Les Echos Lundi 6 avril 2020 EVENEMENT// 05
Marie-Christine Corbier
@mccorbier
En annonçant, vendredi, le recours
au contrôle continu total pour le
bac 2020, le gouvernement a pris
une décision claire qu’il pourra
adapter à l’évolution de la situation
sanitaire. Le ministre de l’Educa-
tion nationale, Jean-Michel Blan-
quer, a fait un choix qu’il présente
comme « robuste et adaptable ».
Pour les élèves de terminale géné-
rale et technologique, seront donc
prises en compte les notes des trois
trimestres de l’année de terminale,
sauf celles obtenues durant la
période de confinement. Les candi-
dats conservent les notes obtenues
l’an dernier pour les épreuves antici-
pées de français.
Des notes modulées
en fonction de l’assiduité
Ceux qui auraient des notes com-
prises entre 8 et 10 pourront passer
les épreuves de rattrapage en sep-
tembre « comme d’habitude »,
selon le ministre. Tout comme les
lycéens qui auraient une note infé-
rieure à 8 sur 20 « et qui auront été
jugés dignes de passer le rattrapage
par le jury d’harmonisation, de par
leur motivation et leur assiduité ».
Et si les cours ne devaient repren-
dre qu’en septembre – « Un scéna-
rio qui est loin d’être le plus proba-
ble », selon Jean-Michel
Blanquer –, ne seraient alors rete-
nues que les notes des premier et
deuxième trimestres.
Par ailleurs, contrairement à ce
que le ministre avait déclaré ven-
dredi matin, les élèves inscrits
dans des lycées hors contrat ou
ceux inscrits en candidats libres
seront finalement soumis au
même régime que les autres, à par-
syndicat d’enseignants du second
degré, le SNES-FSU, évoque « une
réponse exceptionnelle » et pose des
jalons pour la suite : « Ce qui nous
importe, c’est que l’on n’entérine pas à
long terme la suppression des épreu-
ves terminales du bac. » « Ce n’est pas
le début de la fin du bac classique »,
prévient le SNALC, après des mois de
conflits sur la réforme du bac et les
épreuves de contrôle continu.
A ce propos, les élèves de pre-
mière ne passeront pas la deuxième
session d’épreuves qui devaient se
dérouler entre avril et juin. Ces notes
seront obtenues en faisant la
moyenne des épreuves de contrôle
continu déjà passées et de celles à
venir, en terminale. Quant à
l’épreuve de spécialité non poursui-
vie en terminale et à celle de l’ensei-
gnement scientifique du bloc com-
mun, elles seront validées par les
notes en contrôle continu durant
toute l’année, dans ces deux discipli-
nes. Mais leur oral de français sera
maintenu, début juillet... si les condi-
tions sanitaires le permettent.n
Bac 2020 : l’exécutif fait le
choix du contrôle continu total
l En optant pour le contrôle continu, le gouvernement veut adresser un
message clair aux familles et éviter d’être contredit par l’évolution de l’épidémie.
lPour faire taire les critiques d’un « bac au rabais », le ministre Jean-Michel
Blanquer a insisté sur l’importance de suivre les cours jusqu’au 4 juillet.
L’Unef a obtenu gain de cause. Les
universités et autres établissements
d’enseignement supérieur devront
publier les critères utilisés pour
sélectionner les étudiants via la pla-
teforme Parcoursup, a tranché ven-
dredi le Conseil constitutionnel.
Comme le demandait le syndicat
étudiant, qui avait posé une question
prioritaire de constitutionnalité
Le Conseil juge que le « droit
d’accès aux documents administra-
tifs » impose de dévoiler les critères
utilisés pour sélectionner les candi-
dats. L’argument de certains établis-
sements qui voulaient protéger « le
secret des délibérations des équipes
pédagogiques » constitue une
« atteinte disproportionnée au regard
de l’objectif d’intérêt général pour-
suivi », selon les sages. Les univer-
sités devront donc publier « les critè-
res en fonction desquels les
candidatures ont été examinées ».
