Libération - 11.03.2020

(lily) #1

Libération M ercredi 11 Mars 2020 u 17


restent sectorielles, dans «le
tourisme, l’événementiel, la
restauration, le luxe et le
transport». Mais des difficul-
tés réelles se font déjà ressen-
tir. Selon la ministre, 900 en-
treprises ont formulé une
demande de chômage par-
tiel, dispositif qui permet aux
employeurs de recevoir une
aide financière de l’Etat. «Ça
représente 15 000 salariés sur
20 millions et un budget de
52 millions d’euros», précise
Pénicaud, qui veut encore
croire à son objectif de 7 % de
chômage en 2022. « Mais ce
sera plus difficile qu’on ne le
pensait il y a deux mois.»
A la CFDT, on pointe que les
salariés en CDD de courte du-
rée ou les intérimaires ris-
quent d’être «la première va-
riable d’ajustement» des
difficultés à venir. Le premier
syndicat de France demande
au gouvernement de renon-
cer à l’entrée en vigueur des
nouvelles règles d’assurance
chômage, prévues au 1er avril,
et qui doivent durcir les con-
ditions d’indemnisation. Car
«c’est bien en période de crise
que le rôle d’amortisseur so-
cial de l’assurance chômage
doit être réaffirmé».
AMANDINE CAILHOL

l’emploi, s’inscrit en léger re-
pli, avec moins 2 700 postes
(-0,3 %) sur l’ensemble de
l’année et moins 1 900
(-0,2 %) sur le dernier trimes-
tre. Quant au secteur de l’in-
dustrie, il est quasiment en
stagnation sur un an (+ 0,3 %).
Reste que ces chiffres s’ajou-
tent à d’autres indicateurs
déjà au vert. A commencer
par celui du chômage, dont le
taux a nettement baissé, de
0,4 point, au quatrième tri-
mestre 2019, pour s’établir
à 8,1 % de la population active
(hors Mayotte). Soit son plus
bas niveau depuis fin 2008,
selon les chiffres publiés par
l’Insee mi-février.
Mais ces bonnes nouvelles
pourraient se faire plus rares
avec l’épidémie de Covid-19.
«La crise sanitaire est aussi
une crise économique aux
conséquences dramatiques
sur le secteur de l’artisanat :
des défaillances en cascades
sont inévitables», prévient
Bernard Stalter, président de
la Chambre de métiers et de
l’artisanat France. Dimanche,
la ministre du Travail, Muriel
Pénicaud, s’est toutefois vou-
lue rassurante sur BFM TV.
Pour l’heure, dit-elle, les con-
séquences du coronavirus

C’est bien mieux que l’an
passé. Mais cela reste encore
loin du niveau de 2017.
En 2019, la France a enregis-
tré 263 100 créations nettes
d’emplois dans le secteur
privé, selon les chiffres défi-
nitifs publiés mardi par l’In-
see. Contre 161 900 en 2018 et
353 100 en 2017. Le chiffre at-
teint même 287 600 postes,
en ajoutant les créations
dans le public. Sur un an,
l’emploi salarié s’accroît donc
de 1,1 %. De quoi se réjouir?
Pas si vite...
Les derniers chiffres invitent
certes à l’optimisme : au qua-
trième trimestre 2019, les cré-
ations nettes d’emplois ont
continué à progresser, à hau-
teur de 0,4 % au total. Dans le
privé, la hausse est même de
0,5 % sur le trimestre. Soit
88 800 postes en plus. Ce sont
les services marchands qui ti-
rent largement les créations
d’emplois vers le haut
(201 000 en 2019). Autre sec-
teur qui se porte bien, la
construction enregistre «sa
plus forte hausse annuelle de-
puis 2007»,
avec 45 000 créa-
tions de postes sur un an.
Petit bémol, l’intérim, sou-
vent considéré comme un in-
dicateur de la situation de


Emploi : l’embellie


avant la tempête?


