Les Echos - 03.04.2020

(Chris Devlin) #1

Les Echos Vendredi 3 et samedi 4 avril 2020 EVENEMENT// 09


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:Image

©T

ristam

Kenton, Glyndebourne.

«leNetflix dela
musique classique».
TheNewYorkTimes

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des pays qui en feraient la
demande. « Depuis trente ans que je
suis à la Banque mondiale, jamais
l’institution n’a agi aussi rapide-
ment, témoigne Axel van Trot-
senburg, l’un de ses directeurs
généraux. Cette première phase
devrait être suivie, d’ici une dizaine
de jours, par de nouvelles annonces
de financement de projets pour une
trentaine d’autres pays. »
Face aux risques que représente
la propagation du Covid-19 dans
ces pays démunis, il importe d’agir
vite et massivement. Parallèle-
ment à cette première salve, l a Ban-
que a également restructuré
d’anciens projets pour un montant
d’environ 1,5 milliard de dollars
concernant une quarantaine de
pays. En Bolivie, par exemple, les
capitaux destinés à un projet de
santé publique vont servir à l’achat
de 300 équipements respiratoires.

Un allégement
de dette en question
Cette aide d ’urgence d e la Banque se
double d’un vaste projet de 160 mil-
liards de dollars de financements
sur les quinze mois à venir, a nnoncé
la semaine passée. Un plan qui
mobilise la Banque mondiale et ses
filiales, notamment la Société
financière internationale et
l’Agence multilatérale de garantie
des investissements. « Les objectifs
sont de raccourcir le délai avant la
reprise, de créer les conditions de la
croissance, de soutenir les petites et

tout, pour les pays les plus pauvres,
la Banque mondiale et le FMI
exhortent les bailleurs de fonds à
octroyer des allégements de dette.
« Les pays pauvres seront les plus
touchés, tout particulièrement ceux
qui étaient déjà très endettés avant la
crise. [...] De nombreux pays auront
besoin d’un allégement de dette, seule
option pour leur permettre de consa-
crer d’éventuelles ressources supplé-
mentaires à la lutte contre la pandé-
mie et de faire face à ses conséquences
économiques et sociales », avait indi-
qué David Malpass.
Une position que partage le
ministre des Finances français,
Bruno Le Maire. « Nous soutenons
un moratoire de la dette des pays les
plus pauvres dans les mois à venir. Le
Club de P aris, qui a l’expérience de ces
situations, devrait être à l’avant-
garde de cette initiative », a-t-il
déclaré jeudi.n

Richard Hiault
@RHIAULT


Kits de test de détection du
Covid-19, renforcement des équi-
pes et du matériel médical pour
Haïti ; chambres d’isolation et
équipements de soins intensifs
pour l’Equateur ; équipements
médicaux vitaux et centres de trai-
te-ment pour l’Ethiopie ; système
de détection et de surveillance des
personnes infectées ainsi que des
laboratoires en Afghanistan ; amé-
lioration du système de santé au
Yémen et à Djibouti... Le conseil
d’administration de la Banque
mondiale a approuvé, jeudi, ses
premiers projets de financement
d’aide d’urgence aux pays pauvres.
Un total de 25 projets financés
sous forme de dons, de crédits et
d’emprunts pour un montant glo-
bal de 2 milliards de dollars seront
mis en œuvre immédiatement
dans les prochains jours. Cette
annonce s’inscrit dans le cadre
d’une enveloppe de 14 milliards de
dollars lancée début mars pour
répondre aux besoins d’urgence


Une vingtaine de pays
en développement vont
recevoir des finance-
ments d’urgence
pour lutter contre la
pandémie de Covid-19.


La Banque mondiale annonce des


fonds d’urgence pour les pays pauvres


tif, quand une étude de l’Imperial
College a montré que le pays ris-
quait 250.000 décès. Jusqu’à cette
date, la priorité n’était pas de multi-
plier les tests auprès de la popula-
tion – à l’inverse de Singapour o u de
la Corée du Sud. Le 12 mars, les res-
ponsables du NHS annonçaient
même leur décision d’arrêter le
dépistage auprès des Britanniques
ne présentant que des symptômes
légers, pour se concentrer sur les
seuls cas d’hospitalisation.

