38 –LES ECHOS WEEK-END
CULTURE&STYLE
Àl’automne 1872, dans le huis clos de sa maison
d’Amiens,JulesVerne achèvesonTour du
monde en 80 jours.C’est en voyageur sédentaire,
cloîtré dans l’antre de son bureau, en
compagnie d’ouvrages savants, que l’écrivain
afaçonné l’un de ses plusbeauxpersonnages :
PhileasFogg.Letexte paraîtra en feuilleton
dans le journalLeTemps,avant d’être édité
l’année suivantepour s’écouleràplus de
100 000exemplaires, puis d’être traduit dans
le monde entier.Aucours duxxesiècle, le
milliardaireFogg quiamisé sa fortune sur les
capacités des transports modernes ne cessera
d’engendrer des rivaux. De ChaplinàCocteau
ou Aldous Huxley...beaucoup ont repris la
route du gentleman de Mayfair.Près de cent
cinquante ans ont passé, touts’estaccéléré.
«LaTerreadiminué, puisqu’on la parcourt
maintenant dix fois plus vite qu’ilyacent ans »,
LE TOUR
DU MONDE
EN 80 CLICS
Il n’est pas forcément besoin de
se déplacer pour voyager. Grâce
aux webcams qui parsèment
la planète, une connexion
Internet suffit. Embarquement
sur les pas de Phileas Fogg.
Par Adrien Gombeaud
est-il écrit dans le roman. Les trains sont
devenus desTGV, lesavions ont pulvérisé
le mur du son, laTerreadiminué... jusqu’à
ce qu’unvirus nous renvoie àl’immobilité.
Si la situation sanitaire nous ordonne de ne plus
bouger,rien ne nous empêche de nous
transporteràtravers les écrans sur une planète
minuscule, de filer plus vite queFogg dans un
gigantesque réseau dewebcams. De nous lancer
dans unvoyage par la fibre optique.
LE GONDOLIER MUET RAME EN SILENCE
Première escaleàLondres, oùs’ouvre le roman.
L’Abbey Road Studio capte en direct lesblack
cabset lesdouble-deckersqui ralentissent au
passage piéton desBeatles. Bien sûr,l’angle
n’est pas celui de lapochette de l’album et de
la célèbre photo de Iain MacMillan.Aufond,
un cerisier imprimeàl’image une touche pastel GR
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