Les Echos - 13.03.2020

(sharon) #1
très certainement suivre dans les
mois à venir. D’ores et déjà, les
parents peuvent encadrer l’utilisa-
tion de la carte. Par exemple en liant
le transfert de fonds à l’exécution
d’une tâche ménagère ou l’obtention
d’une bonne note. « Les parents
comme leurs adolescents sont nos
clients, assume Benoit Grassin. Nous
incluons les premiers dans le process
car nous pensons qu’ils sont la clé
pour déclencher l’utilisation de ce type
d’outil. Mais nous avons également
prévu un tunnel de souscription où le
jeune est à l’origine de la demande. »
L’autonomie galopante de la
génération Z joue en la faveur de
Pixpay qui envisage d’atteindre les
100.000 utilisateurs actifs payants
(parents et adolescents) dans le
courant de l’année. Une fois l’objec-
tif atteint, la jeune pousse ambi-
tionne de déployer son service à
l’international, en misant d’abord
sur les pays frontaliers. D’ici là, il lui
faudra continuer à dépenser des
sommes importantes en marke-
ting, l’une des clés d’acquisition sur
ce marché de plus en plus disputé.
Tout en arrivant à convaincre les
talents de rejoindre l’aventure, sur
un marché de l’emploi très tendu,
notamment à Paris. Un challenge
qui n’effraie pas l’équipe fondatrice,
dont les trois membres ont déjà
connu un succès entrepreneurial
avec la revente de la précédente
start-up, MonDocteur, à Doctolib
en 2018.— G. B.

stocks destinés à être perdus.
« Lorsque nous sommes arrivés, il y
avait bien sûr de nombreux acteurs
qui géraient déjà les dons alimen-
taires, se rappelle Jean Moreau,

cofondateur et PDG. Mais nous
avons numérisé l’ensemble des pro-
cess alors que tout se faisait à la
main, avec papier et tampon. » Aux
distributeurs alimentaires, qu’ils

opèrent des très grandes surfaces
ou de petites supérettes, Phenix
promet un coût de gestion des
palettes moins é levé e t la possibilité
de réduire leur imposition en sous-
trayant 60 % de la valeur des mar-
chandises données.

Le difficile marché du BtoC
Avec ses premiers succès, la jeune
pousse décide d’élargir sa palette de
services, en permettant notam-
ment à ces enseignes de donner des
aliments impropres à la consom-
mation humaine comme du pain
rassis destiné aux animaux d’éle-
vage ou de compagnie par exemple.
Il y a dix-huit mois, la pépite franci-
lienne décide de franchir le mur du
BtoC. Elle lance alors une applica-

tion qui permet aux consomma-
teurs d’acheter un panier à petit
prix composé de produits voués à
être détruits rapidement. Sur ce
créneau, d’autres start-up occupent
déjà le terrain, Too Good to Go et
Optimiam en tête. « Nous avons un
déficit de notoriété sur ce terrain,
admet Jean Moreau. Mais nous
avons l’avantage d’attaquer ce
problème du gaspillage selon plu-
sieurs angles, ce qui nous donne une
visibilité plus importante. »
Face aux perspectives d’hyper-
croissance, la jeune pousse lève rapi-
dement des fonds. En trois temps :
500.000 euros auprès de Starquest
en 2015, puis 2 millions avec Inco et
Aviva Investing. Une série B de
15 millions clôturent ce finance-
ment fin 2018 avec EFT Partners,
Arkea, bpifrance et Sofiouest.
Danone Manifesto Ventures vient
également de rentrer il y a quelques
semaines au capital, notamment
pour étendre le service de gestion
du don alimentaire directement
chez les industriels et les marques,

détaille l’entrepreneur : « Nous pou-
vons les aider à revendre les palettes
de produits mal étiquetés, ceux
emballés dans d’anciens packagings,
ou qui ont été rejetés pour un simple
retard durant leur livraison aux
distributeurs. »
Dernière diversification en date :
les produits périssables mais non
alimentaires comme les plantes.
Dans ce cadre, la start-up a noué des
partenariats avec des enseignes
comme Truffaut qui font don de
plantes et autres végétaux à des
Ehpad ou des logements sociaux,
ou revendent directement leurs
produits aux consommateurs via
l’application de Phenix.
Maintenant que l’assise du
modèle économique est suffisam-
ment solide en France, la pépite qui
s’est transformée en B-Corp voit au-
delà de ses frontières. Avec un pied
en Espagne et un autre au Portugal,
elle veut ouvrir son activité dans de
nouveaux pays en Europe. Elle pré-
voit pour cela de passer de 170 à
220 personnes d’ici à la fin de
l’année, en comptant sur sa mission
pour attirer de hauts talents : aug-
menter encore le nombre de repas
sauvés, environ 40 millions depuis
2014, et désormais sur un rythme
mensuel de 115.000 repas.n

