Paris

(coco) #1
agenda

teaux évoquent aussi bien la violence de la guerre
que la solidarité. La galerie présente de nom-
breux dessins sur papier et des œuvres intenses,
mais beaucoup “plus légères” que celles vues
à la Monnaie de Paris. À lire et relire, les textes
de Jean Frémon sur l’artiste.

■Galerie Karsten Greve. 5, rue Debelleyme, 3e.
Tél. 0142771937.Jusqu’au 30 juillet.
http://www.galerie-karsten-greve.com

GALERIE TEMPLON
Jean-Michel Alberola.
Les détails de l’aventure (chapitre II)
Après sa première rétrospective au musée d’Art
moderne de la Ville de Paris en 1997, alors qu’il
expose au Palais de Tokyo “L’aventure des détails”
jusqu’au 16 mai, Jean-Michel Alberola présente ses
œuvres sur papier à la galerie. À 62 ans, l’artiste
consacré a développé une œuvre protéiforme et
interdisciplinaire aussi bien en tant que peintre,
sculpteur que cinéaste. L’un de ses buts? Associer
peinture, écriture et parole. Tout son travail s’ins-
pire des mythes, de la Bible et de l’histoire de
l’art qu’il réinvente jusqu’à plus soif. Cette figure
majeure de l’art français et international pose son
regard rempli d’humour comme de philosophie
sur nos enjeux politiques et les sociologies actuelles.
■Galerie Templon. 1, impasse Beaubourg, 3e.
Jusqu’au 28 mai. http://www.danieltemplon.com

GALERIE GABRIELLE MAURIE

JÜRG KREIENBÜHL, PEINTRE
DU DÉSENCHANTEMENT URBAIN
,ARTISTE฀FRANCO
SUISSE ฀DANS฀LES฀ANN£ES฀ ฀EST฀ALL£฀AU฀PLUS฀PRÞS฀DE฀SES
MODÞLES฀EN฀VIVANT ฀EN฀SEMI
NOMADE ฀NON฀LOIN฀DES฀BIDONVILLES฀
PARISIENS ,“UVRE DE *ÓRG +REINBÓHL EST AINSI LE REFLET DUNE CHRONIQUE
SOCIALE SOMBRE MAIS NE TOMBE JAMAIS DANS LE PATH£TIQUE

S


elon le critique Philippe Dagen, Jürg Kreienbühl «pourrait être tenu pour le
premier hyperréaliste de la peinture parisienne dans les années 1960. Il
peut aussi apparaître comme le prédécesseur de ceux qui font aujourd’hui
de leur art les moyens d’une chronique sociale et architecturale désen-
chantée». L’artiste franco-suisse, né en 1932 et décédéà Cormeilles en
2007, peint, à sa sortie de l’école des Beaux-Arts, des tas d’ordures et des cadavres
d’animaux. Semi nomade, il réalise à la fin des années 50, de nombreux portraits
d’habitants de bidonvilles, Arabes, Gitans, Polonais. Il vit plusieurs années dans cette
zone si particulière de misère que produit la ville depuis des siècles. Il en tire des natures
mortes, des paysages et des portraits. En 1961, il se marie et s’installe à Argenteuil,
puis définitivement à Cormeilles-en-Parisis
en 1966. Le voici face aux démolitions d’im-
meubles parisiens, dans les décharges, les
flaques d’hydrocarbures. Il nourrit son art
de tout ce qui l’entoure, «de pourriture et
de putréfaction, d’agonie de l’organique»
écrit l’historien Jean-Michel Leniaud, direc-
teur de l’École nationale des chartes. À la
fin des années 1970, ces mêmes bidon-
villes qui couronnent Paris se voient déman-
telés. Parmi les premiers artistes à utiliser
les peintures vinyles, Kreienbühl juxtapose
avec une certaine brutalité tradition et moder-
nité, mélangeant souvent des inspirations de
Caillebotte ou Meissonnier à des artistes
conceptuels. Vingt ans avant les photographes des périphéries et zones urbaines, la
démarche de Jürg Kreienbühl fait penser, entre autres, à celle si belle de Mathieu
Pernot, il est sûrement l’un des premiers artistes à peindre ce désenchantement du
monde qui anime tant l’art d’aujourd’hui.
■“Jürg Kreienbühl, Peintures 1952-1956”.
Galerie Gabrielle Maubrie. 24, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, 4e.
Tél. 0142780397. Jusqu’au 4 juin. http://www.gabriellemaubrie.com

Jean-Michel Alberola.
Figure, 2012-2015.

Jürg Kreienbühl.Hortensia et paysage suisse, 1953.

Jürg Kreienbühl.Feuille, 1952.

Jannis Kounellis. Sans titre, 1968.

© COURTESY GABRIELLE MAUBRIE.

© COURTESY GABRIELLE MAUBRIE.

© JANNIS KOUNELLIS/COURTESY GALERIE KARSTEN GREVE.


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