JEAN-LUC
MÉLENCHON
Président du groupe
LFI à l’Assemblée

AFP nationale


Imagine-t-on le général
de Gaulle en prison? Mani-
festement, le Parquet natio-
nal financier (PNF) l’envi-
sage pour François Fillon : il
a requis mardi cinq ans de
prison, dont trois avec sur-
sis, contre le candidat LR dé-
chu de la présidentielle 2017,
pour «détournement de
fonds publics». Quoique : le
reliquat de prison ferme
(deux ans) est de ceux qui se
négocient en aménagement
de peine pour éviter à l’ex-
Premier ministre d’aller
vraiment au ballon.
Une sanction pour l’exemple,
toutefois, à entendre le pro-
cureur, visant un «responsa-
ble politique de premier plan
ayant aggravé la déchirure
désormais ancienne du pacte
républicain». Pis, un homme

«conforté par un sentiment
d’impunité, enfermé dans ses
dénégations, persistant dans
un comportement lucratif
pendant des années, encore
plus cynique de la part d’un
r e s p o n s a b l e
ayant fait de
la probité sa
marque de fab rique». N’en
jetez plus, nonobstant cette
ultime pelletée de sel, en
forme de rappel de l’argu-
ment brandi par le prévenu
lorsqu’il était Premier minis-
tre, pour s’opposer à une
augmentation du smic : «Il
est trop facile d’être généreux
avec l’argent des autres.»
L’argent des autres, dans ce
procès des époux Fillon, ce
sont les fonds publics de
l’Assemblée ayant permis
à Penelope Fillon d’encaisser

1 million d’euros sous pré-
texte de contrats d’assistante
parlementaire (au supposé
service de François, puis de-
son député suppléant dans
la Sarthe). Pour elle, que le
parquet quali-
fie de «victime
consentante en
toute con naissance de cause»,
l’accusation s’est contentée
de requérir trois ans avec sur-
sis, mais aussi, tout comme
son mari, 375 000 euros
d’amende. Et un poil moins
(deux ans avec sursis) pour
Marc Joulaud, l’homme lige
des Fillon dans la Sarthe.
Le PNF joue gros dans ce pro-
cès, et il le sait. En cas de re-
laxe, hypothèse qui n’est pas
à exclure, il serait alors ac-
cusé d’avoir monté un coup
tordu politique en pleine pré-

sidentielle. Il s’en est donc
défendu dès l’entame de son
réquisitoire : «Oui, nous
avons bousculé les habitudes
judiciaires. Par le passé, ce
genre de manquement était
entré dans les mœurs, la
classe politique bénéficiant
d’un statut à part.» Au cœur
du sujet, les emplois de com-
plaisance de Penelope Fillon,
dont le tribunal jugera s’ils
furent un peu, beaucoup ou
pas du tout fictifs.
Une dernière pour la route
sur François Fillon, dans la
bouche du PNF : «Son habi-
tude ancienne et constante de
captation, dès que possible, de
l’argent public pour assurer le
train de vie» de sa famille. Les
avocats de la défense rétor-
queront ce mercredi.
RENAUD LECADRE

Deux ans ferme requis contre Fillon


Dix jours après le 49.3 déclenché à l’Assemblée nationale,
Jean-Luc Mélenchon a tenté de relancer le débat : pour lui,
le lundi noir vécu en Bourse devrait refroidir les partisans du
système suédois. Sauf que le futur régime universel que sou-
haite instaurer la majorité restera celui de la répartition : les
pensions des retraités étant financées par les cotisations des
actifs. Et si les cotisations ne produiront plus de droits au-delà
de 120 000 euros par an, incitant les salariés à placer leur ar-
gent ailleurs, cela ne concernera qu’une minorité. Par ailleurs,
l’article 65 qui incitait à des plans épargne-retraite et a valu
à la réforme le surnom de «Blackrock» a été supprimé.

Où sont passés les amis de la


réforme des #retraites par


capitalisation (art. 65 de la loi
#Macron)? La crise boursière

du #coronavirus les a guéris?


À LA BARRE


A Aubervilliers, des élèves
privés d’eau à cause d’une
canalisation en rade
Lundi, un tuyau de canalisation a lâché dans le groupe
scolaire Robespierre à Aubervilliers (93), qui rassem-
ble trois écoles. Depuis, 800 enfants n’ont plus moyen
de se laver les mains... en pleine épidémie de coronavi-
rus. La faute à pas de chance? Non, dénonce une en-
seignante : «Ici, c’est notre quotidien.»

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