Les Echos Lundi 6 avril 2020 ENTREPRISES// 19
Un rideau de plastique trans-
parent protège les caisses.
« Nous appliquons le principe
du zéro contact », résume le
dirigeant.
Les gérants mandataires
sont assimilés à des salariés. Ils
auraient a priori eu le bénéfice
du chômage partiel si besoin
en avait été. Mais la direction
de Nicolas a d’emblée pris la
décision de verser les salaires
de mars quoi qu’il arrive.
Cinq fois plus
de commandes Internet
Les commandes au téléphone
et par Internet ont été multi-
pliées par cinq sur le Web. « Il y
a à la fois une tendance au stock-
age, avec des gens qui achètent
des cubes de 5 litres de côtes-du-
rhône ou de rosé, et des achats
plus “hédonistes” de personnes
qui veulent se faire plaisir avec
un bon vin en période de confi-
nement, sans oublier tous les
“apéros” à distance », détaille
Christopher Hermelin. Le
panier moyen a augmenté
de 1 3 %. Le dispositif que Nico-
las a adopté paraît plus sûr
à certains clients que celui des
supermarchés où il y a plus
de monde.
Nicolas ne connaît pas de
problèmes d’approvisionne-
ment. La centrale d’achat avait
augmenté ses stocks au début
de la crise, les magasins aussi.
« Et puis la filière viticole conti-
nue à vivre, même s’il y a parfois
quelques difficultés logisti-
ques », explique le porte-parole
de la société.
« Nos caves sont des magasins
de proximité. Les clients sont
heureux de les voir ouvertes
et les exploitants tiennent à
conserver ce qui fait leur force,
le conseil et le lien social »,
conclut-il. En France, plus
qu’ailleurs, le vin peut être
considéré comme un produit
essentiel à la population.n
Philippe Bertrand
@Bertra1Philippe
La demande est là. « Dans cer-
tains points de vente, les volu-
mes sont les mêmes qu’à Noël »,
affirme Christopher Hermelin,
la personne en charge de la
communication et du marke-
ting de Nicolas. La chaîne de
cavistes a rouvert ses portes
mercredi et ce n’était pas
un poisson d’avril. Environ
300 boutiques sur 500 ont levé
le rideau avec des horaires qui
fluctuent, soit le matin six
jours sur sept, soit trois jours
par semaine, à la discrétion des
gérants mandataires.
La décision a pris deux
semaines, deux semaines de
réflexion et de construction
d’un plan de sécurité qui ras-
sure à la fois les exploitants et
les clients. « Dès le début, nous
étions dans la liste des magasins
alimentaires dont l’ouverture
était autorisée. Mais nous avons
voulu protéger le personnel et les
acheteurs », explique Christo-
pher Hermelin.
Le plan limite l’entrée dans
les magasins à une personne et
impose une distance de sécu-
rité d’un mètre avec le vendeur.
Seul le paiement par carte ban-
caire est accepté. Les clients
n’ont pas le droit de toucher les
bouteilles. Il reste dans une
zone délimitée au sol. Le
caviste ouvre et ferme la porte.
Considérés comme des
commerces essentiels,
les magasins de vins
peuvent ouvrir depuis
le début de la crise.
Pourtant, l’enseigne
leader en France avait
fermé ses boutiques.
Elles ont rouvert
la semaine dernière,
armées d’un protocole
strict qui garantit
le zéro contact.
Nicolas rouvre
ses caves après
les avoir sécurisées
Les chocolatiers veulent
quand même fêter Pâques
Si le déconfinement sera probable-
ment progressif, les entreprises s’y
préparent déjà. Dans le secteur de
la restauration, les grands groupes
ont d’abord complètement fermé
leurs établissements, y compris
pour la vente à emporter et la
livraison, qui restaient pourtant
autorisés. Ils commencent à faire
évoluer leur politique en adaptant
leur mode de fonctionnement.
Chez Yum Brands, certains res-
taurants KFC ont ainsi rouvert leur
service de drive et de livraison à
domicile sans contact en renfor-
çant les mesures sanitaires, tandis
que des Pizza Hut pratiquent aussi à
nouveau la livraison. Pour se prépa-
rer à la suite, McDonald’s a choisi de
tester des bonnes pratiques dans
trois établissements pilotes en
région parisienne et douze dans
l’Ouest, sur les 1.490 qu’il compte en
France. La vente ne s’y fait que par l a
livraison et le drive.
