Les Echos - 03.04.2020

(Chris Devlin) #1

32 // FINANCE & MARCHES Vendredi 3 et samedi 4 avril 2020 Les Echos


PORTRAIT


par Guillaume Roussange
–– Correspondant à Amiens


André Dot


dans le cadre


de Velux


André Dot se souviendra sans doute longtemps de son
arrivée à la présidence de Velux France. Le voilà à peine
nommé, le 2 mars dernier, à la tête du célèbre fabricant de
fenêtres de toit, qu’il doit piloter le leader mondial au tra-
vers de la plus grave pandémie que le monde ait connue
en un siècle. La crise a été si subite que le patron de 55 ans,
formé à Reims sur les bancs de Neoma Business School,
n’a pas eu le temps de faire le tour des distributeurs et des
cinq usines que possède le danois en France.
Et c’est depuis sa bibliothèque où trônent BD et ouvra-
ges de science-fiction, qu’il tente – à l’image de milliers de
cadres dans le pays – de maintenir une activité aussi nor-
male que possible, en dépit du confinement. « Jamais je
n’aurais cru devoir organiser des réunions de collabora-
teurs d’ici », soupire-t-il, résigné mais souriant, espérant
une sortie de crise « rapide ».
L’impatient patron a le pied sur le frein, mais brûle de
se frotter à son nouvel univers. Ou plutôt d’effectuer un
retour aux sources. Le Perpignanais n’a-t-il pas, après
tout, débuté au sein de la filiale canadienne d’une PME
spécialisée dans les stores extérieurs? Durant un an et
demi. A sa tête, il y a fait l’expérience d’une situation
« compliquée » sur le plan des résultats, mais « extrême-
ment enrichissante » sur celui management. « Ce goût
pour la gestion des équipes m’a suivi tout au long de ma
carrière », glisse ce père de trois enfants, qui ont tous fait
le choix de l’international.
A la fin des années 1980, son retour en France va lui
permettre de mener sa carrière crescendo. Passé chez
Ideal Standard puis par Moulinex, il intègre le groupe
SEB a u mois d’octobre 2001 en tant que responsable mar-
keting d’une division industrielle. André Dot y progresse
« classiquement », les postes supérieurs lui étant propo-
sés à intervalles réguliers : en 2006, il est promu d irecteur
marketing France ; en 2011, directeur général de SEB
Canada, avant de revenir finalement en France au poste
de directeur général du groupe. La période n’est pas sim-
ple. Le secteur des équipements ménagers subit de plein


fouet les mutations liées à la numérisation de l’économie.
Son débouché historique, la grande distribution tente de
se réinventer face à des « pur players » toujours plus
agressifs. La situation amène André Dot à s’interroger :
doit-il continuer sur sa lancée ou, au contraire, « mettre le
nez à l’extérieur » et commencer – au milieu de la cin-
quantaine – l’exploration d’un autre secteur?

« Recherche de sens »
Curieux et avide de défis, cet amateur de tennis, fasciné
par la généalogie, choisit la seconde option, attiré par
l’unicité du groupe Velux, entièrement détenu par des
fondations à but non lucratif et par la famille du fonda-
teur. « La recherche de sens n’est pas le privilège de la
jeunesse. M’inscrire, dans la dernière partie de ma
carrière, dans une entreprise véhiculant ces valeurs a été
déterminant », confie le PDG, l’accent méditerranéen à
peine déformé par la liaison Skype.
Face à la direction du groupe, il se fait transparent et
transforme ses mauvais résultats de l’année 2018 en une
force. Pour lui, le secteur de l’électroménager a été
« confronté avant les autres à la 4e révoluti on industrielle ».
Il propose de mettre cette expérience au service du fabri-
cant de fenêtres de toits, déjà à l’origine d’une fenêtre
intelligente capable de réguler l’air et la température de
l’intérieur, et qui n’échappera pas à une redéfinition du
lien avec le consommateur. L’argument fait mouche, il est
embauché. « Rien ne dit que demain, des marques n’émer-
geront pas de nulle part pour nous challenger. Nous devons
nous y préparer, par exemple en créant un lien beaucoup
plus direct avec le consommateur, sans laisser de côté nos
partenaires traditionnels que sont les distributeurs et les
installateurs », détaille André Dot. Une manière de satis-
faire les fameux « besoins fondamentaux » du client,
enseignés dans les manuels des écoles de commerce. Un
retour aux sources, vous dit-on.n

Velux/VKR

ENTREPRISES


HYUNDAI
Maxime Nathan
devient directeur commercial
de Hyundai Motor France.

