LA CRISE DU CORONAVIRUS AURA EU RAISON DU PIONNIER AMÉRICAIN DE
LA PRESSE ÉROTIQUE GRAND PUBLIC, QUI SORT CE PRINTEMPS SON DERNIER
NUMÉRO SUR PAPIER GLACÉ. AVEC UNE ULTIME PLAYMATE EN COUVERTURE.LA PETITE MORT
DE “PLAYBOY”.
Texte L rent TELOUN PREMIER NUMÉRO MYTHIQUE.
- M rilyn Monroe, st r mont nte, est en co -
vert re to t premier n méro e Playboy, sorti
en écembre. À l’intérie r, es photos osées e
l’ ctrice prises q tre ns pl s tôt q n , incon-
n e et f chée, elle pos it n e po r 50 oll rs.
H gh Hefner, l’ mbitie x cré te r m g zine
e ch rme, pren n risq e j ri iq e – et ssi
cel i e briser l c rrière e M rilyn – m is
compte s rto t s r n énorme b zz po r l ncer
en trombe son no ve pro it. S ns f x-
sembl nts, M rilyn expliq e ces photos p r ses
iffi c ltés fi n ncières e l’époq e et met le p blic
ns s poche. Playboy, l i, est mis s r orbite. Il
f t tten re 1971 po r y tro ver ne m nneq in
fro- méric ine, D rine Stern, en co vert re, et
1990 po r contempler Don l Tr mp, h billé et
se lement b sinessm n, vec cette ccroche :
« Chouette magazine, vous voulez le vendre? »
UNE RÉVOLUTION DES MŒURS.
- Playboy conn ît son pic e iff sion vec
environ 9 millions ’exempl ires ven s ns le
mon e. Il existe même ne é ition en br ille. Les
pl ym tes et le logo en forme e l pin font ésor-
m is p rtie e l pop c lt re mon i le. Arth r
C. Cl rke o Vl imir N bokov coll borent. Le
corps e P mel An erson pp r ît q torze fois
en co vert re entre 1990 et 2016 – n recor . En
Fr nce, Brigitte Fossey, M rie-Fr nce Pisier,
Romy Schnei er, Lio o J liette Binoche s c-
combent l tent tion. Hefner se t rg e ’ voir
initié ne révol tion sociét le. En 1953, l pil le
contr ceptive ét it encore inter ite ns cert ins
Ét ts méric ins. « J’ai changé la vision du sexe,
ffi rme-t-il en 1992 ns le New York Times. J’ai
décontaminé la notion de sexe avant le mariage. »UN HÉRITAGE AMBIVALENT.- H gh Hefner s’éteint, 91 ns. Cert ins
mé i s s l ent s éfense e l liberté ’expres-
sion, s promotion e l libér tion sex elle en
ré ction p rit nisme méric in et son inves-
tissement en f ve r es roits LGBT. Ah bon? P s
si simple. Hefner ne s’est j m is écl ré pro-
féministe : « Ces fi lles sont nos ennemis naturels. Je
veux un article qui les descende », écrit-il en 1969
ns n mémo. En f it, po r Hefner, l femme,
q i est « un objet sexuel », oit « ressembler à un
lapin. La féminité doit être réconfortante et pas
trop agressive ». Il vit en peignoir ns l Pl yboy
M nsion, sorte e m noir l p n r, h rem ’ ne
OBJET DE CONVERSATIONtrent ine e « bunnies » o h rcèlement et vio-
lences sex elles sont légion. Ces br t lités sont
énoncées, en 2015, ns le livre ’ ne ex- « bun-
nie », et e x pl intes po r viol sont éposées
contre Hefner, en 2016 et 2017.UNE DERNIÈRE POUR LA ROUTE.- Après soix nte-six ns e bons et loy x
« services », l version méric ine e Playboy
evient n objet érotiq e strictement n mé-
riq e. L p n émie e Covi -19 r e r ison
e s présence physiq e en kiosq e. « Nous
avons été contraints d’accélérer une discussion
que nous avions déjà entamée en interne »,
concé é le irecte r génér l e Playboy, Ben
Kohn, le 18 m rs, s r le site gro pe q i s’ét it
éj l rgement iversifi é. Ben Kohn ’ ille rs
in iq é q e l’ bonnement son offre p y nte e
vi éos en ligne v it conn ne h sse e 30 %
en 2019. L’é ition p pier fr nç ise, elle, v it is-
p r ès 2011. M is q ’on se r ss re, le m g zine
po rr it être m inten ns cert ins p ys, en
r ison ’ ccor s e licence. Dep is 2016,
Playboy, tr nsformé en trimestriel, s’ét it e
to te f çon ss gi : il n’y v it pl s e pl ym te
én ée en co vert re.
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LA SEMAINEEddie Johnson Estate/RR Auction/Zuma/REA