Paris Match - France (2020-11-19)

(Antfer) #1

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faire ses courses, de tâter des poires au
marché, de prendre le train ou de monter
dans un ascenseur, activités durant les-
quelles on pense à l’hygiène des mains,
mais de se servir de notre téléphone
portable. Sans cesse manipulé, il touche
notre visage, frôle notre bouche, flirte
avec notre nez. « En termes d’intimité, il
équivaut à une brosse à dents », claque la
virologue. Celle-ci recommande donc de
le considérer comme tel, de ne pas le
passer à d’autres et, surtout, de le
dés infecter régulièrement. Elle-même
frotte le sien à l’alcool tous les jours et
recommande ce même scrupule avec son
clavier d’ordinateur.
Autres transporteurs : les couverts de
table. Interdit de passer une fourchette ou
une cuillère à son voisin, à son enfant ou
à son amoureux ; et si quelqu’un sert à
partir d’un plat commun, ce doit être la
même personne pendant tout le repas.
Cette règle s’applique pour les verres. La
bouteille, en revanche, présente moins de
risques, car elle n’est pas directement


portée à la bouche. Les
paquets de cigarettes et les
briquets peuvent être sources
de contamination. « Ce sont
des objets qu’on partage
volontiers, ce que je recom-
mande d’éviter, et il est sans
doute pertinent de les désin-
fecter souvent. » Enfin, la
spécialiste rappelle combien
il importe « de laver réguliè-
rement les surfaces puis de
les désinfecter. Le lavage est important, il
prépare la désinfection, il faut y penser
dans la vie courante pour les mains :
savonnage régulier et application de solu-
tion hydroalcoolique. » « La question n’est
pas tant la fréquence de ces gestes que le
choix judicieux du moment où on les
pratique, détaille en écho Alexandra
Peters. Il faut laver ses mains quand on
entre dans un lieu public et qu’on le quitte,
avant de se toucher le visage, quand on
met ou enlève son masque, quand on sort
de chez soi puis quand on y revient, et en

particulier avant de manger. »
Si  chacun appliquait cette
vigilance, les surfaces ne
pourraient être contaminées.
« Ce n’est qu’en chan-
geant nos habitudes quoti-
diennes que nous serons
capables de courir ce mara-
thon », conclut Astrid Vabret.
Un marathon, et non un
sprint de quelques mois
hivernaux. Ce coronavirus
est en effet le septième de sa famille à
pénétrer dans la population humaine, et
le cinquième à le faire de façon aussi
efficace. Le plus ancien, le NL63, aurait
émergé vers le XIIIe siècle. Dévastateur
à ses débuts, il mit quelques années avant
de s’affaiblir sans jamais disparaître.
Aujourd’hui, il est un des nombreux
agents de nos rhumes. D’ici à ce que son
nouveau cousin, le Sars-CoV-2, ne pro-
voque que des nez qui coulent, il va falloir
s’habituer à ces règles d’hygiène. Et se
méfier de son portable. n @emilie_lanez

A 20 oC ,
sur du verre,
de l’Inox ou
du pApIer,
le sArs-Cov-2
peut persIster
vIngt-huIt
jours
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