Coup de Pouce - (02)January-February 2020

(Comicgek) #1
Syphilis
On la croyait en voie d’extinction, avec seule-
ment trois cas déclarés au Québec en 1998,
mais la syphilis n’avait pas dit son dernier mot...
Après une résurgence dans les années 2000,
elle continue de faire des siennes. Initialement
concentrée dans la région de Montréal, la syphi-
lis étend maintenant ses tentacules épidé-
miques dans la plupart des régions du Québec.
Si la projection de 2019 se révèle exacte, on
atteindra le taux d’incidence le plus élevé de-
puis 1984. Pas de quoi sabrer le champagne! Si
la majorité des cas concernent les hommes, on
observe aussi un plus grand nombre de cas
touchant les femmes depuis cinq ans. Comme
ces dernières sont généralement en âge de
procréer, on s’inquiète en prime d’une possible
augmentation de syphilis congénitale. Aïe.

VIH
Au Québec, la diminution des cas de VIH mérite
d’être soulignée. Elle pourrait refléter un effet
positif des nombreuses interventions dans la
lutte contre le virus, comme le dépistage régu-
lier, les centres d’accès au matériel d’injection
stérile et la prise en charge précoce.
La prévention, c’est le nerf de la guerre.
Depuis quelques années, la PrEP, pour prophy-
laxie pré-exposition, protège les personnes non
infectées, mais hautement exposées. On peut la
prendre tous les jours ou de façon intermittente,
avant une relation sexuelle à risque. Lorsque les
consignes sont suivies à la lettre, cette combinai-
son d’antirétroviraux réduit de 92 % le risque
d’infection. On l’utilise de pair avec les autres
moyens de prévention, comme l’utilisation du
condom et le dépistage régulier.

LE MAL INVISIBLE
/// 9 personnes infectées sur 10 ignorent
qu’elles ont l’herpès génital
/// 3 personnes infectées sur 4 ignorent
qu’elles ont la chlamydia
/// 1 personne infectée sur 5 ignore qu’elle
a le virus de l’hépatite C ou le VIH
Le hic? Même sans symptôme, l’infection peut
causer des dommages considérables à notre
santé. La chlamydia, par exemple, peut finir par
provoquer des douleurs pelviennes chroniques,
des infections aux trompes de Fallope, des
grossesses ectopiques et parfois même de
l’infertilité. Sournois, vous dites?

Si elles sont déjà préoccupantes, les statistiques
restent néanmoins inférieures à la réalité,
puisqu’elles ne tiennent compte que des
personnes ayant reçu un diagnostic officiel d’ITSS.

1 QUÉBÉCOIS SUR 5
EST INFECTÉ PAR
L’HERPÈS GÉNITAL

PLUS DE CAS
DÉCLARÉS
DE CHLAMYDIA
QU’EN 199 7

DEPUIS 10 ANS,
LE NOMBRE DE
CAS DÉCLARÉS
DE GONORRHÉE
A AUGMENTÉ DE

200


%


2 fois


1


NE PAS SE FIER AUX APPARENCES
On croit avoir passé l’âge des ITSS? L’objet
de notre désir semble propre de sa personne?
Méfiance! Il y a toujours un risque. Ça n’arrive
pas qu’aux autres...

2


UTILISER UN CONDOMAbordable,
discret et très efficace, le condom constitue
la meilleure protection contre les ITSS.

3


PASSER UN TEST DE DÉPISTAGEIl existe
une seule façon d’en avoir le cœur net:
passer un test de dépistage. On en parle avec
notre professionnel de la santé.
Les nouvelles sont mauvaises??On informe
nos partenaires sexuels, actuels comme anciens.
Plus les personnes infectées sont avisées
rapidement, plus on limite les dommages.
Certaines infections exigent de remonter plus loin
dans le passé que d’autres. On se renseigne!•

Votre petit


guide deDÉFENSE


NE PRÉSENTANT
AUCUN SYMPTÔME,
PLUSIEURS PERSONNES
INFECTÉES PAR UNE
ITSS N’EN SAVENT
STRICTEMENT RIEN.
VOICI 3 TRUCS POUR
ÉVITER LE PIRE!

MERCI À KARINE BLOUIN, CONSEILLÈRE SCIENTIFIQUE SPÉCIALISÉE À L’INSTITUT DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC, POUR SA PRÉCIEUSE COLLABORATION.

En chiffres


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JANVIER-FÉVRIER 2020
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