Paris Match - France (2021-02-11)

(Antfer) #1

  1. Le docteur Petiot le 1er avril 1946.
    Condamnépourlesmeurtresdevingt-sept
    personnes,il seraguillotiné.
    4.PierreLaval,numérodeuxdurégimedeVichy,
    auprocèsdumaréchalPétain,enjuillet1945.

  2. Henri Désiré Landru,
    devant la cour d’assises de Versailles
    en novembre 1921.
    Reconnu coupable du meurtre
    de dix femmes et du fils de l’une d’elles,
    il sera condamné à mort.

  3. Fernande Segret a été
    la dernière maîtresse de Landru avec qui
    elle vivait maritalement.
    Elle est aussi sa seule rescapée.


ParFloreOlive
Le 28 septembredernier,danslescolonnesdu«Parisien»,
le gardedesSceaux,EricDupond-Moretti,déclarait: «Je suis pour
quela justicesoit[...]filméeet diffusée.Lajusticedoitsemon-
trerauxFrançais.Lapublicitédesdébatsestunegarantiedémo-
cratique.» En France, la justice, rendue au nom du peuple, doit
être publique. Mais comme le rappelle le ministre, cette publicité
se limite à la capacité d’accueil des salles d’audience qui, dans le
meilleur des cas, ne comptent que quelques centaines de places.
Les photographes et les cameramans, eux, en sont bannis alors
mêmequeleschroniqueursjudiciairestwittentendirectcequ’il
s’ypassesurlesréseauxsociaux.
Pourtant,jusqu’auxannées1950, protégés par la loi de 1881 sur
la liberté de la presse, journalistes et photographes se pressent
dans les tribunaux. Les journaux de l’époque se régalent de la
dramaturgiedesprocèsd’assisesdontilsmettentenscèneles
momentslesplusspectaculaires.LeprocèsdeLandru,quis’ouvre
le 7novembre 1921 devantla courd’assisesdeVersailles,a tout
d’unepiècedethéâtreà suspense.«Jechercheencore,sousles
traitsdecettetêterégulière,le monstre,etnel’ytrouvepas»,
décrivaitColettedans«LeMatin». Lemoindrerictusdel’accusé
estphotographié,publié,interprété.Danslasalled’audience,
bondée,«onboit,onmange,dessandwichsetdesbouteilles
Thermoscirculent,onfume», décritle chroniqueurdu«Figaro»
GeorgesClaretie.«[...]Il y a desrelentsdecabaretsdenuit.Et
cesontdescris: onfrappedupiedcommeauthéâtrepourfaire
venirle juryquitarde; onpoussedeshurlementsd’animaux.»
Dèslesannées1930,denombreuxpolitiquesplaidentpourune
moralisationdesmœursjudiciaires.Quandsontjugésledocteur
Petiot en 1946, et Marie Besnard, en 1952, c’est la cohue. Le

Dans la salle d’audience,


« il y a des relents de cabarets de nuit...


On pousse des hurlements d’animaux»


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PARISMATCH du 11 au 17 février 2021

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