Paris Match - France (2021-02-11)

(Antfer) #1

ACTuAlITé


Kim Jones :« Mes proches sont célèbres maisj’ai conservé


des copainsde classe duSussex. Monmeilleurami est prof»


Les jardins
anglais reconstitués
dans l’ancienne salle
des marchés de la
Bourse. Des dédales
anti-Covid en forme de
double F, pour Fun Furs,
le logo créé par
Karl Lagerfeld.


Karl au milieu des cinq filles Fendi, en 1965. Et dans sa célèbre bibliothèque de la librairie 7L, à Paris. Chez Kim Jones, à Londres, le même amour des livres.

Paris Match. Des punks avant l’heure,
dites-vousà proposdeVirginiaWoolfetdu
BloomsburyGroup,cemouvementartistique
modernistedudébutduXXesiècle.Il vousa
inspirévotrepremièrecollectiondehaute
couture pour Fendi...
Kim Jones. Je les adore. Quand j’étais ado-
lescent, mes parents avaient une maison de
campagne à deux pas de celle de Virginia
Woolf, Charleston Farmhouse. Une ferme
où, avec elle, son amante, la poétesse Vita
Sackville-West, et sa sœur peintre, Vanessa
Bell, la fine fleur des artistes et intellec-
tuels du romantisme anglais menait une
vie de bohème et de créativité collective.

Férocementopposésà la normalité,ilsflir-
taientlesunsaveclesautres.Certainsétaient
homosexuels, fréquentaient les suffragettes.
Le Bloomsbury Group est un mouvement
artistique particulièrement novateur dans la
Grande-Bretagne prude et victorienne. Leur
foisonnement d’idées et leurs personnalités
avant-gardistes me fascinaient.
C’est à l’Anglais Charles Frederick Worth que
la France doit sa première maison de couture, en


  1. Vous aussi êtes britannique. A votre tour
    d’écrire l’histoire de Fendi, griffe italienne dont
    le propriétaire est le Français Bernard Arnault...
    J’ai vécu partout dans le monde. Rien ne
    serait plus étriqué que de ne pas partager


entrenospays.Maisj’auraispréféréque
l’Angleterreresteeuropéenne.Jesuisheu-
reuxd’êtreà moitiédanois!
Pourquoi,selonvous,lestalentsdela
Couronnerayonnent-ilsautantà latêtedu
luxefrançais?
Entre nous, la solidarité n’est pas un
vainmot.[Rires.]Çavient,à monavis,
denotrefaçontrèsspontanéedepenser
et detravailler. Le système éducatif britan-
nique favorise l’autonomie. Peut-être nous
permet-il d’être plus indépendants, contrai-
rement à la scolarité française,plusthéo-
rique et un peu moins libre. Lepire,pour
moi, c’est de m’entendre dire non! De toute
Free download pdf