Paris Match - France (2020-11-19)

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culture
séries

aucun libre arbitre. Le pire, c’est que je
ne m’en rendais plus compte. Le niveau
de manipulation était tel que j’avais
l’impression d’agir de mon plein gré. »
D’abord disciple, elle devient coach
de NXIVM, puis recruteuse de DOS :
« Même si je n’en avais aucune envie, je
savais que je ne gravirais pas les éche-
lons autrement... »
En 2017, Catherine Oxenberg
voit sa fille se désintégrer sous ses
yeux. « Elle n’était plus la même,
on l’avait montée contre moi. A
cette époque, une ex-recrue m’a
parlé de DOS et de ce qui s’y pas-
sait. J’ai décidé d’agir sur-le-champ,
sans le consentement d’India. » Elle
remuera ciel et terre pour faire sor-
tir son enfant de cette spirale infer-
nale : « NXIVM disposait d’une
puissance financière et politique
telle que ça la rendait inattaquable.
Sans le “New York Times”, qui a


sorti l’affaire, je n’y serais jamais arrivée. »
India, elle, échappera aux poursuites en
coopérant avec la justice.
Pour l’une et l’autre, les méthodes
de Raniere sont semblables à celles
d’un Jeffrey Epstein ou de Harvey
Weinstein : « Tous ont en commun
la stratégie de compromettre des
individus par l’argent et d’utiliser des
femmes pour en recruter d’autres »,
soupire Catherine.
India fuira la secte au printemps
2018, une fois Mack et Raniere mis
hors d’état de nuire par la justice.
Elle a, depuis, fait recouvrir le stig-
mate qu’elle porte au bas-ventre
d’un tatouage orné d’une maxime,

Les enfants


ter r ibLes de La téLé
Avec « Duncanville », Amazon se lance dans l’animation destinée aux adultes,
un format qui n’a pas pour habitude de faire dans la dentelle. Retour sur trente ans
de créations à ne pas forcément mettre entre les mains de tous les petits.

C


’est l’histoire d’une famille. Un joyeux mélange entre
« Modern Family » et « The Middle »... version animée.
« “Duncanville” est une parodie des comédies américaines
des années 1950 », confient Mike et Julie Scully, coproducteurs de
la série, qu’on connaît pour leur travail sur les Simpson. Duncan est
un ado roux fainéant, « extrêmement banal », assument les créa-
teurs du show. Il partage l’écran avec deux sœurs, une mère per-

venche et un père attachant qui pense qu’une queue-de- cheval
lui donne un look jeune et rock. « Le père n’est pas au premier
plan et les deux parents travaillent, c’est très nouveau dans ces for-
mats. On a voulu donner une vraie place à la femme, proposer un
modèle plus contemporain. » Autre première : la diversité s’invite
à la table. Jing, petite dernière fantasque, est d’origine asiatique.
« C’est désormais normal d’adopter à l’étranger. Les personnages
n’en font pas mention parce qu’une famille n’a aucune rai-
son de rappeler qu’un de ses enfants a été adopté. » Mia,
fantasme de Duncan, est elle aussi un personnage fémi-
nin fort, issu de la diversité. « Le but n’était pas de faire
quelque chose de politique pour autant, on voulait plutôt
permettre aux gens de s’évader de l’actualité. »
Seulement, depuis sa création, l’animation pour
adultes ne connaît pas l’eau tiède. A son origine, la famille
qui a la jaunisse la plus connue au monde.

Par Clémence Duranton
@clemkduranton

a voir

« seduced : inside the
NXiVM Cult »,
actuellement sur
starzplay.

« J’apprends encore ». Quelques
gouttes d’encre suffisent-elles à effacer
des années d’aliénation? « Le processus
de reconstruction sera long, reconnaît-
elle, mais j’ai confiance en l’avenir. Parler
permet de me libérer et de protéger les
autres victimes, qui ne le peuvent pas for-
cément. » n Claire Stevens

Keith Raniere,
à découvert, avant son
arrestation en 2018.
Ci-dessous : mère et fille
au temps du bonheur.

Duncan, ado « extrêmement banal », star de la série « Duncanville ».

(Suite page 24)
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