Coup de Pouce - (07)July-August 2020

(Comicgek) #1
Ralentir le processus
Et que se passe-t-il si tous les résultats convergent
et que la puberté est bel et bien amorcée? «C’est du
cas par cas, répond la pédiatre endocrinologue
Mélanie Henderson. Selon l’âge de l’enfant, la pro-
gression des signes et un ensemble de facteurs, on
décidera si, oui ou non, on commence un traite-
ment hormonal pour ralentir la puberté.» Il s’agit
généralement d’injections sous-cutanées, dont la
fréquence est très variable: «Cela peut être une fois
par jour ou une fois par mois», dit Dre Krishnamoorthy.
L’objectif premier du traitement est de préserver
la taille finale adulte, révèlent les deux endocrino-
logues. Les enfants qui connaissent une puberté
précoce risquent en effet d’être plus petits que la
moyenne, parce que leurs os deviennent matures
plus rapidement.

Selon Marianne Bélanger, psychologue, la puber-
té précoce peut apporter son lot de défis pour l’en-
fant. «La puberté fragilise tous les adolescents, de
façon générale, signale-t-elle, et encore plus ceux
qui la traversent avant le reste de leurs pairs. Ils
peuvent faire face à des symptômes dépressifs, à
une faible estime de soi, et cela peut avoir un impact
important sur leur image corporelle.» Les taquine-
ries peuvent mener à l’intimidation, prévient la
psychologue, qui rappelle aux parents de rester
vigilants et de ne pas hésiter à en parler à son ensei-
gnant ou à un professionnel de la santé.
«Oui, cela peut être anxiogène pour le parent et
l’enfant. C’est normal, explique la psychologue. Mais
comme parents, il faut être à l’écoute de son enfant et
prendre du recul. Ce n’est ni tout noir ni tout blanc:
chaque enfant va réagir avec ses forces et ses fai-
blesses.» Médicamentée pendant sept mois pour frei-
ner sa puberté, Zoé, bientôt âgée de 12 ans, garde un
souvenir net de ses consultations à l’hôpital et de ses
injections... mais elle est aujourd’hui une adolescente
tout à fait normale, avec ses petites sautes d’humeur,
ses hauts et ses bas. Sa mère, Émilie, s’en réjouit.•

endocrinologue, qui effectuera un nouvel examen.
Des prises de sang peuvent être nécessaires pour
confirmer le déclenchement hormonal qui mène à
la puberté. «On va aussi faire une radiographie de
la main pour vérifier que l’âge osseux concorde avec
l’âge réel de l’enfant», explique Dre  Preetha
Krishnamoorthy.
Une échographie de l’utérus, une imagerie par
résonnance magnétique de la tête et des analyses
sanguines plus poussées peuvent s’ajouter afin de
confirmer le diagnostic. «On va également s’assurer
qu’il n’y a pas de pathologie, telle qu’une tumeur,
bénigne ou maligne, derrière ces signes de puberté
précoce», indique Dre  Krishnamoorthy.

LES ENFANTS QUI CONNAISSENT


UNE PUBERTÉ PRÉCOCE


RISQUENT D’ÊTRE PLUS PETITS


QUE LA MOYENNE.


JUILLET-AOÛT 2020

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