Paris

(coco) #1
utilisés à l’époque comme ateliers qui firent la gloire du
quartier pour longtemps : ici, les artisans en ébénisterie,
restauration de meubles ou fabricants occupaient le haut
du pavé, remplacés, aujourd’hui, par des boutiques de
mode ou de décoration... Mais l’esprit semble avoir été
gardé, d’une certaine tendance à la liberté d’innover et
d’entreprendre, et à voir la foule qui déambule tranquille,
le message est bien passé.
Un peu plus loin, deux habitations anciennes. Au
numéro 37, un porche ouvre sur une de ces voies privées
qui font le charme de la capitale, un éblouissement de
plantes et d’arbres, avec chats ronronnant au soleil, et
petits ateliers anciens. Même si le renouveau de la rue s’ar-
rête avenue Ledru Rollin, il ne faudra pas se refuser une
halte au Bistrot du Peintre, à la devanture style art nou-
veau et au décor “bien dans son jus”, déjà présent en 1905

sous l’enseigne : À Jean Pierre, vins, liqueurs, bières, cafés,
billard, encore visible sous la verrière. Certes le Bistrot du
Peintre se trouve avenue Ledru Rollin à hauteur du 50 de
la rue de Charonne, mais il mérite une petite entorse au
protocole tout comme encore un peu plus loin dans la rue
vers les numéros 51-53, le très bel hôtel de Mortagne
construit en 1661 par l’architecte Pierre Delisle-Mansart,
neveu de François Mansart. Il fut la propriété du comte
Antoine de Mortagne, premier écuyer de la duchesse
d’Orléans, puis de Jacques de Vaucanson, inventeur et
mécanicien qui y construisit une grande partie de ses auto-
mates et surtout de nombreux métiers à tisser... Important
car, en 1783 Louis XVI achète l’hôtel pour y établir le
cabinet des mécaniques du roi, autrement dit, l’ancêtre du
musée des Arts et métiers...
Après un peu d’histoire, il paraît alors logique que ce
bout de rue, peuplé d’artisans et de créateurs depuis plu-
sieurs siècles soit prêt, même après leur disparition, à
rebondir avec d’autres idées, d’autres pratiques, mais tou-
jours dans le même style : joyeux, créatif et fidèle à son
prestigieux passé.■

La rue de Charonne
dévoile ses
charmes à qui sait
faire un pas de
côté pour s’aventurer
dans ses cours
pavées ou ses
passages privés,
qui ont su garder
un certain charme
provincial avec
des immeubles,
vestiges du
passé industriel et
artisanal,
réaménagés, bien
souvent, en
échoppes tendance.

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