Paris Match - France (2020-11-19)

(Antfer) #1

Midnight oil


reprise des activités
Dix-huit ans après leur dernier disque, trois ans
après leurs retrouvailles scéniques, les Australiens
sont retournés en studio pour enregistrer ce
mini-album de sept titres. Un
projet hybride, bien loin de la
fureur de leurs débuts, bien loin
aussi du son des années 1980
qui les vit triompher. Non, Peter
Garrett et les siens ont préféré un
projet collaboratif, faisant appel
à des artistes aborigènes, le tout conçu comme
un soutien à la déclaration d’Uluru visant à établir
un accord entre le gouvernement australien et
les peuples premiers. Si ce projet est clairement
engagé, il manque hélas de la splendeur d’antan.
A noter qu’il signe aussi la dernière apparition de
Bones Hillman, le bassiste du groupe, décédé le
8 novembre. Benjamin Locoge
« The Makkara Project » (SonyMusic Australia).

pink floyd
version longue
En 1987, Pink Floyd, sans Roger Waters, reprend
la route, dix ans après sa dernière tournée. Le trio
composé de David Gilmour, Nick Mason et Rick
Wright se retrouve à jouer dans
les stades du monde entier, se
produisant aussi au château de
Versailles ou sur la lagune de
Venise. Devant ce triomphe, le
groupe commercialise en 1989
un album live, témoignage. Mais,
à l’époque, seules 15 chansons furent retenues
pour figurer sur le disque. Pink Floyd étant plus
que jamais un objet de passions, voilà une nouvelle
édition du disque contenant cette fois l’intégralité
du show proposé à l’époque. Chouette! B.L.
« Delicate Sound of Thunder » (Capitol/Universal).

neil young
plonge dans ses archives
Le disque « Greendale »,
paru en 2003, avait été conçu
comme un polar musical,
racontant l’histoire d’une famille
confrontée à un meurtre. Dans la
foulée, Neil Young embarqua son
Crazy Horse pour défendre une
version live de ce concept-album. Qui trouve enfin
une issue dans les bacs. On y redécouvre
le talent de narrateur de Young et surtout on prend
un vrai plaisir dans les digressions des musiciens,
toujours prêts à réinventer ici un solo, là un chorus.
Crazy Horse a toujours eu une place à part
dans le cœur des fans du Loner. On comprend
aisément pourquoi ici. B.L.
« Return to Greendale » (Warner).

critiques
publiquement par crainte de passer pour des machistes
ou des hommes cruels. L’époque ne leur permet plus de
s’exprimer comme de vrais passionnés de cinéma. »
Même constat dans la musique, « où tout un petit monde
partage les vidéos militantes de Camélia Jordana pour
mieux la défoncer. Mais si tu n’es pas d’accord avec elle,
ne la suis pas sur Instagram ».
Vianney pourrait presque trop facilement incarner
le combat des élites contre le peuple. Lui qui dit sincère-
ment adorer la musique de Kendji Girac et raille sans ver-
gogne « Télérama ». « Je connais la musique mieux que
n’importe quel critique musical qui n’a jamais composé ou
écrit. Donc, oui, je vois le talent chez Kendji et je l’entends
aussi. Le succès populaire est énervant, surtout pour une
certaine presse. Mais Kendji, quoi qu’on en pense, il ne
peut pas faire autrement que de réussir, vu sa personna-
lité, son vécu et ses valeurs. » Vianney ose même un paral-
lèle avec Michel Sardou, « détesté dans le métier parce
que dix journalistes parisiens ont décrété qu’ils ne l’ai-
maient pas. Mais, à part Johnny, je ne vois pas d’interprète
masculin qui arrive au niveau de Sardou. Et je suis sûr que
dans quatre ou cinq ans, il sera de nouveau branché ».
Avant de s’atteler à ce troisième album, Vianney
s’était promis un break. Deux années durant lesquelles il
a écrit et composé pour les autres. De Patrick Bruel à
Gims, en passant par Erza Muqoli, Pomme ou les
Frangines. « J’ai adoré ce pas de côté, me mettre au ser-
vice des autres avec l’objectif de les bousculer. Tous ont
su à leur manière me laisser trouver ma place de réalisa-
teur auprès d’eux. Gims, on est tellement
différents, c’en était drôle. Mais, au final,
on a fait son plus gros tube. Et s’il avait fait
cette chanson seul, elle n’aurait pas eu le
même destin. » C’est à la suite de cette
multiplicité de rencontres et de voix qu’il
a accepté d’être l’un des coachs de la pro-
chaine saison de « The Voice ». « La pro-
duction de l’émission est souvent venue
vers moi. J’aurais pu le faire pour la thune
plus tôt, rigole-t-il. Mais en me mettant au
service des autres, j’ai compris que je pou-
vais réussir à les aider. Donc là c’était le
bon moment. »
Côté don de soi, Vianney est aussi
un bon élève, lui qui dit sincèrement :
« Les gens en souffrance comptent pour
moi. Ils font partie de ma vie et méritent qu’on se mobilise pour
eux dès qu’on le peut. » Alors il a composé pour les Restos du
cœur, a accepté d’intégrer la troupe des Enfoirés l’an passé. Et
mène sa vie selon la foi catholique. « Ce n’est pas quelque chose
dont je parle spontanément. Mais, si on me pose la question,
j’assume. Je remarque que, dans la musique comme dans les
arts, les musulmans assument plus facilement leur religion que
les catholiques. Donc, oui, ma vision de la vie découle de ma
foi. Mais la croyance n’est pas une opinion. Et cela ne regarde
que moi. » Pas de prêche donc, encore moins de prosélytisme.
Juste une manière élégante et émouvante de porter un regard
sur le monde et sur l’amour. Et s’il devait choisir entre la musique
et l’amour? « Je ne pourrais pas être heureux en amour sans la
musique. Donc je garderais la musique je pense. » Sans en être
tout à fait sûr... n


« N’atteNdoNs pas »
(Tôt ou Tard),
en tournée à partir du
27 février, à Paris du 11 au
13 mars (Olympia)
et le 14 décembre
(AccorHotels Arena).

Free download pdf