Maxime Nathan, 48 ans, diplômé
de l’ISG, a intégré Toyota France
en 2000. Il fut responsable des
ventes et du réseau de la marque
Lexus, puis chef du département
ventes de Toyota pour la région
Paris/Nord/Est/Centre-Est et chef
du développement réseau et
administration de ventes. Chief
digital et mobility officer au sein
de Toyota France Financement en
2018, il assurait la direction de la
nouvelle société Toyota Fleet
Mobility France depuis octobre.

ORGANISATION
PROFESSIONNELLE

COMITÉ COLBERT
Bénédicte Epinay
est la nouvelle déléguée
générale du Comité Colbert.

Bé nédicte Epinay, 5 7 ans, diplomée
en sciences politiques et économi-

DANONE
Magali Sartre
rejoint D anone en tant que
directrice de la communication.

Magali Sartre, 44 ans, est titulaire
d’un master en communication et
ingénierie culturelle, d’une maî-
trise en philosophie politique et
d’un DEA en philosophie du droit.
Elle a eu en charge la communica-
tion, la responsabilité sociétale
d’entreprise et les affaires publi-
ques de sociétés comme Suez,
Lexmark International et Diageo.
Plus récemment, elle a lancé la
transformation responsable du
groupe Bel. Par ailleurs, elle est la
fondatrice de Positive Practice.

,


Envoyez vos nominations à
[email protected]

carnet


fr


trice adjointe du cabinet de Didier
Guillaume depuis mai 2019. Elle
fut également élue locale.

+
Ils sont nés
un 3 avril


  • Philippe Audouin,^
    ancien président de la DFCG,
    directeur général Finances
    d’Eurazeo, 63 ans.

  • Alec Baldwin, acteur
    et producteur, 62 ans.

  • Vance Coffman, e^ x-PDG^
    de Lockheed Martin, 76 ans.

  • Emmanuel Collard,^
    pilote automobile, 49 ans.

  • Clotilde Courau,^
    actrice, 51 ans.

  • Nicolas Escudé,
    entraîneur de tennis, 44 ans.

  • Nigel Farage,^
    chef du Brexit Party, 56 ans.

  • Paris Jackson,
    mannequin, 22 ans.

  • Gabriel Jesus,^
    footballeur, 23 ans.

  • Elisabeth Laborde, d^ irec-
    trice générale de Têtu, 37 ans.

  • Philippe Luscan, v^ ice-
    président exécutif affaires
    industrielles monde, ancien
    président France de Sanofi,
    58 ans.

  • Eddie Murphy, acteur,
    59 ans.

  • Nekfeu, rap^ peur, 30 ans.

  • Adrien Rabiot, footballeu^ r,^
    25 ans.

  • Carlos Salinas de Gortari,
    ex -président mexicain, 72 ans.

  • Sandrine Testud,^
    joueuse de tennis, 48 ans.

  • Pierre Weill, fondateur
    de la Sofres, 84 ans.


SERVICE ABONNEMENTSLES ECHOS 4, ruedeMouchy60438 NoaillesCedex.Tél. :017 037613 6dulundi auvendredide9hà18h.IMPRESSIONL’Imprimerie(Tremblay-en-France), Midi Libre(Montpellier). TIRAGE DU 1erAVRIL2020: 52 .332exemplaires.Origine du papier:Belgique.Taux de fibres recyclées:100%.
Ce journalest imprimé sur du papier porteur de l’Ecolabel européen sous le numéroFI/37/002. Eutrophisation:Ptot0.013kg/tonne de papierMembredemembreACPMOJDCPPAP:0421c8 3015 .Toutereproduction, même partielle, est interditesansl’autorisationexpressede l’éditeur (loi du 11 mars1957)


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SÉRIELIMITÉE
RÉDACTRICE EN CHEFFrédériqueDedet
DIRECTRICE ARTISTIQUE
ClariceFensterseifer

Solenn Poullennec
@SolennMorgan


A l’heure où les assureurs sont sou-
vent montrés du doigt, la Maif
s’offre un joli coup de publicité.
Tirant les conséquences de la baisse
drastique des accidents automobi-
les avec le confinement, le groupe
mutualiste a annoncé jeudi qu’il
allait reverser à quelque 2,8 mil-
lions de sociétaires l’équivalent de
l’économie attendue du fait de la
chute de la sinistralité automobile,
soit environ 100 millions d’euros.
Concrètement, les sociétaires
encaisseront un montant forfai-


taire de 30 euros par véhicule à
moins qu’ils ne choisissent de rever-
ser cette somme à une des associa-
tions sélectionnées par la Maif. La
dernière « ristourne » de ce type
accordée aux assurés de la Maif
remonte à 1995. « 100 millions
d’euros, c’est pour nous un chiffre
considérable, car c’est à peu près le
montant de notre résultat annuel,
insiste le directeur général du
groupe Pascal Demurger. En tout
cas, cette mesure en particulier et la
crise en général ne vont pas impacter
significativement notre solvabilité. »

