Libération - 21.03.2020

(Marcin) #1

Libération Samedi 21 et Dimanche 22 Mars 2020 http://www.liberation.fr f facebook.com/liberation t @libe u XI


A Paris. Images
extraites de la série
«120 mm». Photo Cyril
Zannettacci. VU

C’est une question que l’on se pose
peu à Paris, mais davantage dans
le reste de la France. Plusieurs lec-
teurs nous ont ainsi interrogés
pour savoir s’il était possible de
prendre sa voiture pour se rendre
dans une grande surface à quel-
ques kilomètres (ou même dizaines
de kilomètres) de son domicile
pour remplir son frigo.
Sur ce point, le ministère de l’Inté-
rieur indique que le cadre général
prévoit que «la sortie doit être né-
cessaire et brève et se faire au plus
près de chez soi». En principe, le
déplacement vers un commerce
est autorisé s’il s’agit du commerce
alimentaire le plus ­proche de son
domicile. Il est alors possible de s’y
rendre en voiture si nécessaire,
seul ou avec la personne avec la-
quelle on est confiné.
Mais tous les commerces ne se va-
lent pas (ni ne pratiquent les mê-

mes tarifs). Peut-on se rendre dans
une grande surface distante de
plusieurs kilomètres si l’on a une
supérette près de chez soi dont
les prix sont prohibitifs et les
choix trop limités, par exemple?
«Oui. Les gens peuvent aller faire
leur course dans un hypermarché
un peu plus loin s’ils n’ont pas
d’autre solution. Mais c’est une
question de bon sens : il faut faire
ses déplacements de manière ra-
tionnelle.»
Concernant une éventuelle limita-
tion de distance, le ministère de
l’Intérieur en appelle aussi à la rai-
son : «Il n’y a pas de limite kilomé-
trique.» A noter que, dans tous les
cas, il faut remplir une attestation
de déplacement pour «effectuer
des achats de première nécessité
dans des établissements autorisés»
pour chaque sortie.
Vincent Coquaz

Puis-je prendre ma voiture


pour aller à l’hypermarché?


Le premier jour du confinement, le
ministère de l’Intérieur a précisé
qu’il était possible d’aller courir,
muni d’une attestation sur l’hon-
neur où l’on a renseigné la case sui-
vante : «Déplacements brefs, à
proximité du domicile, liés à l’acti-
vité physique individuelle des per-
sonnes, à l’exclusion de toute prati-
que sportive collective, et aux
besoins des animaux de compa-
gnie». Autre condition : courir seul
(ou accompagné d’une personne
avec qui on vit confiné) et garder
ses distances avec les personnes
que l’on croise.
Le confinement – besoin de respirer
et météo plaisante aidant – a réveillé
ou encouragé de nombreuses voca-
tions de course à pied. Un peu trop,
peut-être. Sur Twitter jeudi, le com-
munity manager du ministère des
Sports a calmé les ardeurs d’un

homme habitant à la campagne et
demandant combien de kilomètres
il pouvait parcourir : «1 km, 2 km
max... Il n’est pas question de s’éloi-
gner de chez soi. La règle est au
confinement pour tout le monde.
Rappelez-vous que vous ne devez
sortir que pour des urgences
comme les courses ou votre santé.
Un petit footing est possible pour
votre équilibre, mais pas un 10 km !»
Contacté par CheckNews, le minis-
tère de l’Intérieur ne reprend pas à
son compte cette limite kilométri-
que mais insiste sur la «courte pé-
riode» et la proximité du domicile.
A Paris, le préfet de police, en con-
certation avec la maire, a interdit
tout déplacement et rassemble-
ment sur les berges de la Seine.
A Bordeaux, même décision con-
cernant les quais de la Garonne.
Robin Andraca

Ai-je le droit d’aller faire


mon footing du dimanche?


L’une des dérogations sur attesta-
tion permettant de sortir excep-
tionnellement de chez soi pendant
le confinement autorise les «dépla-
cements brefs, à proximité du
­domicile, liés à l’activité physique
individuelle des personnes, à l’ex-
clusion de toute pratique sportive
collective, et aux besoins des ani-
maux de compagnie». Fort bien.
Mais que doit-on comprendre
quand on lit «à proximité du
­domicile»?
Contacté par CheckNews, le mi-
nistère de l’Intérieur indique qu’il
n’y a pas, à proprement parler, de
distance au-delà de laquelle votre
sortie pourrait être punie d’une
amende de 135 euros. Mais tient à
apporter ces quelques précisions :
«Il n’y a pas de limite kilométrique.
Il faut rappeler que la règle est le
confinement et le fait de rester

chez soi. La sortie n’est que déro-
gatoire si elle est nécessaire et doit
être brève et se faire au plus près
de chez soi. Par exemple, il faut al-
ler à la boulangerie du bout de la
rue et ne pas prendre sa voiture
pour se rendre à une boulangerie
à plusieurs kilomètres. Il faut que
les citoyens en responsabilité
­appliquent ce principe à tous les
déplacements strictement né­-
cessaires.»
Idem concernant l’activité physi-
que, le ministère de l’Intérieur ex-
plique : «Il n’y a pas de règle, ou de
limite kilométrique précise, parce
qu’on en appelle à la responsabilité
des gens.» Aux agents de police,
donc, de déterminer ce qui relève
d’une zone se situant, ou non, à
proximité du domicile de la per-
sonne contrôlée.
R.An.

«A proximité de chez moi»,


ça correspond à quoi?


Pendant cette période de confinement, la question
de l’organisation des funérailles se pose d’autant plus
qu’elles sont, pour la plupart, l’occasion de larges
­réunions familiales.
Afin de limiter le risque de propagation du virus,
les autorités imposent désormais de grandes res-
trictions de déplacements. Seules sont autorisées
les sorties pour raisons professionnelles ou de
santé, dans le cas de besoins familiaux impérieux,
pour aller faire ses courses ou prendre l’air quel-
ques instants en solitaire. Quant aux rassemble-
ments de personnes, ils sont en règle générale
­proscrits.
Néanmoins, pour des raisons évidentes, les cérémo-
nies funéraires demeurent possibles, indique le mi-
nistère de l’Intérieur contacté par CheckNews. Mais
«les funérailles doivent se dérouler dans la stricte
limite du cercle des intimes, donc en nombre très


réduit et en observant scrupuleusement les gestes
barrières».
Les personnes invitées à se rendre aux enterrements
devront se munir d’une attestation de déplacement
dérogatoire, disponible sur le site du ministère de
l’Intérieur. Sur ce point, la Place Beauvau précise que
«seuls les membres proches de la famille ainsi que
les desservants de rites funéraires pourront donc
faire l’objet d’une dérogation sur des “motifs fami-
liaux impérieux”».
A Paris, une limite de vingt personnes a été fixée.
«Sur instruction de la préfecture de police, les céré-
monies funéraires sont autorisées avec une limite
de vingt personnes maximum, en lieu clos comme
en extérieur dans les cimetières», lit-on par exemple
dans la newsletter de la mairie du XIIe arron­-
dissement.
An.C.

Peut-on se rendre à l’enterrement


d’un proche?

Free download pdf