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(^1920)
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MARDI
MERCREDI
JEUDI
MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI
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9/23 9/
9/
8/
L’histoire est séduisante. Il y a quelques semaines,
les entreprises poursuivaient leur croissance infinie.
Leur capitalisation grimpait continûment, elles pou-
vaient s’endetter gratuitement, voire en touchant de
l’argent. Puis est arrivé le coronavirus. Et brusquement,
leurs fragilités sont apparues. Leur exposition à la Chine,
les faiblesses de leur chaîne logistique, de leur structure
financière, leur endettement. Les investisseurs ont pris
peur, les agences de notation se sont mises à revoir leur
appréciation. Sans doute un peu tard.
Qui peut croire à un scénario aussi simple? Si person-
ne n’avait prévu qu’un méchant virus viendrait mettre le
monde à terre, il serait malhonnête de le rendre respon-
sable de tout. Les entreprises qui souffrent aujourd’hui
n’étaient pas d’une solidité à toute épreuve avant ce
terrible mois de mars. Les marchés, les régulateurs, les
agences, les banques ont tardé à
l’admettre. Ou à agir. Depuis la
crise de 2008, les entreprises se
sont endettées dans des propor-
tions jamais observées. Les chif-
fres de l’OCDE sont sans appel. Le
montant des obligations d’entre-
prises en circulation dans le mon-
de a doublé, touchant le record
historique de 13.500 milliards de
dollars en fin d’année dernière.
Une grande partie de ces fonds
levés ont servi, aux Etats-Unis,
à financer des rachats d’actions
qui ont à leur tour dopé la Bourse.
Surtout, la qualité de la dette
s’est détériorée. La part des
entreprises fragiles qui semblent
solides, celles qu’on appelle les
« BBB » et qui sont un peu comme
la mauvaise classe d’un bon lycée,
n’a cessé de croître. Progressive-
ment, sans que les investisseurs
n’y prêtent vraiment attention,
les maturités se sont allongées,
les conditions se sont assouplies.
A l’abri des agences de notation,
ces entreprises ont continué
à lever de la dette à des prix toujours plus faibles. La tem-
pête provoquée par le virus risque de les faire basculer.
Mais cela fait des années qu’elles marchent sur une ligne
de crête. Les investisseurs ont ignoré le risque,
que la politique des banques centrales a eu tendance
à masquer. Et leur appétit pour les dernières opérations
révèle leur aveuglement persistant. Difficile de leur
en vouloir : le croisiériste américain Carnival, qui paiera
près de 12 % d’intérêt sur sa dette, est encore considéré
par les agences comme un emprunteur solide.
Comme les agences, comme les pays du G7,
comme peut-être certains dirigeants, les investisseurs
aimeraient croire que c’est le virus qui va provoquer
des faillites en série. En réalité, sur les marchés de crédit,
la bulle existait avant le virus. Avec ses célèbres petits
piquants, celui-ci se contentera de la faire exploser.
(
Lire nos informations
Page 28
L’ÉDITORIAL
DES « ÉCHOS »
Le virus,
cette drôle de bulle
Les marchés
veulent
croire
que c’est
le virus qui
provoquera
des faillites
en série.
Mais la bulle
de la dette
existait
avant lui.
Par Elsa
Conesa
LA PHOTO DU JOUR
PÂQUES. Le pape François a célébré dimanche la messe des Rameaux, qui marque le début de la Semaine sainte, dans une basilique Saint-Pierre désertée du fait
du coronavirus. Mi-mars, le Vatican avait annoncé que toutes les célébrations liturgiques de la semaine de Pâques se tiendraient « sans la présence physique des
fidèles ». La messe a été diffusée en streaming sur le site du Vatican, comme le sera dimanche prochain la messe de Pâques, fête la plus importante du christianisme.
Photo Vatican Media/AFP
DERNIÈRE HEURE
« Sans contact » par Jérôme Masi pour « Les Echos ».
Romans : le parquet antiterroriste saisi
Le parquet national antiterroriste
(PNAT) a annoncé samedi soir
l’ouverture d’une enquête notam-
ment pour « assassinats en relation
avec une entreprise terroriste » et
« association de malfaiteurs terro-
riste criminelle », après une attaque
au couteau qui a fait deux morts et
plusieurs blessés à Romans-sur-
Isère, dans la Drôme.
Les premiers éléments de l’enquête
sur l’auteur présumé de l’attaque,
Abdallah Ahmed-Osman, un réfugié
soudanais, « ont mis en évidence un
parcours meurtrier déterminé de
nature à troubler gravement l’ordre
public par l’intimidation ou la
terreur », indique le PNAT dans un
communiqué. Il ajoute que lors d’une
perquisition à son domicile ont été
retrouvés « des documents manuscrits
à connotation religieuse » dans les-
quels l’auteur des lignes se plaint
notamment de vivre dans « un pays
de mécréants ».
Trois personnes
en garde à vue
Trois personnes sont en garde à vue à
la suite de l’attaque perpétrée samedi
matin : outre l’assaillant, une de ses
connaissances et un autre homme de
nationalité soudanaise. Deux des qua-
tre personnes blessées sont en soins
intensifs mais dans un état stable. Une
troisième est en salle de réveil et deux
ont quitté l’hôpital, selon une source
proche de l’enquête citée par l’AFP.
L’auteur de l’attaque a obtenu le sta-
tut de réfugié le 29 juin 2017 et un titre
de séjour de dix ans en juillet de la
même année. Il est inconnu des servi-
ces de police ou de renseignement
français ou européens, selon le PNAT.
Dans un tweet, Emmanuel Macron a
promis que « toute la lumière » sera
faite « sur cet acte odieux qui vient
endeuiller notre pays déjà durement
éprouvé ces dernières semaines ». Cette
attaque intervient alors que la France
vit sous une constante menace terro-
riste depuis la vague d’attentats djiha-
distes amorcée en 2015. —M. Jq.
JUSTICE
L’attaque a fait
deux morts et des blessés
samedi dans la Drôme.