Un guide soumis
à un comité scientifique
Le spécialiste du burger agit très
progressivement. Il a mis au point
durant les quinze derniers jours un
guide renforçant les mesures sani-
taires élaborées par ses équipes,
mais aussi des franchisés. Il a
été soumis à un comité scientifi-
que d’experts en infectiologie et
virologie. Les mesures compren-
nent le port du masque et le travail
en équipe réduite afin d’éviter les
croisements, avec marquage au sol
pour aider à maintenir les distan-
ces. Le lavage des mains se fait
deux fois plus souvent et celui des
surfaces est renforcé. L’espace de
remise des livraisons, à un nombre
de coursiers limité, est revu.
Le test grandeur nature s’effec-
tue uniquement avec des équipes
volontaires. Elles sont invitées à se
prononcer toutes les 48 heures sur
la poursuite du test. S’il fonctionne,
McDonald’s passera à l’étape sui-
vante en l’élargissant à une tren-
taine d’autres restaurants. Avec, là
encore, la réévaluation du process
trois fois par semaine. L’objectif est
de mettre en place les bonnes
mesures de protection des salariés
comme des clients lorsqu’il sera
possible de rouvrir plus largement.
Aucune communication à large
échelle n’est prévue par l’enseigne.
L’information des clients se fera
via une affiche sur les restaurants
concernés précisant qu’ils sont
pilotes et détaillant les mesures
prises.
Petits-déjeuners
pour les soignants
Ceux qui commandent sur Uber
Eats ou Deliveroo et habitent à
proximité des établissements
concernés découvriront sur l’appli-
cation la possibilité de déguster un
Big Mac. Mais nul doute que les
réseaux sociaux devraient très vite
se faire l’écho de ces tests.
Si, pour le moment, seuls 15 res-
taurants s’adressent à nouveau aux
consommateurs au travers de la
livraison ou du drive, d’autres sont
cependant aussi mobilisés
pour servir un public bien particu-
lier : celui des soignants. Depuis
une dizaine de jours, ils préparent
le petit-déjeuner pour le livrer
le matin à une cinquantaine
d’hôpitaux.
—Cl. B.
McDonald’s prépare le déconfinement
Le spécialiste du burger,
qui avait fermé tous
ses établissements, teste
des bonnes pratiques dans
quinze lieux pilotes en
région parisienne et dans
l’Ouest avec du personnel
volontaire. La vente s’y fait
via la livraison et le drive.
« Des clients manifestaient le
regret de ne pas pouvoir venir chez
nous », souligne Solène Roelandts,
la directrice générale et petite-fille
des fondateurs. « Pour la réouver-
ture, nous avons fait le pari de refa-
briquer des bonbons de chocolat, les
moulages étant réalisés à l’avance »,
ajoute-t-elle. Un système de « call &
collect », mais aussi de drive, a
même été mis en place pour les
clients qui le souhaitent – avec
appel du vendeur à l’avance
qui vient déposer le sac dans
le coffre.
Chez De Neuville, les
boutiques avaient
presque toutes
fermé avant de
reprendre,
pour cer-
taines,
leur activité. De 10 ouvertes sur 1 50,
elles sont passées à 30 la deuxième
semaine du confinement, avec, au
départ, de faibles fréquentations.
Leur nombre grandit à l’approche
de Pâques.
En magasin, les mesures sanitai-
res mises en place vont des vitres en
plexiglas aux masques et casques à
visière. « Nous ne vendons que des
produits emballés, pas le vrac que
nous proposons d’habitude. Et les
clients ont été informés si leur
magasin habituel était
ouvert ou non »,
précise Gilles
Gommendy,
directeur
général
de l’enseigne. Quant au site Inter-
net, il a vu ses commandes multi-
pliées par 4 à 8 selon les jours.
La Maison du Chocolat, unique-
ment disponible sur la Toile, a éga-
lement fait face à un nombre
impressionnant de commandes,
avec la nécessité de les gérer en
équipe réduite. Après avoir tout
stoppé net, A la Mère de famille a,
elle, finalement remis en service
son site Internet le 31 mars. Les
demandes en ligne peuvent être tel-
les que Jeff de Bruges, dont une par-
tie des points de vente restait acces-
sible, a dû fermer ce week-end son
site pour pouvoir répondre à la
demande.
Ventes vitales
Dans ce contexte compliqué, chez
Puyricard, Solène Roelandts espère
réaliser au moins 20 % du chiffre
d’affaires de la même période l’an
dernier, soit une perte de 80 %. « Ces
ventes de Pâques sont d’autant plus
indispensables pour la profession
que les “gilets jaunes”, puis les grè-
ves lors des deux derniers Noël,
ont eu un lourd impact sur les
trésoreries », souligne la diri-
geante.