Des tests sur Internet
pour les stars
Résultat : depuis sa propre quaran-
taine à Downing Street, Boris John-
son a reconnu mercredi soir dans
un tweet l’importance des tests de
masse pour sortir du confinement
et « débloquer le casse-tête du coro-
navirus », mais rien n’est en place
pour appuyer sur l’accélérateur.
Les laboratoires privés viennent
d’être appelés à la rescousse pour
épauler les hôpitaux publics


  • une décision prise très tôt
    par l’Allemagne, q ui réalise
    aujourd’hui 50 .000 tests par jour.
    Mais les procédures doivent être
    harmonisées pour s’assurer que les
    tests soient tous valides. Les com-
    posants nécessaires à la fabrication
    des tests sont devenus difficiles à
    trouver, soit parce que les produc-
    teurs peinent à répondre à la
    demande, soit parce que les distri-
    buteurs créent des goulets d’étran-
    glement. Quant aux « tests d’anti-
    corps », qui doivent permettre de
    savoir si un patient est immunisé
    contre le virus, ils ont été comman-
    dés par millions. Or, les tests
    d’homologation n’ont toujours pas
    permis de les mettre sur le marché.
    Le « Times » soulignait mercredi
    que les Etats-Unis avaient multiplié
    le volume des tests par 21 quand le
    Royaume-Uni se contentait de le
    doubler. Et les Britanniques s’indi-
    gnent de voir si peu de tests sur le
    personnel soignant... alors que les
    footballeurs et les stars peuvent s’en
    procurer sur Internet pour 225 à
    375 livres. —A. C.


A la mi-mars, Boris Johnson pro-
mettait une montée rapide à 25.
tests par jour contre le coronavirus,
avec en priorité le dépistage des
personnels soignants. Le gouverne-
ment a reconnu mercredi qu’il
venait tout juste de passer la barre
des 10.000 tests quotidiens, et jeudi
que seulement 5.000 des
500.000 employés du système
public de santé travaillant en pre
mière ligne avaient été testés. La
pression sur le Premier ministre est
montée d’un cran, d’autant que le
bilan s’est lourdement aggravé
depuis le week-end dernier, le nom-
bre de morts battant chaque jour de
nouveaux records (569 décès jeudi,
pour un total de 2.921).


Changement de stratégie
La campagne de tests à mener
auprès du personnel de santé est
pourtant cruciale. Une opération de
dépistage menée le week-end der-
nier auprès d’employés du NHS
(National Health Service) ayant pris
la décision de s’auto-isoler pour
14 jours, parce qu’un membre de
leur famille présentait des symptô-
mes, a montré que seuls 15 % d’entre
eux étaient effectivement positifs au
coronavirus. Autrement dit, que
85 % pouvaient retourner au travail.
Or, un quart des médecins du NHS
seraient actuellement malades ou
en quarantaine. La capacité existe
pour en tester 3.000 par jour. Mais
les hôpitaux n’ont été capables d’en
renvoyer au travail qu’une centaine,
après des tests négatifs, mercredi.
Comment en est-on arrivé là? Le
gouvernement, qui s’était d’abord
contenté de freiner l’épidémie pour
permettre à la population de déve-
lopper une « immunité collective »,
a changé son fusil d’épaule le
16 mars en durcissant son disposi-


Le gouvernement vient
tout juste de passer
la barre des
10.000 tests quotidiens,
là où il en visait 25.000.


La stratégie de tests


britannique décriée


moyennes entreprises et de contri-
buer à protéger les pauvres et les per-
sonnes vulnérables », avait expli-
qué le président de la Banque
mondiale David Malpass.

Mais il ne faut pas se leurrer, « au
regard des besoins, le plan de 160 mil-
liards de dollars de la Banque ne suf-
fit pas à lui seul », avertit Axel van
Trotsenburg. Une coopération est
nécessaire et les autres organisa-
tions internationales doivent pren-
dre leur part dans ce combat. Sur-

25 projets financés
sous forme de dons,
de crédits et
d’emprunts pour
un montant global de
2 milliards de dollars.
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