TRAITEMENT DE SAVEUR La faim des HARICOTS.
FONDATRICE DE L’ASSOCIATION ERNEST, QUI MET EN PLACE DES PROGRAMMES
D’AIDE ALIMENTAIRE, LA RESTAURATRICE EVA JAURENA MILITE POUR UNE
GASTRONOMIE SOLIDAIRE. UNE DÉMARCHE QU’ON RETROUVE AUSSI DANS
CE POTAGE RELEVÉ ET ROBORATIF, TÉMOIN DE SES RACINES CARIBÉENNES.
LA SOUPE
AUX HARICOTS
ROUGES
D’EVA JAURENAPOUR 4 PERSONNES
400 g de haricots rouges
trempés pendant une nuit.
Quelques morceaux de porc
ou de poulet sur l’os (facultatif).
2 oignons, 2 carottes,
3 pommes de terre
moyennes, 1 gros igname
ou 1 grosse patate douce.
2 tiges d’oignons verts,
1 c. à c. de poivre du moulin,
2 c. à c. de thym séché,
1 piment (idéalement
« habanero » ou
« scotch bonnet »).
120 ml de lait de coco,
1 c. à c. de sel.
Pour les dombrés
(sorte de gnocchi) :
175 g de farine,100 ml d’eau,
5 g de sel.LA PRÉPARATION
Égoutter les haricots et
les mettre dans une grande
casserole avec 1,5 litre d’eau.
Ajouter la viande et laisser
mijoter une heure. Peler
et couper en morceaux
les pommes de terre, les
oignons, les oignons verts,
l’igname, les carottes (et
autres légumes de saison).
Les ajouter à la casserole
avec le piment – entier pour
qu’il libère sa force plus tard,
ou haché pour moins
de surprise.
Pour les dombrés, mélanger
la farine et le sel avec de l’eau
jusqu’à obtenir une
consistance de pâte à
modeler. Rouler des petites
boules entre les paumes,
ou des tortillons. Ajouter à la
casserole au fur et à mesure.
Ajouter le lait de coco,
le thym, le sel, et laisser
mijoter encore une heure.
Goûter, ajuster
l’assaisonnement
et servir bien chaud.Texte C mille LABRO
Photos J lie BALAGUÉ
fi n ncer to t cel . No s vons éci é ’ ppeler
l’ ssoci tion Ernest, en homm ge Hemingw y,
mon écriv in f vori et gr n h m niste. Le res-
t r nt q e j’ i o vert l’ nnée ernière
Centre n tion l e l nse, P ntin, s’ ppelle
Mingw y, forcément. L’i ée e ce lie comme e
nos événements, c’est e émocr tiser l g stro-
nomie, po r q e le pl s gr n nombre p isse
m nger s inement.
Chez moi, to t le mon e c isine, c r l c isine,
c’est ssi ne f çon e p rt ger l’ mo r. M
gr n -mère b sq e ét it ne femme ssez re
q i no s ppren it f ire nos lits c rré, m is
q i p ss it ssi l’essentiel e son temps no s
f ire m nger. C’ét it s m nière elle e no s
imer. L so pe x h ricots est n pl t q e j’ i
éco vert en J m ïq e vec m sœ r, et q i
représente l’i ée q e je me f is e l c isine c ri-
béenne. J’en f is po r n régiment, je mets es
lég mes e s ison, e l co rge, p n is,
l r , po let, et s rto t n piment entier, po r
q ’il ne s’o vre q e pl s t r . On en m nge en
éb t e soirée, on f it l fête et on m nge
encore. Il y n moment o le piment explose et
to s les gots vec. Cette so pe, c’est n pl t q e
je n’hésite p s f ire po r les chefs, po r mon
éq ipe, po r to s mes mis. C’est n pl t po r les
tres, et po r to s.
HELLO ERNEST.COMMON PÈRE EST BASQUE, MA MÈRE MARTINIQUAISE. J’ i gr n i
P ris m is j’ i p ssé to tes les v c nces e mon enf nce
P ys b sq e, o m gr n -mère p ternelle c isin it énormément,
es pl ts typiq es e l région : xo e ve , omelette piment,
piper e thon... M mère, l’inverse, est rrivée en Fr nce
3 o 4 ns, et été ssimilée 100 % ns l c lt re métropoli-
t ine. No s ne p rlions j m is créole l m ison, et m ngions très
r rement es pl ts ntill is. J’ i reconstr ire mon hérit ge c ri-
béen e to tes pièces, et contre-co r nt.
J ste près le b c, je vo l is être jo rn liste, comme mon père, q i
bossé Libé, Monde p is L’Équipe. M is il m’ inter it e
f ire l même profession q e l i, so s prétexte q e c’ét it trop
g lère. Je me s is longtemps cherchée. Je s is p rtie en Angleterre,
j’ i bossé ns es b rs, es bo tiq es, j’ i monté n ciném in é-
pen nt. J’ i ppris gérer e gros vol mes, comment sortir
cent ssiettes e from ge en moins ’ ne he re, ém ltiplier les
t bles, etc. À P ris, j’ i tr v illé po r Oxf m, ne ONG é iée l
l tte contre l p vreté, p is ns le secte r « i e éveloppe-
ment » po r les services premier ministre.
Avec ce b g ge-l, j’ i to t q itté po r créer Ernest, originelle-
ment « Circ it co rt e soli rité » : ne ssoci tion q i éve-
loppe es progr mmes ’ i e liment ire, en s’ pp y nt s r es
« po rm nger » (éq iv lents comestibles es po rboires) prélevés
près e 200 rest r nts soli ires P ris et Bor e x. On is-
trib e es p niers e lég mes bio es f milles ém nies, on
propose es teliers vec es chefs po r le r ppren re c isiner
les lég mes, et on org nise e gr n s événements festifs po r
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LE GOÛT