la technologie, ajoute des fils novateurs sur les
bobines, se fait dénicheur et ambassadeur de toi-
sons rares, et remet au goût du jour le Mérinos
d’Arles Antique, la laine la plus fine d’Europe. Une
fois encore, l’histoire continue. Depuis 2002, son
fils Jean-Louis, qui, gamin, s’élançait en patins à
roulettes dans les ateliers et plongeait dans les tis-
sus doudous, s’est détourné de sa formation d’œno-
logue pour seconder son père à la direction de
l’entreprise. Doté d’une exigence sans faille vis-
à-vis des éleveurs, il tient à merveille son rôle de
« Tintin explorateur » au pays des ovins et des
caprins, des yacks de Chine, des chamelons de
Mongolie, des chèvres cashgoras de Nouvelle-
Zélande ou des bébés lamas de Bolivie... À la
manufacture, tout commence par un tour au « mar-
ché aux laines », dans ce hangar d’Ali Baba où
sont stockées les balles de fibres nobles. De là, la
matière vierge va continuer son voyage... Préparée,
aérée en flocons dans la salle des mélanges, ensi-
mée, cardée, puis filée, embobinée, ourdie, teinte
et enfin tissée. Les étoffes encore brutes sont alors
inspectées par l’œil de lynx des épinceteuses qui
savent comme personne dépailler ou réparer les
défauts afin que le tissu soit parfait. S’ensuivent
le foulage et le grattage au chardon dont l’étoffe
ressortira moelleuse. Brossée, coupée, confec-
tionnée, chaque pièce devient couverture, plaid,
châle ou tapis d’Avignon. Dans un autre atelier,
des voiles de laine aériens comme des tutus se
transforment en couettes ou surmatelas. Tant
d’éthique, de douceur, d’excellence... Tout natu-
rel que Brun de Vian-Tiran soit griffée du label
Entreprise du Patrimoine Vivant !.Le foulage est le plus vieux
métier de Brun de Vian-Tiran.
Il consiste à faire rétrécir le
tissu en largeur et en longueur
pour lui donner sa « main ».
Il s’effectue dans une sorte
de grosse machine à laver
où l’on fait tourner entre des
rouleaux pendant cinq heures
et à 200 tours / minute les
draps (ici « Camargue »)
imbibés de savon et d’eau
fraîche de la Sorgue.Une fois coupées et fin
prêtes pour la confection,
les couvertures suspendues
telles des capes de berger
passeront sous les machines
à coudre de Magali ou de
Lydia, pour être bordées
d’un ruban et étiquetées....