Cela concerne notamment « les trai-
tements algorithmiques ».
« Depuis deux ans, les universités se
sont donc exemptées sans réelle base
juridique de toute transparence »,
dénonce le syndicat. Elles cherchent
à dissimuler « un traitement discri-
Le Conseil constitutionnel
a jugé vendredi que le
« droit d’accès aux docu-
ments administratifs »
nécessite une publication
des critères utilisés pour
sélectionner les candidats.
minatoire des candidatures », en
fonction du lycée notamment. Pour
les sages, la communication de Par-
coursup « ne bénéficie qu’aux candi-
dats » et le fait que des tiers ne puis-
sent avoir accès aux informations
sur les critères et modalités d’exa-
men des candidatures « porterait au
droit garanti par l’article 15 de la
Déclaration de 17 89 une atteinte dis-
proportionnée au regard de l’objectif
d’intérêt général poursuivi [de] protec-
tion du secret des délibérations des
équipes pédagogiques ».
Opacité et suspicion
Lors de l’audience en mars, l’avocat
de l’Unef, Me Paul Mathonnet, avait
dénoncé « l’opacité des critères utili-
sés pour le traitement automatique
des candidatures », « génératrice de
suspicion », selon lui. « Les rendre
publics montrerait leur cohérence
avec les attendus nationaux, mais
permettrait également de vérifier si
d’autres critères comme le redouble-
ment ne sont pas pris en compte au
détriment des candidats », avait-il
plaidé. Pour le syndicat étudiant, les
dispositions actuelles de la loi, en
n’autorisant qu’une communica-
tion très limitée des critères des
traitements algorithmiques utili-
sés par les universités pour l’exa-
men des candidatures, portent
atteinte au droit d’accès aux docu-
ments administratifs qui est
« désormais élevé au rang de principe
constitutionnel ». —H. G.
Les critères de décision de
Parcoursup devront être publiés
tir du moment où leur établisse-
ment délivre un livret scolaire.
Jean-Michel Blanquer tente de
faire taire les critiques d’un « bac au
rabais » en maintenant la pression
sur les élèves qui seraient tentés par
le relâchement. « Nous serons extrê-
mement vigilants sur le fait que les élè-
ves travaillent jusqu’au 4 juillet », a-t-il
insisté, en soulignant qu’il appartien-
dra au jury de « hausser ou baisser les
notes obtenues au titre du contrôle
continu » en fonction de l’assiduité.
Le ministre de l’Education mise,
par ailleurs, sur une année scolaire
plus longue pour compenser les
semaines perdues de confinement.
Habituellement, les lycées ferment
leurs portes vers le 10 juin et les col-
lèges vers le 25 juin. Cette année, les
élèves auront tous des cours jus-
qu’au 4 juillet – le diplôme national
du brevet basculant, lui aussi, en
contrôle continu.
Pour les élèves des lycées profes-
sionnels (bac, BEP, CAP), l’examen
sera validé sur la base du contrôle
en cours de formation déjà effectué,
et du livret scolaire. Les stages qu’ils
doivent effectuer pourront aussi
durer « moins longtemps ».
« C’est la moins mauvaise des solu-
tions », a réagi la principale fédéra-
tion de parents d’élèves, la FCPE, tan-
dis que la PEEP évoquait « une
solution satisfaisante pour le plus
grand nombre ». Le recours au
contrôle continu a évidemment été
salué par les syndicats qui le voyaient
déjà d’un bon œil (SNPDEN, SE-
Unsa, SGEN-CFDT). Le principal
Les élèves auront
tous des cours
jusqu’au 4 juillet.
« Nous avons écarté une solution mixte qui aurait consisté à faire
passer une ou deux épreuves aux élèves », a indiqué, vendredi,
le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer.
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