Les Echos - 13.03.2020

(sharon) #1
LES ECHOS WEEK-END – 59

SPÉCIALPARIS


de 22 000 et 20 000 euros.«Durant ces master
class, lesgensvont merencontrer, je vais êtreàleur
écoute etfaireàla carte, selon ce qui les intéresse.
C’est un moment de convivialité, où l’on crée
du lien.Tout le monde parle d’expérience, mais
c’est surtout de lien dont il s’agit, avec soi-même,
avec un créateur,avecses émotions. »


UNE NOUVELLE GÉNÉRATION D’INDÉPENDANTS


Aprèsavoir reçu sa clientèle dans son
appartement, au 4, placeVendôme, Lorenz
Bäumer les accueille dans saboutique ouverte
àdeux pas du Ritz ilyasept ans.«Nous devons
faireévoluer le message pour êtredans notre
temps. Le prêt-à-porteraassez bienfait ce travail
avec des boutiques où l’on se promène et où
l’on achète quelquechose au passage.Ànous
de créer quelquechose qui donne envie auxgens
de venir,les résultats desventes le montrent
bien. »Le jeu envaut la chandelle puisque
la filière représente 5,5 milliards de chiffre
d’affaires et 15 000 salariés*.


Rouvert au public le 29 février dernier,
l’hôtel particulier de Chaumet, au 12 de la place,
où atelier et magasin sont installés depuis 1907,
alui aussi été entièrement restauré.Pour son
directeur général,Jean-Marc Mansvelt,«c’est
bien plus qu’un magasin. L’hôtel particulierréunit
les trois dimensions de la maison:lemagasin,
au rez-de-chaussée etàl’entresol;dans les étages,
le département du patrimoine et les salons
historiques et, enfin, l’atelier de haute joaillerie.
Cette alliance de la virtuosité et du patrimoine
au service de nos clients constitue le supplément
d’âme qui permetànotremaison de traverser les
siècles.Ici, clients, visiteursetinvitéssont chez eux.
Tout yaété pensé comme un lieu de partage, de
narration et decheminement dans l’universdela
maison. »Mi-avril, ce sera au tour deVanCleef
&Arpels d’inaugurer son magasin du 22, place
Vendôme, Bvlgari annonçant l’ouverture de sa
nouvelle adresse de la placeàlafindel’année.
Parallèlementàces grandes maisonsayant
les moyens de leurs ambitions, se développe

autour d’elles, une nouvelle génération
de joailliers indépendants.Souvent passés
par des écoles in situ (Haute École de joaillerie
de Paris,Boulle), tous misent sur la place
unique de la capitale. Un choix fait par Lorenz
Bäumer dès ses débuts.«C’est vraimentàParis
que cela se passe. Il n’yapas tellement d’autre
endroit dans le monde pour la haute joaillerie.
Même si les clients sont très peuParisiens,
les gens savent qu’ici, ils auront une joaillerie
extraordinaire. »Plus d’une cinquantaine de
ces artisans, dontFrédéric Mané etL’Orchestre
joaillier,Alessandro Sabbatini, Emmanuel
Tarpin, Amandine Mallen ouTatiana
Verstraeten,exercent aujourd’hui comme
joailliers en chambre. Un choix quis’avère
pertinentpour une clientèle en quête
d’exclusivité et de tradition, les orfèvres
parisiensayant reçu leurs premiers privilèges
sous les Carolingiens.
*Chiffres de la Haute École de joaillerie deParis,
septembre2019.
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