Les boulangers-pâtis-
siers aimeraient aussi
tirer leur épingle du jeu.
La vente de cocottes en
chocolat et petits pois-
sons en plus des
gâteaux pourrait les
aider à redresser un
chiffre d’affaires qui a
beaucoup souffert,
depuis le confine-
ment, de la baisse
des ventes de pâtis-
series et de produits
de snacking.n
Clothilde Briard
@ClotildeBriard
Si les enfants ne démarreront la
chasse aux œufs de Pâques que le
dimanche 12 avril, pour leurs
parents, elle est déjà ouverte. Mais
la quête des poules, cloches et
autres lapins en chocolat sera fina-
lement moins difficile que prévu
pour les Français qui auront envie
de rompre la routine de leur nou-
veau quotidien confiné. Et de trou-
ver un peu de réconfort cacaoté.
La semaine du 16 mars, la
majeure partie des chocolatiers,
pour qui la période est un temps
fort de l’année, avaient fermé
leurs boutiques alors qu’ils
étaient autorisés, comme tout
commerce de bouche, à rester
ouverts. Beaucoup avaient
distribué leurs produits aux
soignants. Certains avaient
gardé leur site Internet
accessible, d’autres avaient
tout arrêté.
Adaptation
tous azimuts
Depuis le 30 mars, nom-
bre d’acteurs ont choisi
d’avoir à nouveau
pignon sur rue. Comme
La Chocolaterie de Puy-
ricard, chez qui Pâques
représente d’ordinaire
un quart du chiffre d’affai-
res. La maison poursuivait
ses ventes sur Internet
après avoir tiré le rideau de
ses points de vente le
18 mars.
Elle a rouvert à partir du
1 er avril et jusqu’au 12, sa ving-
taine de magasins présents en
Paca, à Toulouse et à Paris avec tou-
tes les mesures sanitaires nécessai-
res et des horaires aménagés par
rapport aux effectifs. Entre temps,
le chiffre d’affaires de la commer-
cialisation en ligne est passé de
l’équivalent d’une petite boutique à
celui d’une moyenne.
La majeure partie
des acteurs avaient fermé
leurs boutiques, voire
arrêté leurs ventes
sur Internet, au début
du confinement.
Pour célébrer Pâques,
gros temps fort de l’année
après Noël, un certain
nombre rouvre en mettant
en place les mesures
sanitaires nécessaires.
La quête des poules,
cloches et autres
lapins en chocolat sera
finalement moins
difficile que prévu pour
les Français qui auront
envie de rompre
la routine de leur
quotidien confiné.
Photo Laurent Rouvrais/
La Maison du Chocolat.
Aucune
communication
à large échelle n’est
prévue par l’enseigne.
L’information
des clients se fera
via une affiche
sur les restaurants
concernés précisant
qu’ils sont pilotes
et détaillant
les mesures prises.
Sociétéanonyme au capital de 573 076 950 €
Siège social:14-16,ruedesCapucines–7 5002 Paris–5 920144 76 R.C.S.Paris
Assembléegénérale mixte des actionnaires
le 23 avril 2020
Les actionnaires de la société Gecina (la «Société»)sont invitésàparticiper
àl’Assemblée Générale Mixtequi se tiendra le :
Jeudi 23 avril 2020à15heures,
Dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 et conformément aux dispositions
prisesparle Gouvernement pour luttercontrelapropagation de ce virus,
notamment l’ordonnance n° 2020-321 du 25 mars 2020, le Conseil
d’administration de la Société du 31mars 2020adécidéque cette Assembléese
tiendra au siègesocial de laSociété, 14-16 ruedesCapucinesàParis 2ème,hors
la présence desactionnaires. Lesmodalités de participation et d’organisation de
cette Assemblée ont étéadaptées en conséquence.
Lesactionnaires pourrontsuivrel’Assembléesurle siteInternet de la société :
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Les actionnaires sont invitésàconsulterrégulièrement la rubrique dédiée à
l’Assemblée GénéraleMixtesur lesitewww.gecina.fr.
L’avis deréunion, comportant l’ordredujour et les projets derésolutions,aété
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L’avisdeconvocation est publiéauBALOetdanslejournal d’annonceslégales«Les
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Les documentspréparatoiresàcette Assemblée, sontmisàladisposition des
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et jusqu’au cinquième jour inclusivement avant l’Assemblée GénéraleMixtedu
23 avril2 020 ,soit le 18 avril2020, toutactionnairepeutdemanderàlaSociétéde
lui envoyer ces documents.Conformémentaux dispositions de l’ordonnance
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seravalablement effectuée parmessage électronique sousréserve quel’actionnaire
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