin d’équipe-
ment hormis un tapis. Idem
pour l’Usine, qui poste
une vidéo quotidienne d’en-
chaînements, à réaliser par
exemple sur 25 minutes.
Pour rester zen, le Tigre Yoga
Club propose de son côté un
rendez-vous tous les jours
sur Facebook, un pour les
adultes et un autre destiné
aux enfants. Des clubs de
foot proposent même de sui-
vre leurs entraînements via
des Facebook Live, à l’instar
de l’AS Magny vendredi en
fin d’après-midi et son cours
collectif de renforcement
musculaire.
Les accros au vélo peuvent,
eux, acquérir un home-trai-
ner, sorte de support pour
transformer son biclou en
vélo d’appartement. Les pre-
miers prix sont à 50 euros et
cela peut grimper jusqu’à
plusieurs centaines d’euros.
En parallèle, on évite de trop
s’empiffrer. Malgré l’effort en
intérieur, les grands sportifs
qui ont l’habitude d’être de
gros mangeurs sont invités à
réduire la teneur calorique
de leurs repas.
Margaux Lacroux


Vraiment, personne ne tient à voir mobilisé
du personnel hospitalier pour un claquage
des ischio-jambiers ou un traumatisme du
petit orteil scratché contre le pied de table,
donc ne vous lancez ni dans les cours en li-
gne de Fauve Hautot de Danse avec les Stars,
ni dans ceux des danseurs de l’American
Ballet de New York #thecindiesballetclass
(tous sur Instagram) si vous êtes souple
comme Alain Juppé. Mais ils seront parfaits
pour les danseurs plus confirmés qui se ré-
jouiront également des cours en ligne de
l’étoile de l’Opéra de Paris Eleonora Abba-
gnato (1,4 million de vues pour le dernier
cours). Les autres se contenteront de regar-
der ces vidéos en mangeant leur Savane tout
choco et guetteront, toujours sur Instagram,
Christine and the Queens, qui propose tous
les jours à 18 heures une pratique plus festive
et moins technique, comme mardi, où elle
partageait son cours de danse.
Mais le salut, le vrai, pourrait venir de ce
compte Instagram spécial corps en quaran-
taine dont peu d’internautes ont encore
foulé la page : sur @nobodys_planet, des
danseurs italiens dispensent chaque jour à
midi, et à tour de rôle, des trainings de «reg-
gaeton sur le Sacre du Printemps» ou livrent
leur «répertoire de mouvements de cul et
pour le cul». Si apprendre huit langues avant
la fin du confinement ne faisait pas partie
des plans, la chorégraphe Marcela Santan-
der Corvalan déclinera ces jours prochains
l’initiative en français.
Ève BEAUVALLET

Danser
LE PORT D’INSTAGRAM
Vivre en autosuffisance commence par sa-
voir se débrouiller seul avec son propre
corps, abandonner le fantasme qu’un kiné
pénètre vos 20 m² pour vous masser et com-
prendre que «je» est aussi cet «autre» qui re-
gorge d’inventivité. En la matière, le dragon
chinois dispose, à nouveau, d’une longueur
d’avance avec sa science respiratoire du
«qi gong» – qui vous indique les façons de
«lisser votre corps» et d’automasser votre
«colonne céleste» (vous ne poufferez plus
après vingt jours de confinement) – mais
aussi avec son «do in», basé sur la stimulation
des «tsubos» (des points d’acupuncture qu’il
s’agit de presser) sans s’attendre néanmoins
à des effets aussi spectaculaires que d’uriner
sur le tapis du salon en tirant trop fort sur le
lobe de son oreille.
Moins exotique, la gymnastique faciale de
Catherine Pez : voir la version de la très ma-
quillée Greer Childers. L’Américaine propose
un cours express de détente labiale dont l’ef-
fet secondaire semble être la pousse d’une
extravagante crinière blonde. Moins psyché-
délique, reste le bon vieux coup de la balle de
tennis à caler, allongé, entre les omoplates.
Et bien sûr l’onanisme, dont nous sous-esti-
mons encore les vertus thérapeutiques, tant
sur le plan musculaire que sur celui de la sé-
crétion d’endorphines. Au besoin, Rocco Sif-
fredi concurrence le savoir-faire chinois avec
son tutoriel spécial masturbation, spéciale-
ment mis en ligne sur ses réseaux sociaux le
temps de cette quarantaine. Un humaniste.
è.B.

se masser
Rocco et une balle
Arrêter de s’agiter, d’anticiper, de ruminer,
souffler sur «les nuages de la pensée»,
comme disent les pros. Laisser filer les idées.
Etre entièrement dans le moment présent.
Non, il ne s’agit pas de s’avachir dans une
sieste molle, mais de faire une pause, en ob-
servant les yeux fermés ce qui se passe en
soi (respiration, battements de son cœur...),
bref, de méditer en pleine conscience. Ob-
jectif : prendre soin de son esprit que le Co-
vid-19 maltraite aussi. Oui, mais comment?
Pas besoin d’encens, de dieu ou de maître.
Depuis que la France (vers 2010) a com-
mencé à goûter au kif de la méditation, les
applis destinées à chasser le brouhaha du
cerveau font boule de zen.
Dans le lot, la Française «Petit BamBou» lan-
cée en 2015, avec son image de vieux bonze
au sourire taquin, reste un pilier. Pas de théo-
rie, mais un gros catalogue de séances (dix
à vingt minutes). A savourer, les 8 séances
gratuites du programme découverte (après,
on passe à 6,99 euros par mois). A tester
aussi, l’appli Zenfie, qui met son catalogue
à dispo gratuitement (code «freezenfie») le
temps du confinement. L’appli Mind, au de-
sign cool, propose, en sus, une séance live
quotidienne (initiation gratuite puis 39 euros
pour six mois). Enfin, Headspace, la pion-
nière, née à Los Angeles, dont raffolent les
people et la Silicon Valley, est dorénavant
disponible en français. Pas donnée (pre-
mière semaine gratuite, puis 12,99 euros par
mois), mais chic.
CATHERINE MALLAVAL

Méditer
Esprit, es-tu là?

Aldo Sperber. Hans Lucas
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