Les Echos - 13.03.2020

(sharon) #1

Les Echos Vendredi 13 et samedi 14 mars 2020 FRANCE// 09



  • PERPIGNAN POUR LE RN
    Si l’on en croit Salvador Dali, c’est là
    (en l’occurrence à la gare) que se
    trouve le « centre du monde ». Ce
    qui est certain, c’est que Perpignan
    est au centre des espoirs du Ras-
    semblement national à ces munici-
    pales. Sur le papier, la cité catalane
    est la seule ville de plus de 100.
    habitants que l’extrême droite peut
    espérer gagner. Son candidat, le
    député et conseiller municipal
    Louis Aliot, s’emploie à rassurer, se
    gardant de mettre la bannière du
    RN sur ses affiches e t promettant de
    gérer la ville « en bon père de
    famille ». L’ancien compagnon de
    Marine Le Pen est très bien placé
    pour virer en tête au premier tour,
    dans une ville qui connaît un fort
    taux de pauvreté, où l’extrême
    droite est implantée depuis long-
    temps et qui a placé Marine Le Pen
    en tête à la présidentielle et la liste
    Bardella en tête aux européennes.
    Cela suffira-t-il pour faire voler en
    éclat le « plafond de verre » auquel
    se heurte encore souvent son parti?
    En 2014, Louis Aliot avait été battu
    (par 55,1 % des voix contre 44,9 %)
    par Jean-Marc Pujol, qui se repré-
    sente avec l’étiquette LR. Un « bon
    début », avait-il affirmé.

    • SAINT-DENIS POUR LE PCF
      Elle est connue pour le Stade de
      France et sa basilique. Mais c’est
      aussi un bastion communiste. Saint-
      Denis est l’une des deux villes d e plus
      de 100.000 habitants, avec Mon-
      treuil, détenues par le PCF. La seule,
      en revanche, à être dans ses mains
      depuis la Libération. C’est peu dire
      que la perte de la plus grande ville du
      département de Seine-Saint-Denis
      serait un coup très rude pour les
      communistes. Laurent Russier, qui
      a pris les rênes de la mairie en 2016,
      est candidat pour la première fois
      comme tête de liste. La concurrence
      est forte à gauche. Celle de La France
      insoumise , qui fait bande à part.
      Celle, surtout, de l’ancien député
      socialiste Mathieu Hanotin (direc-
      teur de campagne de Benoît Hamon
      durant la campagne présidentielle),
      qui n’avait été battu, aux municipa-
      les de 2014, que de... 181 voix. Dans
      cette ville très à gauche, où Jean-Luc
      Mélenchon a recueilli plus de 43 %
      au premier tour de la dernière prési-
      dentielle mais où LREM est arrivé en
      tête aux européennes, le candidat du
      parti présidentiel, Alexandre
      Aïdara, est un ancien socialiste,
      membre du cabinet de Christiane
      Taubira à la Justice.

      • LE 20
        E ARRONDISSEMENT
        DE PARIS POUR LFI
        Affaiblie par son score aux euro-
        péennes et handicapée par sa faible
        implantation locale, La France
        insoumise affiche des ambitions
        modestes : elle n’est présente que
        dans 550 listes. Mais le résultat de
        Danielle Simonet, son porte-dra-
        peau à Paris aux côtés de l’ancien
        footballeur Vikash Dhorasoo, sera
        regardé de près. Moins dans
        l’ensemble de la ville, où elle n’a pas
        la moindre chance de conquérir la
        mairie, que dans le XXe arrondisse-
        ment, où elle est tête de liste. Non
        pas qu’elle y ait plus de chances de
        l’emporter. E n 2014, e lle n’y avait pas
        dépassé 10,4 % des suffrages au pre-
        mier tour et 13,7 % au second. Faire
        moins serait une contre-perfor-
        mance pour l’énergique oratrice
        nationale de LFI, qui est l’une des
        rares personnalités du mouvement
        en lice dans la bataille et a promis
        « une belle surprise ». C’est dans cet
        arrondissement populaire que
        Jean-Luc Mélenchon avait réalisé
        son meilleur score, à Paris, à la pré-
        sidentielle : 31,8 % des voix (à la pre-
        mière place, devant Emmanuel
        Macron), soit 12 points de plus que
        sur l’ensemble de la capitale.n






l’Intérieur met en avant son bilan et
se targue d’avoir « révolutionné »
Lyon, mais ce marcheur de la pre-
mière heure, confronté à l’usure du
pouvoir et à la candidature dissi-
dente de son ancien dauphin David
Kimelfeld, a fort à faire face à l’éco-
logiste Bruno Bernard. Le jeu est
ouvert e t les rumeurs vont b on train
sur une éventuelle alliance entre
LREM et la droite.


