10 u Libération Mercredi 11 Mars 2020
C
hristian Estrosi arrive en courant
et en survêtement. Il est 9 heures
samedi, l’heure du running, et ses
«amis du maire de Nice» l’attendent déjà
devant sa permanence. Ce matin-là, on ne
se claque pas la bise. Egalement proscrits,
«les serrages de main et les selfies à tout le
monde». La transpiration n’y est pour rien.
«C’est un principe de précaution, se justifie
le maire sortant de Nice en ces heures
d’épidémie de Covid-19. Je vous aime et
c’est encore plus fort qu’une bise ou qu’une
main serrée.» Les gestes d’affection ne
sont pas les seuls à avoir disparu. «Je me
retire de plus en plus de mon engagement
dans la campagne, explique à Libération
l’édile LR en lice pour un troisième man-
dat. J’ai décidé hier de ne consacrer que
20 % de mon temps à la campagne et 80 %
au suivi de l’état sanitaire de la ville.»
«MACHINE DE GUERRE»
Sans les sous-titres, on aurait pu penser
à de la fausse modestie : largement en tête
dans les sondages, Christian Estrosi ne
prendrait même plus la peine de faire cam-
pagne? Non : ses équipes s’en chargent,
reboostées par des études d’opinion qui
vont jusqu’à le donner gagnant dès le pre-
mier tour. Depuis cet automne, Christian
Estrosi roule vers la victoire sur une route
Par
MATHILDE FRÉNOIS
Correspondante à Nice
Photo LAURENT CARRÉ
Christian Estrosi, de retour de son footing, dans les escaliers menant à son bureau à la mairie de Nice, le 29 février.
A Nice, une campagne
aux airs de promenade
pour Estrosi
Grâce à une gauche éclatée et aux tentatives avortées de dissidences
à droite, le maire sortant est annoncé grand vainqueur. L’édile azuréen
continue au ralenti son travail de terrain sur fond de Covid-19,
avec l’espoir d’être réélu dès le premier tour.
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