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3 LIVRES
À LIREL’AVENIR
De Catherine Leroux
Ce pourrait être le roman québécois de
2020, une année où l’on a bien besoin de
se faire parler d’espoir. Qu’est-ce que cet
objet envoûtant, sinon une parfaite illus-
tration du pouvoir magique de l’écriture?
Une enquête intime sur le meurtre d’une toxico et la dis-
parition de ses deux filles. Une fable onirique sur l’huma-
nité, qui trouve toujours le moyen de se reconstruire. Une
dystopie plantée dans une ville ravagée par la peur. La
plume opulente de l’auteure fait pousser les fleurs dans
la noirceur et jouer les enfants dans l’effondrement. La
dernière page tournée, on regrette que L’avenir soit du
passé. Alto, 320 pages, 28,95 $PONTS
Collectif, sous la direction de
Chrystine Brouillet
De loin, ces chefs-d’œuvre d’ingénierie
nous éblouissent par leur légèreté. De
près, ils nous pétrifient pour les mêmes
raisons. Avec leurs dentelles d’acier et
leurs bottes de béton, les ponts stimulent l’imagination.
Inspirée par les reproductions de l’artiste visuel James
Kennedy, Chrystine Brouillet a convié 12 amis autour de
ces structures vertigineuses. Même si la plupart des nou-
velles évoquent le désespoir, les auteurs David Goudreault,
Claudine Bourbonnais et Martin Michaud, entre autres,
sautent dans le vide avec enthousiasme. Coup de cœur
pour l’histoire émouvante de Tristan Malavoy, rattachée
au pont de Williamsburg, à New York.
Druide, 248 pages, 24,95 $CHAVIRER
De Lola Lafon
Rêvant de devenir une star de la danse,
Cléo a 13 ans quand une dame lui fait mi-
roiter une bourse d’études. La collégienne
doit avant tout se faire valoir auprès de
prétendus jurés quinquagénaires abusant
de l’ambition des candidates. Trop jeune pour com-
prendre ses torts et aveuglée par l’intérêt qu’on lui porte,
Cléo deviendra elle-même recruteuse pour cette fausse
fondation. Par des ellipses étendues sur 30 ans, ce roman
expose les séquelles sournoises portées par des victimes
d’agressions et des complices silencieux d’un système ten-
taculaire, qui n’est pas sans rappeler la toile tissée par
Jeffrey Epstein. À l’heure où les dénonciations se multi-
plient, Lola Lafon pose la question: comment peut-on se
pardonner d’avoir trop attendu avant de parler?
Actes Sud, 352 pages, 36,95 $ LAURA MARTIN •ON SORT!
PETITES FROUSSES
AU MUSÉETous les samedis et dimanches du mois d’octobre,
le Musée Stewart offre des activités liées à l’Hal-
loween. Dans l’exposition Histoires et Mémoires, les
enfants, munis d’une lampe de poche, partent à la
chasse aux fantômes. Des films thématiques sont
aussi projetés en matinée, en collaboration avec
Mon premier Fantasia. Ces deux activités s’adressent
aux 5 à 12 ans. Pour l’occasion, la visite extérieure
Derrière les murs: l’histoire du fort de l’île Sainte-Hélène
s’agrémente de récits étranges et mystérieux en-
tourant le site du musée (à 10 h 30 en français et à
15 h 30 en anglais). Pour les 9 ans et plus.PHOTO: MUSÉE STEWART/ELIAS TOUIL/C.Pour info: musee-stewart.org.^ JB
OUVRAGES SUR
deux icônes de l’image
«Pour les artistes de ma génération, quand on
pense mise en scène, on pense Robert Lepage,
René Richard Cyr et Mouffe. C’est la trinité de
l’image des grands évènements», affirme l’auteur-
compositeur-interprète Luc De Larochellière dans
l’une des premières pages du livre relatant la
carrière prolifique de Mouffe. Voilà pourquoi nous
avons regroupé ce titre et celui retraçant le parcours
de René Richard Cyr, tout aussi exceptionnel.
L’homme célèbre d’ailleurs 40 ans de carrière.
Deux récits qui nous permettent de revivre
de grands moments d’anthologie.
/// Mouffe – Au cœur du showbiz, par Carmel
Dumas, Les Éditions La Presse, 288 pages
/// René Richard Cyr l’entremetteur en scène,
par André Ducharme, Leméac, 304 pages JB14 |
NOVEMBRE 2020
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