Les Echos - 13.03.2020

(sharon) #1
LES ECHOS WEEK-END – 37

SPÉCIALPARIS


d’unemarque d’yprésenter sa collection, etpuis
il yal’espoir d’êtrerepéré parungrand groupe.»
Nedéfile cependant pasàPaname quiveut.
Les règles sont même les plus strictes des
quatre capitales oùs’enchaînent, deux fois
par an, une fashionweek homme et une femme.
«Nous sommesunefédération professionnelle,
et non un organisateur d’événementiel avec
une multitude de sponsors,rappellePascal
Morand.Nous ne contactons jamais une maison
étrangèrepour lui suggérerdedéfileràParis.
Parailleurs, les admissions aux calendriers
officiels sont étudiées en commission. »En 2017,
les Américains Lazaro Hernandez etJack
McColloughavaient été quelquepeusurpris
par la procédure, alors que leur label Proenza
Schouler était applaudiàtout rompre à
Manhattan.«Nous avons dû déposer un dossier
avec portfolio etréférences,confiait le duoavant
son premier showenFrance.Sachant que nous
avons lancé notremarqueàlasortie de l’école et
que nous n’avons jamais postulé de toute notre
carrière, l’expérience était pour le moins inédite. »
L’expatriation des ProenzaSchouleraduré
deux saisons,avant qu’ils nes’en retournent
défiler dans leur pays où ils ont retrouvé
leur leadership.ÀParis, les designers
sont davantage tenus de se renouveler.
Leurs collections doivent se suivre et ne pas
se ressemblerpour mériter un défilé.

Un aperçu des défilés printemps-été 2020àParis, collections féminines et masculines.

Àquoi tient cette attractivité toujours plus
forte ?«Àune liberté d’expression qui n’est
possible qu’àParis,observe SidneyToledano,
le président deLVMHFashion Group, qui
compte des maisons défilant dans chacune des
quatre grandes capitales.La ville peut paraître
compliquée par certains côtés–lacirculation, les
grèves...–, mais elleest particulièrementinspirante
pour les créatifs. Ilyaune diversité naturelle
entreles différentes maisons françaises qui incite
chaque styliste étrangeràaller jusqu’au bout de
sa démarchepersonnelle.Cette émulationn’estpas
nouvelle, elle est étroitement liéeànotrehistoire
et notreapproche particulièredelamode, mais
il est vrai qu’elle attiretoujoursplus de talents
différents. »Pascal Morand, le présidentexécutif

de la FHCM,yvoitégalement des«facteurs
d’ordreculturel, allant dans le sens de la tradition
artistique de la capitale française ».Ilcite Pierre
Bergé, l’associé du couturierYves Saint Laurent,
qui disait que«l’écoledeParisenmatièredemode
s’inscrit dans la continuité de celle en peinture».

EFFET«LOCOMOTIVE »
LesFrançaisSylvie Picquet et PierreRougier,
cofondateurs du bureau de relationspubliques
PR ConsultingàNewYork,pointent une autre
particularitéimportante.«Les grands groupes
de luxe sont hexagonaux, la plupart desgrandes
marques lesont également,observent-ils.
Ces forces conjuguées apportentunestabilité
supplémentaire àlafashionweek parisienne.
Elles attirentd’autresmarques–d’abord venues
du Japon dansles années 1980, puis d’Anvers
et maintenantde la terreentière–,ainsiqu’un
public d’acheteurs, de journalistes etd’influenceurs
bien plus important qu’ailleurs.Ilyauneffet
“locomotive” quel’on neretrouvepas, parexemple,
àManhattan.Et si l’onregarde bien, même ducôté
de Londres, lesAnglais ayantfait une grande
carrière sont ceuxquiont fini partraverser la
Manche...Àquoi celatient?C’est tout simplement
àParisque ça se passe depuistoujours, là que
sontapparuslesgrands couturiers,lesdesigners
de prêt-à-porter...Toutstylisterêvedesemesurer
OFF un jouràcetteconcurrence carcelaposel’image


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