Paris Match - France (2018-07)

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de boire trop, de fumer, de se droguer,
voire de revêtir, lors d’une fête déguisée,
un uniforme nazi? –, il souligne combien
l’arrivée de Meghan Markle a rompu un
équilibre. Alors que, en avril 2017, Harry
confiait devant la caméra ses difficultés
à faire son deuil après la mort de lady
Diana et révélait que son frère l’avait
convaincu d’entreprendre une thérapie,
au même moment, William, préoccupé
par l’emballement de son cadet pour l’ac-
trice américaine, choisissait de se tourner
vers le comte Spencer, frère de leur mère.
Lacey raconte : « Leur oncle était d’accord
avec William pour voir ce qu’il pouvait
faire... Le résultat de son intervention
fut une explosion encore plus amère. Une
fois de plus, Harry [...] était furieux contre
son frère aîné. » Le biographe souligne
pourquoi Meghan Markle a immédiate-
ment plu à Harry : il « pouvait sentir chez
Meghan les bizarreries et les originali-
tés qui faisaient d’elle un personnage si
similaire à Diana... Elle était une anti-
conformiste qui a mené ses batailles avec
les mêmes qualités non royales – presque
anti-royales – de sa mère ».
La guerre des frères, comme
il convient désormais de l’appeler,
couvait depuis longtemps. Et même le
prince Harry, jamais en reste de confi-
dences filmées, l’avoua dans un docu-
mentaire tourné en Afrique et diffusé
en octobre 2019 : « Avec notre rôle,
notre travail, notre famille et la pres-
sion à laquelle nous sommes soumis, il
se passe forcément des choses... » Un
éloignement qu’il imputait également
à leurs emplois du temps surchargés :
« Nous ne nous fréquentons plus autant
que par le passé, car nous sommes très
occupés. Mais je l’aime profondément.
En tant que frères, nous vivons de bons
comme de mauvais jours. Mais [...] je


routine”. » La monarchie britannique est-
elle passée à côté d’une formidable occa-
sion? « Avec Meghan, la famille royale
avait trouvé une recrue métisse et, pour
une monarchie qui représente une nation
métisse et un Commonwealth multira-
cial, c’était important. Faut-il s’étonner
qu’aujourd’hui la Barbade et la Jamaïque
disent : “Merci beaucoup, mais nous pou-
vons nous passer de la Reine”? » Et pour-
tant, selon Robert Lacey, toute la stratégie
de la monarchie reposait sur la cohésion
des princes. La solution du problème est
entre les mains du futur William V. La
rumeur prétend que, le 15 septembre, il
aurait appelé son frère Harry par Zoom
pour lui souhaiter un joyeux 36e anni-
versaire. Un premier pas. Mais la récon-
ciliation prendra du temps. Comment
William pourrait-il entrer un jour dans
l’Histoire, maintenir un royaume désuni
par le Brexit et faire cohabiter une nation
britannique multiculturelle et multira-
ciale s’il n’est pas capable de faire l’unité
dans sa propre famille? n Stéphane Bern

serai toujours là pour lui et je sais qu’il
sera toujours là pour moi. » Son départ
précipité pour l’Amérique a achevé de
les éloigner l’un de l’autre. Les images
parlent d’elles-mêmes : lors de la cérémo-
nie religieuse du Commonwealth en l’ab-
baye de Westminster à Londres, le 9 mars
dernier, les deux couples s’ignorent
superbement. Les Sussex sont relégués
un rang derrière les Cambridge. On ne
badine pas avec le protocole qui, pour
une fois, arrange bien les choses.
A qui la faute? Si Robert Lacey
dresse un portrait sévère de Meghan
Markle – « Elle est difficile. Elle a un
niveau incroyable et dangereux de
confiance en soi » –, il estime aussi que le
palais a mal évalué la situation. « Il n’y a
qu’un seul millionnaire autodidacte dans
la famille royale et c’est Meghan Markle.
S’ils s’étaient assis avec elle au début et
lui avaient dit : “Parlons de ce qui vous
intéresse”, les choses auraient pu être dif-
férentes. Ils ont commis l’erreur de la
traiter comme une simple princesse “de

A la première
européenne
de « Star Wars,
les derniers Jedi »,
au Royal Albert
Hall, à Londres,
en 2017.

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