Les Echos - 13.03.2020

(sharon) #1
LES ECHOS WEEK-END – 73

SPÉCIALPARIS


Nicolas Brusson, l’un des trois cofondateurs
de BlaBlaCar,s’enamuse encore :«En2014,
lorsque nous avons levé 100 millions de dollars,
François Hollande en personne nousaappelés. »
Àl’époque, un tel investissement au capital
d’une start-up française était un événement,
d’autant qu’enl’occurrence les investisseurs
internationauxavaient répondu présents.
Aujourd’hui, on ne se laisserait plus
impressionner de la sorte.«Enfait, l’écosystème
avraiment éclos depuis trois ans »,estime
le dirigeant du leader mondial du covoiturage.
Preuveenest :en2019, les investissements dans
les jeunespousses parisiennes ontbondi d’un
tierspour atteindre 3,52 milliards d’euros.Selon
Jean-MarcPatouillaud, associé chezPartech,

BLABLACAR,


DEEZER, DOCTOLIB


ET COMPAGNIE


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START-UP CITY


au démarrage une start-uppeut désormais
leverde l’argent aussi facilementàParisqu’à
Londres.La capitalefrançaisepeut s’enorgueillir
d’abritercinq licornes, ces jeunespousses
valorisées plus de1milliard de dollars :
BlaBlaCar,Deezer(streaming musical), Doctolib
(accèsaux soinsdesanté), Meero(sous-traitance
photographique)etOVH(cloud). Certes né
àRoubaix, ce dernier vient d’ouvrir des bureaux
dans le XVIIearrondissement«pour bénéficier
du dynamisme de la place parisienne »,indique
MichelPaulin, son directeur général.
Le hic:Berlin aligne onze licornes, Londres
douze. Lorsqu’il faut trouver 50à100 millions
d’eurospour passeràlavitesse supérieure,
l’argent fait parfois défaut enbord deSeine.

Emmanuel Macron, chantre de la«start-up
nation »,adonc battu le rappel auprès des
investisseurs institutionnels. En réponse,
ceux-ci ont promis au mois de septembre
d’investir5milliards d’euros en trois ans dans
des fonds habituésàfinancer de gros tickets.
Grâceàcecoup depouce, l’Élysée espèreporter
le nombre de licornes françaisesà25d’ici à
2025.Pour cela, le gouvernementaégalement
lancé leFrenchTech 120, un programme
d’accompagnement despépites les plus
prometteuses, ainsi qu’une batterie de mesures
pour aider les jeunespoussesàrecruter
(amélioration du dispositif d’intéressement
des salariés au capital,exonération de charges
patronales sur l’attribution d’actions gratuites
facilitée, etc.).«Lamobilisation actuelle est très
favorable »,seréjouit MichelPaulin, tout en
signalant«laqualité de la formation en France
qui permet d’avoir un vivier d’ingénieursdehaut
niveau ».«Les réformes sont là »,abonde Nicolas
Brusson.Pour lui, la place parisienne doit
toutefois encores’améliorer sur deuxpoints :
le recrutement de talents internationaux qui
aident les start-up françaisesàsedévelopper
àl’étranger et l’assurancepour les investisseurs
privés d’une sortie lucrative, que ce soit
ILLUSTRATION via une cotation enBourse ou un rachat.


:CALLM


EG


EORGE


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POU


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WE


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