part 1. 1897–1915: symbolism, post-symbolism, cubism, simultanism
La Volière
Aigles ou roitelets, dispersés en étincelles ou rassemblés en candélabres, ces
oiseaux dessinent leur vol précieux sur le velours du firmament.
Il semble qu’ils se sont allumés chacun, pour voir comme un œil.
Étoiles, ils battent de l’aile, planètes ils planent, virant tout autour d’un
oblique perchoir sur quoi nul ne se pose, hormis la fauvette qui fait le pommeau
fixement.
Étoiles ou planètes, les unes vont, les autres viennent à la manière d’un
rondeau, toutes les rimes en bijoux.
On les croirait mécaniques parfois, un oiselier tournant la manivelle. Déjà
faisan doré, la plus belle est partie — on la dit du berger — partie on ne sait où
garder quelque troupeau de songes.
Par ci par là, ces poules médiocres picorent les perles tombées du tamis de la
Lune, si nombreuses que çà finit par faire un chemin blanc.
Jamais le moindre heurt, chaque rythme à sa place toujours.
S’il advient un léger frottement, c’est comme pour une allumette folle, le