Guillaume Bregeras
@gbregeras


Il y a quasiment six ans jour pour
jour, l’idée de Phenix prenait vie.
Cette start-up spécialisée dans la
gestion des invendus alimentaires
n’avait alors que 1.000 euros en
poche et avait grandi sans lever
aucun fonds pendant plusieurs
années. Désormais, la jeune pousse
multiplie les projets. Elle a élargi le
champ des services autour de cette
activité, et affiche un chiffre d’affai-
res de 15 millions d’euros en 2019,
contre 9 millions l’année précé-
dente, et 600.000 euros lors de son
premier exercice plein en 2015.
Le modèle de Phenix s’appuie
d’abord sur l’accompagnement des
distributeurs dans leur gestion des


SOCIAL


La start-up aide
les distributeurs
à gérer de manière
digitale leurs dons
alimentaires.


Elle remonte la chaîne
en s’attaquant aux
marques et aux biens
de consommation
périssables mais
non alimentaires.


Phenix multiplie les services pour accroître


le nombre de repas sauvés du gaspillage


Spécialisée dans la gestion des invendus alimentaires, la start-up a enregistré un chiffre d’affaires
de 15 millions d’euros en 2019. Photo Phénix

Décidément, les adolescents et jeu-
nes adultes intéressent de plus en
plus les entrepreneurs. Après Kard
et son offre de néobanque gratuite
ou Mansa et sa plateforme de
microcrédit, c’est au tour de Pixpay
d’accélérer son service à toute
allure. La fintech parisienne qui
propose une appli et une carte de
paiement MasterCard pour adoles-
cents e t cogérées avec leurs parents,
vient de lever 8 millions d’euros.
Ce tour de table effectué auprès
de G lobal Founders C apital (GFC) e t
bpifrance – et incluant une partie
minoritaire de dette – intervient un
an à peine après avoir convaincu
GFC et une poignée de business
angels (Alexandre Prot, Franck Le
Ouay, Jean-Charles Samuelian...)
d’injecter un premier ticket. « Cela
nous avait permis de lancer une pre-

MOYEN
DE PAIEMENT

Trois mois après avoir
ouvert son appli et
lancé sa carte de
paiement, la start-up
lève 8 millions d’euros.

Elle compte 10.000
utilisateurs payants
et vise les 100.000
dès cette année.

Pixpay, la néobanque pour ados


finance son développement


Jean Moreau,
président
de Tech for
Good France

Le cofondateur de Phenix
a été nommé président
du réseau d’entrepreneurs
et investisseurs
(anciennement FEST)
positionnés sur le créneau
de la tech « bienveillante ».
Son objectif est de faire
partager et se rencontrer
les acteurs de ce secteur,
mais aussi d’avancer sur
des points plus techniques
comme l’ouverture du cré-
dit d’impôt recherche
(CIR) à des critères
extra-financiers.

mière version en béta test, puis le
service commercial en novembre
dernier », détaille Benoît Grassin,
l’un des trois fondateurs avec Nico-
las Klein et Caroline Ménager.
Depuis, les utilisateurs ont
répondu présent et la start-up
revendique avoir franchi la barre
des 10.000 utilisateurs payants. Un
nombre qui valide le choix d’un
modèle économique s’appuyant
sur un abonnement de 2,99 euros
par mois tout inclus. « Cela nous
permet d’avoir des utilisateurs enga-
gés et nous ne nous attendions pas à
passer ce premier cap aussi vite »,
avoue l’entrepreneur.

Ados et parents de concert
Résultat : avec les fonds levés,
l’équipe va passer de 20 à 40 person-
nes d’ici à l’été prochain, et de nou-
velles fonctionnalités devraient
rapidement voir le jour. Un pro-
gramme de f idélité a vec des
marques partenaires comme
McDonald’s ou Kaptain sera lancé
cette semaine. Tandis que la possibi-
lité de payer avec son smartphone
via ApplePay ou GooglePay devrait

2 , 99


EUROS
L’abonnement par mois,
tout inclus, à Pixpay.

« Nous avons
l’avantage
d’attaquer ce
problème du
gaspillage selon
plusieurs angles,
ce qui nous donne
une visibilité plus
importante. ».
JEAN MOREAU
Cofondateur et PDG de Phenix

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