Les Echos - 13.03.2020

(sharon) #1
LES ECHOS WEEK-END – 43

SPÉCIALPARIS


Autant d’évolutions censées drainer une
clientèle plus large aux Puces, lesquelles figurent
déjà dans leTop5des spots touristiques
franciliens,avec Disneyland, Le Louvre,
Versailles et la tour Eiffel:environ5millions
de visiteurs par an seraient séduits par
ce cabinet de curiosités géant. Classé en 2001
«Zonedeprotectiondupatrimoinearchitectural,
urbain et paysager », puis«Aire de mise
en valeur de l’architecture et du patrimoine »,
le site est toutefois confrontéàune pression
immobilièrepermanente. En témoigne
le Village des rosiers du groupeBNPParibas
Immobilier,érigésurl’emplacementde
l’ancienne usineWonder:les appartements
ysontvendus entre7700 et8500 euros
du mètre carré,voireàplusde10000 euros
pour certainsbiensavecterrasse... Le promoteur
évoque un«Brooklyn»aux portes deParis,
accueillant sièges sociaux, entreprises de la
création et du design, artistes internationaux.


LA PROTECTIONDE L’UNESCO?
«L’arrivéed’unmillierd’habitantsnouveaux
nousfait craindre des tensions entrerive rains
et brocanteurs. Les Puces,cesont forcément des
transports,de la logistique,pour bien travailler.
On nousapromis des airesd’entreposage,
des parkings, j’espère queBNP tiendra parole »,
insisteAlbert Rodriguez, qui aimerait décrocher
pour le marché la protectiondel’Unesco,àterme.
La mairieaapporté uncoupdepouce et intégré
les Pucesentant queQuartierprioritaire
de la politique de laVille, offrant desavantages
fiscaux aux marchandsles plus modestes.
Les défis économiquesàrelever sont
énormes.«Depuis une quinzaine d’années,
le développement desventes d’antiquités
et de brocante sur Internet, l’évolution desgoûts
de la clientèle transforment peuàpeu les Puces.
Les marchands doivent monter en gamme
et fairepreuved’ingéniosité, d’esprit d’innovation
et de créativité »,reconnaît Hugues Cornière.
Les marchés accueillent des spécialités
de plus en pluspointues,s’ouvrant même
aux galeries d’art contemporain, aux biens
neufs...«LemarchéDauphineaévoluédepuis
quelques annéesversla pop culture, qui attire
les jeunes et est très visuelle. Celaacommencé
avec la création de l’espace musique, puis
l’installation de la MaisonFuturo, des expositions
telle “Backtothe Arcade”,l’arrivée de nouveaux
marchands, d’artistes, d’artisans d’art... »,
confirme Édith Lory, directrice de ce marché.
Des innovations qui se sont heurtées,
ces derniers mois, auxvents contraires
des gilets jaunes, des grèves dans les transports
publics, et plus récemment... du coronavirus
qui plombelafréquentation asiatique.
Les Puces attendent l’éclaircie du printemps.


Page de gauche,
une rue de Serpette,
l’un des deux
marchés chics des
Puces de Saint-Ouen.

En lisière des Puces,
sont installés
une cinquantaine
d’antiquaires
et de galeries.
Free download pdf