  • MARSEILLE POUR LR
    En cette fin de campagne, les ténors
    des Républicains ont concentré
    leurs efforts sur Paris, soucieux
    d’utiliser la dynamique de Rachida
    Dati – et la place qu’o ccupe dans les
    médias la bataille pour la capitale –
    pour donner corps à leur discours
    sur le retour de la droite. Mais pour
    LR, qui part de haut après la vague
    bleue de 2014, l’essentiel est de
    conserver ses bastions et, notam-
    ment, Marseille. Perdre la plus
    grande ville qu’il dirige (depuis 1995)
    serait pour le parti un véritable
    échec. Sa candidate, Martine Vassal,
    qui préside la métropole et le Conseil
    départemental des Bouches-du-
    Rhône, tient plutôt la corde dans les
    sondages, devant le RN Stéphane
    Ravier, mais elle est handicapée par
    le bilan très critiqué de Jean-Claude
    Gaudin et par la candidature dissi-
    dente du sénateur Bruno Gilles, que
    Les Républicains ne sont pas parve-
    nus à débrancher. Si les listes de gau-
    che parviennent à s’allier, le second
    tour pourrait être très serré.

  • STRASBOURG
    POUR EELV
    Pour confirmer leur dynamique
    des européennes, les é cologistes ne
    doivent pas seulement garder Gre-
    noble, leur seule grande ville
    (depuis 2014). Il leur faut en con-
    quérir d’autres. La cité alsacienne,
    qui plus est l’une des capitales de
    l’Europe dans laquelle Emmanuel
    Macron était arrivé en tête à la pré-
    sidentielle, est à cet égard un mor-
    ceau de choix pour un parti qui
    veut conforter son bon résultat des
    dernières européennes.
    « Dans cette campagne électorale,
    on entend beaucoup parler d’écolo-
    gie. Mais on a assez parlé d’écologie ;
    maintenant il faut agir », martèle
    Jeanne Barseghian, la tête de la
    liste EELV-PCF. Cette juriste de 39
    ans, qui siège au conseil municipal
    depuis 2014 (au sein d e la majorité),
    est au coude-à-coude dans les son-
    dages avec celle de LREM, emme-
    née par Alain Fontanel. Ancien
    socialiste, c e dernier a le s outien du
    maire sortant, Roland Ries, dont il
    a été l’adjoint. Le PS, avec
    l’ancienne maire Catherine Traut-
    mann (propulsée tête de liste après
    le retrait de Mathieu Cahn), pour-
    rait être le faiseur de roi.


Pierre-Alain Furbury
@paFurbury


Les Français se rendent aux urnes
ce dimanche pour le premier
tour des élections municipales. Au-
delà du résultat général, le score de
chaque formation politique sera
particulièrement scruté dans quel-
ques villes symboliques. Tour
d’horizon.



  • PARIS POUR LE PS
    A la tête du quart des villes de plus
    de 10.000 habitants, les socialistes
    peuvent se permettre de perdre
    quelques municipalités. Mais en
    aucun cas la capitale, qu’ils dirigent
    depuis 200 1 et dont ils veulent faire
    le symbole de leur résistance, alors
    qu’ils restent à la peine au niveau
    national. Bien qu’un électeur pari-
    sien sur trois ait choisi de voter pour
    Emmanuel Macron en 2017 et pour
    LREM aux européennes, Anne
    Hidalgo est favorite dans la course à
    sa succession. Même si elle est cré-
    ditée d’un niveau d’intentions de
    vote beaucoup plus bas que les suf-
    frages qu’elle a obtenus en 2014, elle
    est en tête dans les derniers sonda-
    ges et dispose, avec les écologistes,
    d’une réserve d e voix pour l e second
    tour. « Elle va gagner et je l’en féli-
    cite », a déjà lancé Olivier Faure, le
    premier secrétaire du PS. Mais le
    scrutin par arrondissements rend
    le scrutin incertain et ses deux riva-
    les, Rachida Dati pour LR et Agnès
    Buzyn pour LREM, sont en embus-
    cade.

  • LYON POUR LREM
    La troisième v ille d e France e st, avec
    Besançon, l’une des rares grandes
    municipalités que le parti d’Emma-
    nuel Macron a dans son escarcelle.
    La voir tomber dans l’opposition
    signerait la Bérézina d’un scrutin
    qui s’annonce, quoi qu’il en soit, dif-
    ficile pour lui. La bataille est rude
    entre le LREm Yann C ucherat, l’éco-
    logiste Grégory Doucet et le Répu-
    blicain Etienne Blanc. E lle l’est aussi
    pour la Métropole, vrai centre du
    pouvoir où l’élection se déroule
    pour la première fois au suffrage
    universel et que le maire sortant de
    la ville (et toujours candidat dans le
    9e arrondissement), Gérard Col-
    lomb, brigue. L’ancien ministre de


L’enjeu des municipa-
les est important
pour les états-majors
politiques, à deux ans
de la présidentielle.


Le résultat dans
quelques villes
sera crucial pour
chaque formation.


A chaque


parti, sa ville


symbole


`


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LE WEB


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    sur les municipales 2020.

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    de la rédaction et les focus
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Le Grand rendez-vous


Jérôme Fourquet


©M

eigneux/SIPA
Directeur du département«opinion et stratégies d’entreprise »
del’institut de sondagesIFOP

Dimanchede10h à11h


MichaëlDarmon,Nicolas BarréetDamienFleurotreçoivent

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