Paris Match - France (2020-11-19)

(Antfer) #1

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Ça ne vous a pas empêché d’enregistrer un 45-tours en 1983.
Et de sortir un disque, “Bogart et moi” en 1985.
Oui, ça m’amuse. “Bogart”, j’ai fait ça avec un copain musi-
cien, j’avais écrit quelques chansons comme ça. Mais je ne crois
pas que je sois très doué...
La chanson “madame Sardine”, c’était pour rigoler?
Non, Elisabeth Depardieu m’avait dit : “Tu devrais faire ça”,
Gérard et son copain François Bernheim m’y ont poussé aussi.
Et, en une semaine, elle a décollé. C’est moi qui ait mis un stop
à tout ça parce qu’on me disait : “Ça part fort! Faut aller en télé,
ça va monter très haut”, mais je n’en avais pas envie. Je n’ai
jamais trop aimé les télés. J’y vais seulement quand je ne peux
pas faire autrement.
Vos deux fils sont musiciens professionnels, votre petite-fille,
maë Defays, chanteuse... Vous leur avez plus transmis ce
goût-là que celui du cinéma?
Oui, François de Roubaix passait souvent des week-
ends chez nous à la campagne à jouer du jazz avec d’autres
copains jazzmen, pendant deux jours, enfin surtout deux


nuits. Mes fils avaient 5-6 ans, donc c’est sans doute entré
dans une oreille et pas ressorti par l’autre. Peut-être aussi
qu’ils n’avaient surtout pas envie de faire la même chose que
moi. Ce n’est jamais évident d’être comparé. Pour éviter ça,
mieux vaut aller à côté.
Vous appréciez les biopics sur les chanteurs?
Quand je ne connais pas le chanteur, genre Ray Charles,
j’aime bien. Sinon, non. Le biopic sur Gainsbourg, je ne peux
pas, par exemple, ce n’est pas parce que le type est mauvais,
mais je connais trop Serge pour aimer un mec qui fait Serge et
n’est pas Serge.
Il y a des curiosités dans votre cV : en 1990, vous avez parti-
cipé à un clip de michel Sardou pour la chanson “marie-
Jeanne”, avec mireille Darc, thierry Lhermitte...
Ah bon? Je ne m’en souviens plus. Je n’étais pourtant pas
du tout copain avec Sardou, que je ne connaissais pas, d’ailleurs
je ne le connais toujours pas. Alors je cherche pourquoi j’aurais
été dans un clip de Sardou. Mais si Mireille m’a dit : “Tiens, tu
veux pas venir faire ça ?” c’est possible que j’aie dit oui. C’est
pour ça d’ailleurs que j’ai carrément oublié. [Il rit.] Mais j’aime
bien les projets étonnants. Plus pour me surprendre moi-même
que les autres d’ailleurs.


Vous vous êtes parfois senti à
l’étroit dans votre personnage
d’hurluberlu maladroit et distrait?
Je ne sais pas parce que, finale-
ment, j’ai fait quelques films sombres.
Le film géorgien dans lequel je joue
un grand cuisinier [“Les mille et une
recettes du cuisinier amoureux”, 1997,
NDLR] c’est quand même un projet
dont la dernière partie est complète-
ment dramatique. C’est d’ailleurs là
que je me suis aperçu que, mon Dieu,
c’est plus facile de faire des drames
que de la comédie! Le drame, c’est
rien, il suffit de penser à la mort de son chat et on est parfait. [Il rit.]
ce film n’a pas du tout marché. Le public ne veut pas vous voir
dans des drames visiblement...
Oui, le public ne veut pas. J’aurais bien aimé faire les deux.
Bourvil a bien réussi son coup de faire les deux sans que le public
dise : “Ah non, il ne me fait plus rire, je n’y vais
pas.” C’est un privilège.
cela vous atteint lorsque l’un de vos films ne
trouve pas son public? Le film réalisé par
Sophie marceau [“mme mills, une voisine si
parfaite”] en 2018 par exemple...
Oui, j’ai regretté pour elle plus que pour
moi, parce qu’elle était sympa. Elle était même
très sympa, je l’adore. Je pense qu’il y avait des
défauts dans son scénario, j’ai probablement
manqué de vigilance à la lecture, et j’ai retrouvé
ces défauts dans le film terminé. Je me suis dit :
“Tiens, pourquoi je ne les avais pas vus ?” Tout
simplement parce que tourner avec Sophie
Marceau, c’était suffisant... J’ai accepté en lisant
une ligne sur deux. [Il rit.] Je crois même que
j’aurais pu dire oui sans lire le scénario du tout!
alors que vous avez refusé de donner la
réplique à Louis de Funès dans “L’aile ou la
cuisse”, de claude Zidi, au prétexte que le
scénario ne vous plaisait pas...
Oui, d’habitude, je lis toujours les scénarios! Mais là, Sophie
Marceau, c’était l’exception qui confirme la règle... [Il sourit.] Il y
avait quand même des choses bien dans son film. De toute façon,
on ne peut jamais savoir. Pourquoi tel film trouve son public?
Pourquoi tel autre, qui est pourtant nettement mieux, ne l’a pas
trouvé? C’est toujours les spectateurs qui décident en fin de
compte. Par exemple, “Le jouet” n’a pas fait recette à sa sortie. Il a
même fait le tiers des entrées habituelles. Il n’empêche que c’est le
film que je préfère dans ma filmographie. Et il s’est bien rattrapé à
la télé après.
Que pensez-vous du remake en projet avec Daniel auteuil et
Jamel Debbouze?
C’est une connerie, et à mon avis ils vont se planter! Parce
qu’à chaque fois qu’on a essayé de faire des remakes, ça a été des
échecs. Surtout des remakes français de films français, ça c’est le
comble! La deuxième version de “Boudu”, même avec Gérard
[Depardieu, NDLR], qui est un acteur génial, n’a pas marché , le
remake du “Schpountz” n’a pas marché. Francis Veber lui-même
a refait “L’emmerdeur” avec deux autres acteurs, et ça n’a pas
fonctionné! Et voilà qu’on veut refaire “Le jouet”? Bah, ça ne
marchera pas! Ce n’est pas une question de talent

« C’est plus
faCile de fa ir e
des dr a mes
que de
la Comédie!
le dr a me,

C’est r ien, il
suffit de penser
à la mort de
son Chat et on
est pa r fa it »

« J’ai Connu plein de


gens que J’ador e. mais


Br assens C’était plus


que ça... C’est peut-êtr e


ça que les apôtr es


r essentaient à Côté


de Jésus-Chr ist! »


pierre richard


(Suite page 8)
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