Multiplication
des initiatives
Les assureurs sont mis sous pres-
sion par les entreprises et le gou-
vernement pour participer à la
mobilisation générale contre la
crise économique et sanitaire.
Cette semaine encore, le ministre
des Finances, Bruno Le Maire, les a
invités à prendre de nouveaux
engagements.

cité d’assurer des personnes, des
associations et des collectivités.
L’équation est différente pour
les assureurs exposés aux entrepri-
ses, qui risquent de voir leur sinis-
tralité augmenter avec la crise éco-
nomique.
Qui plus est, les assureurs esti-
ment avoir déjà fait des efforts
importants. Même s’ils refusent de
prendre e n charge les pertes
d’exploitation des entreprises, ils
ont pris collectivement plusieurs
engagements en faveur des entre-
prises de plus petites tailles et des
personnes fragilisées par la crise.
Ils ont notamment mis 200 mil-
lions d’euros sur la table pour ali-
menter le fonds de solidarité des-
tiné aux TPE. « Si l’on prend toutes
ces mesures et les effets directs de la
crise, l’impact pour l’assurance se
chiffre déjà à plus de 3 milliards
d’euros », a souligné la présidente
de la Fédération française de l’assu-
rance, Florence Lustman, dans une
tribune publiée jeudi.n

Cette mesure, qui profitera
à un peu moins de 3 mil-
lions d’assurés, coûtera
100 millions d’euros
au mutualiste. Critiqués
par les entreprises
et le gouvernement,
les assureurs multiplient
les initiatives.


Les groupes d’assurance ont mul-
tiplié les initiatives visant à montrer
qu’ils sont solidaires de leurs assu-
rés. Ces engagements, pris à titre
individuel, vont de l’exonération
ponctuelle de cotisations, pour les
entreprises les plus touchées, au

financement de la recherche pour
les maladies infectieuses ou à des
aides en faveur d’associations.
« Pour ce qui nous concerne, cette
crise a des impacts négatifs mais on
les assume », insiste Pascal Demur-
ger. La mesure prise p ar son groupe

fait cependant grincer des dents ses
concurrents, qui pourraient s’atten-
dre à être interpellés par les assurés
pour faire un geste équivalent.
Pas sûr que beaucoup de grou-
pes soient prêts à emboîter le pas
au mutualiste. Celui-ci a la spécifi-

Face à la baisse des accidents de voiture,


la Maif rend de l’argent aux assurés


« 100 millions d’euros, [...] c’est à peu près le montant de notre résultat annuel », insiste le directeur
général du groupe, Pascal Demurger. Photo Hamilton/RÉA

ADMINISTRATION


MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE
ET DE L’A LIMENTATION
Isab elle Chmitelin
Béatrice Frecenon
sont nommées directrice
générale de l’enseignement
et de la recherche, et directrice
de cabinet de Didier Guillaume.

Isabelle Chmitelin, 58 ans, diplô-
mée de l’Ecole nationale vétéri-
naire de Toulouse, lauréate de la
faculté de médecine de Toulouse,
ancienne élève de l’Ecole nationale
des services vétérinaires, est ins-
pectrice générale de la santé publi-
que vétérinaire. Elle a dirigé l’Office
de développement de l’économie
agricole d’outre-mer (Odeadom)
dès 2011, puis l’Ecole nationale vété-
rinaire de Toulouse en 2015. Depuis
mai, elle était directrice de cabinet
de Didier Guillaume, ministre de
l’Agriculture et de l’Alimentation.

Béatrice Frecenon, 50 ans, diplô-
mée de l’université Jean Monnet d e
Saint-Etienne, fut directrice de
cabinet de Didier Guillaume, à la
mairie de Bourg-de-Péage. De
2006 à 2014, elle a été directrice
adjointe de cabinet du président
du conseil départemental de la
Drôme, puis secrétaire générale
du groupe de la majorité départe-
mentale. Secrétaire générale du
groupe socialiste et républicain du
Sénat jusqu’en 2018, elle était direc-

ques, titulaire d’un master 2 en
communication, a effectué l’essen-
tiel de sa carrière au sein du quoti-
dien « L es Echos » qu’e lle a rejoint
en 1984. Directrice déléguée des
rédactions des suppléments, elle a
créé « Série limitée » et participé au
lancement des « E chos Week-
end ». Depuis quatre ans, elle était
directrice générale du pôle luxe de
Pelham Media.
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